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Indépendance De La Côte D'Ivoire - synthèse

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Par   •  25 Mars 2013  •  1 489 Mots (6 Pages)  •  1 526 Vues

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Le 7 août 1960, la Côte d'Ivoire devient une république indépendante après avoir été colonie française pendant les 67 premières années de son existence.

Sur un quadrilatère de 322.000 km2 (les 2/3 de la France), le pays compte alors à peine 3 millions d'habitants (21 millions en 2010). Dans les zones forestières du sud, vouées à la culture du café et surtout du cacao, la population est chrétienne ou animiste ; dans les savanes du nord, elle est majoritairement musulmane.

Le «Vieux»

Le premier président du nouvel État est un médecin de 55 ans devenu planteur de cacao et militant syndical, Félix Houphouët-Boigny.

Né dans le village de Yamoussoukro (aujourd'hui capitale administrative du pays), en pays baoulé, il est baptisé à l'âge de dix ans. Devenu adulte, il exerce la médecine avant d'hériter en 1940 des grandes plantations de cacao de son oncle maternel ainsi que de la chefferie des Akoué, autour de Yamoussoukro. Il devient dès lors un notable respecté, surnommé affectueusement le «Vieux».

Comme les planteurs africains de cacao et de café souffrent de discriminations vis-à-vis de leurs homologues européens, il fonde le Syndicat Agricole Africain et mène la lutte pour l'obtention des mêmes droits.

Après la Seconde Guerre mondiale, il est élu député à l'Assemblée constituante, à Paris, et devient plusieurs fois ministre dans les gouvernements de la IVe République. Il fait passer le 11 avril 1946 une loi qui porte son nom pour l'abolition du travail forcé dans les colonies.

En octobre de la même année, il participe à Bamako, au Soudan français (l'actuel Mali), à la création du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Ce nouveau parti politique réunit des militants des huit territoires de l'Afrique Occidentale Française (AOF), dont la Côte d'Ivoire. Il en est élu président par acclamations.

Quand le général de Gaulle installe la Ve République, la Côte d'Ivoire, à l'instigation de Félix Houphouët-Boigny, le soutient sans réserve.

Le référendum du 28 septembre 1958 jette les bases d'une Communauté au sein de laquelle la Côte d'Ivoire devient une République autonome... Mais, peu désireux de partager avec les autres territoires d'AOF les richesses (relatives) de la Côte d'Ivoire, Félix Houphouët-Boigny ne veut pas dissoudre celle-ci dans une fédération africaine comme le souhaiterait son homologue Léopold Sédar Senghor.

En juin 1960, le «Vieux» rompt les liens avec la Communauté française tout en préservant d'étroites relations avec Paris. C'est enfin l'indépendance.

Sagesse et modération

Le nouveau président fait d'emblée le choix d'une coopération sans réserve avec l'ancienne puissance coloniale. Il prend le contrepied de ses homologues africains, tous imprégnés d'idéologie marxiste et prompts à dénoncer le «néo-colonialisme» des Occidentaux. C'est ainsi qu'il se contente d'une armée d'opérette, faisant confiance à la France pour assurer sa sécurité extérieure.

Houphouët-Boigny prône l'économie de marché. Il ne considère pas d'autre part que son peuple soit prêt pour une démocratie à l'occidentale. Il instaure un parti unique, le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) dans lequel il a soin d'intégrer des représentants de toutes les ethnies ou tribus du pays (soixante au total).

Au sein du gouvernement et dans l'administration, le président fait preuve de la même pondération. Chaque ethnie a sa part du pouvoir et... de l'aide occidentale.

Aux bonnes âmes qui s'affligent de ce que les Européens aient créé en Afrique des États artificiels, Félix Houphouët-Boigny répond en octobre 1985 lors d'un congrès de son parti : «Non ! les Européens n'ont pas balkanisé les peuples d'Afrique ! Ils les ont au contraire rassemblés» (*).

Par la centralisation administrative et la diffusion de la langue française, lui-même fait tout son possible pour forger une Nation à partir de «soixante tribus qui ne se connaissaient pas, qui n'avaient pas la même façon d'organiser leur société. Les villages, tous les vingt-cinq kilomètres, étaient aussi éloignés que le Portugal de la Russie».

De cette façon, la Côte d'Ivoire se développe paisiblement pendant près de trois décennies, ignorant presque totalement les turbulences idéologiques qui secouent le continent noir et l'entraînent de culbute en culbute.

Premiers nuages

Grâce au café et surtout au cacao, dont le pays est devenu le premier producteur mondial, le produit national brut par tête triple de l'indépendance à 1972, dépassant celui de tous les autres pays d'Afrique noire à l'exception de l'Afrique du sud.

Les commentateurs qualifiés prédisent que la Côte d'Ivoire sera le premier pays d'Afrique noire à entrer dans le club des pays développés. Ils oublient un peu vite que son administration n'est guère plus efficace ni honnête que dans le reste du continent. Son développement dépend d'autre part de deux cultures d'exportation,

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