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La biographie de Pepynakht- Hequaïb

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Par   •  9 Février 2015  •  3 189 Mots (13 Pages)  •  1 530 Vues

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La biographie de Pepynakht- Hequaïb :

On a tendance à considérer l’émergence des textes biographiques comme une indépendance des dignitaires vis-à-vis du Roi durant l’ancien Empire. Mais contrairement à ce style de croyance, il s’avère que ces textes, avant la crise de la première période intermédiaire, affirme la personne royale d’autant plus au sein des bâtiments funéraires. La majorité des biographies ont été retrouvées dans des tombes, elles possèdent donc un aspect de bilan ou le personnage évoqué à tendance à se présenter comme idéal. Réelle source historique, on se doit cependant de prendre du recul vis à vis des évènements énoncés pour cette même raison que les dignitaires présentent leurs hauts faits de manière magnifiée. Deux style de biographie émergent entre la IVème dynastie, ou le roi reste l’initiateur de toute chose, et à la Vème ou on a une évolution des thèmes de la vie défunt et de la biographie idéale. Le mort prend de l’importance au sein de sa propre tombe.

Le document présenté ici est la biographie de Pepynakht-Hequaïb, retrouvée dans sa tombe à Qubbet el-Hawa, près d’Aswan. Qubbet el-Hawa, aussi appelée la « vallée des princes » est une colline rocheuse située sur la rive ouest du Nil, à environ 130 mètres d'altitude, en face d'Aswan. C'est la nécropole de dignitaires de la région. Datant de l'Ancien Empire, ces tombes fournissent des détails importants de la vie des hauts fonctionnaires Il s’agit ici d’un dignitaire du Roi Pépi II (son règne se situe aux alentours de -2246 à -2152). Pépynakht fut un nomarque de la région d’Eléphantine, soit une des dernières villes d’Egypte du sud, proche de l’Afrique et de la Nubie. Sa tombe fut identifiée par Jacques de Morgan en 1894. Il s’agit ici d’un texte funéraire gravé sur une tombe et qui représente les étapes de la vie de l’auteur. On ne sait exactement pour qui fut rédigé ce récit, mais on peut estimer qu’il le fut pour les descendants de Pépynakht ainsi que pour la postérité du personnage. L’intention de l’auteur semble donc de laisser une trace des actions accomplies durant sa vie de nomarque, sa proximité avec le roi ainsi que ses qualités en tant qu’homme. Il s’agit en effet d’une biographie d’un membre de l’élite Egyptienne, un proche du pouvoir. La biographie est divisée en plusieurs parties. On trouve premièrement sur le linteau au-dessus de la porte d’entrée une inscription faisant l’énumération de ses différents titres. On trouve ensuite dans le reste du vestige le récit de ses qualités d’homme ainsi que de ses trois expéditions pour le Roi dans différentes contrées proches de l’Egypte.

Ce document présente des qualités indéniables pour l’étude de faits historiques mais il nous fournit également des informations sur la réalité de la vie d’un fonctionnaire, proche du pouvoir royal ainsi que sur la représentation faite de ces personnages après la mort. Ainsi nous sommes en mesure de nous demander en quoi la biographie de Pépinakht-Héquaib nous renseigne-t-elle sur la représentation après la mort des dignitaires du roi durant la fin de l’ancien Empire ? Pour tenter de répondre à cette question nous aborderons notre étude en trois parties. Premièrement nous nous pencherons sur un pouvoir royal au centre de la vie de Pépynakht, pour ensuite nous intéresser à son rôle d’administrateur royal. Enfin, nous aborderons son rôle de chef de l’Armée dans la province d’Eléphantine.

Ce qui ressort premièrement de l’étude de cette biographie funéraire, c’est la présence du pouvoir royal au centre de la vie du dignitaire. Pepynakht est ici avant tout nomarque du Roi Pépi II. Il s’agit du dernier roi de la VIème dynastie et de l’Ancien Empire. Parmi les titres honorifiques utilisés dans l'Égypte antique, celui de nomarque désignait les fonctionnaires qui administraient les nomes (provinces) au nom du pharaon. Ils étaient généralement nommés par ce dernier avant que le pouvoir central ne s’affaiblisse et que les dignitaires ne prennent de l’indépendance face au pouvoir. On peut donc considérer le rôle de Pépynakht comme l’un des derniers nomarques fidèles au pouvoir centralisé. Le texte nous présente ici un homme effectivement fidèle au Roi, proche des hautes sphères, « l’ami unique » l.8 le ce dernier. Homme de confiance, il déclare : « mon seigneur plaçait en moi sa confiance au sujet de toute mission »l.20. Il décrit ainsi tout au long de sa biographie les hauts faits qu’il a accomplie afin de servir ce même pouvoir royal. Le schéma est simple et se dessine tout au long du texte. Tout part de l’ordre royal ici « mon seigneur m’a envoyé écraser les pays de Ouaouat et d’Irtjet », puis par la réalisation de l’ordre à savoir « j’ai tué… », afin d’être « récompensé » l.17. C’est l’exemple d’un homme respectueux de son maitre, performant et capable d’agir que nous présente l’autobiographie. Comme résultat, il cite « je ramenais un grand nombre d’homme […] en tant que prisonniers » l.19, « ainsi que des offrandes en bétail vivants –bœufs ou chèvres »l.25 ainsi que des otages comme « les deux princes de ces pays étrangers, […] les enfants des princes, les deux directeurs » l.26. Toujours cela en réponse à la confiance royale, ici exaltée. Il est impossible de dire si ces faits sont réels, on peut néanmoins affirmer qu’ils sont mis en avant par le fait même qu’ils s’inscrivent dans le tombeau de ce dernier. Ces récits participent à mettre en lumière son importance vis-à-vis du roi. De plus, tous les mastabas sont fait à partir de cadeaux royaux (grâce aux atelier de la couronne) puisque réalisés après la mort du défunt. On peut donc supposer qu’il dit vrai pour ce qui est de la proximité. C’est un topo d’ailleurs assez récurrent dans la littérature funéraire de l’ancien Empire, puisqu’on le retrouve dans de nombreux tombeaux (comme celui d’Ouni, vizir de Pépi I). La figure royale ici exaltée sert donc effectivement à mettre en lumière la fidélité du dignitaire, mais également son importance en tant que membre de l’élite privilégié.

Cependant, il est intéressant de remarquer que la figure du fonctionnaire ne se cantonne pas à son rôle vis-à-vis du Roi, mais s’affirme en tant que personne indépendante à ses obligations royales et locales. Pepinakht y est présenté avec ses propres qualités. Il est dit « moi, je suis quelqu’un qui dit le bien » l.11 ou encore « je n’ai jamais rien dit de mauvais […] contre personne » l12. Et ces inscriptions se placent avant le récit de ses faits militaires, ce qui laisse une place prépondérante à sa personne. Il

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