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Aristophane, Les Guêpes

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Par   •  5 Juin 2020  •  Commentaire de texte  •  1 597 Mots (7 Pages)  •  1 573 Vues

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“La justice à Athènes vu par Aristophane”

→ Fascicule de TD p. 32

Aristophane, Guêpes, 548-570, 605-612-620-625

Bibliographie

Edmond Lévy, La Grèce au Vème siècle, De Clisthène à Socrate

V.-H. Debidour, Aristophane par lui-même (1962, et rééd.)

P. Thiercy, Aristophane, Fiction et dramaturgie (1985)

P. Demont et A. Lebeau, Introduction au théâtre grec antique (1996)

J.-Ch. Moretti, Théâtre et société dans la Grèce antique (2001)

M.-F. Baslez, Les sources littéraires de l’histoire grecque (2003)

V. Davis Hanson, La guerre du Péloponnèse (trad., 2005)

Claude Mossé, Au nom de la loi, Histoire Payot

Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse.

L’auteur est Aristophane (environ 445 - environ 380), auteur comique athénien et le seul dont nous ayons conservé des pièces entières : 11 sur 44 qu’il fit jouer. C’est un représentant de la comédie dite « ancienne », dont le sujet est emprunté à l’actualité (d’où l’intérêt majeur qu’elle présente pour l’historien).

Ici, nous étudions l’extrait d’un dialogue de la comédie grecque antique Les Guêpes, produite en 422 av. J-C aux Lénéennes d’Athènes, où elle obtient le deuxième prix. Le théâtre n’est pas d’abord un divertissement, il est un hommage aux dieux dans le cadre de la religion civique. Au delà de son rôle religieux, le théâtre possède également un rôle politique et social, car toute la cité est concernée par les représentations dramatiques (l’organisation est prise en charge par les magistrats et le public est constitué de citoyens). La pièce tire son nom d’une métaphore, faite par Aristophane, des juges se rendant au tribunal, travestis en guêpes et armés d’un aiguillon.

L’extrait est tiré du début de l’œuvre, avec une dispute entre deux personnages, destinée à présenter le procès comme un spectacle, notamment tragique. Philocléon, « celui qui aime Cléon », est le personnage principal de la pièce, victime des stratégies du démagogue Cléon, cible de nombreuses attaques de l’auteur ; ce dernier se dispute donc avec son fils Bdélycléon, « celui qui exècre Cléon » à propos des activités qu’il exerce au tribunal.

Athènes connaît, dans les années qui suivent la mort de Périclès en 429, l’ascension fulgurante,, du « démagogue » (mot qui à l’origine signifie « chef du peuple ») Cléon. Et en 425 av. J. -C., trois ans avant la pièce, Cléon porte l’indemnité journalière instituée par Périclès pour inciter les citoyens à participer aux tribunaux à la valeur de trois oboles.

Comment ce texte de l’un des plus grands dramaturges athéniens, extrait d’une comédie jouée à Athènes en 422, nous renseigne-t-il à sa manière sur la vie judiciaire dans la cité, sur les problèmes de corruption et de justice plus spécifique ?

I. La satire du citoyen juge

A) La description du juge

Il s’agit de Philocléon, l’orateur de la plaidoirie et qui est au cœur de la satire d’Aristophane : tous les mots renvoient au citoyen type prenant part au jugement des affaires après la réforme de Cléon, « en dépit de la vieillesse ». En effet, c’est dans cette œuvre le fonctionnement de la démocratie athénienne qui est visé : Cléon, en portant l’allocation de participation aux tribunaux à trois oboles, a attiré ainsi les citoyens âgés – qui devienne de redoutables jurés professionnels – et accroissant sa popularité. En conséquence, nombre de citoyens se pressent dès l’aube devant les portes de l’Héliée, règlent rapidement les affaires en cours, perçoivent leur triobole et sortent libres de la journée : « à l’heure où je sors de mon lit », « ce qui est le plus agréable de tout […] c’est, quand je rentre à la maison avec mon salaire, l’accueil qu’à mon arrivée tous me font », « ma fille […] pêche avec sa langue le triobole dans ma bouche ».

Aristophane nous fait ici la description d’un citoyen oisif, qui se contente de juger des affaires afin de ramener de l’argent à la maison.

B) Le juge satisfait de sa vie

Aristophane nous livre donc la description de ce citoyen dont la charge d’affaires au tribunal arrange et permet à ce dernier de vivre une vie confortable sans se préoccuper de réaliser la moindre tâche éprouvante. Philocléon tente de démontrer dans sa plaidoirie que « ce commandement [des jurés] ne le cède à aucune royauté », et que la vie du dikastès est une vie remplie de plaisirs et de divertissements : « Quel bonheur y a-t-il plus grand que celui d’un dicaste ? Quelle existence plus délicieuse ? ». En effet, à l’en croire, les suppliants se succèdent à la tribune pour plaider leur sort à lui, Philocléon, tout puissant de la justice athénienne : « Quel être plus redouté en dépit de la vieillesse ? », « N’est elle pas grande, ma puissance, et en rien moindre que celle de Zeus, puisqu’on parle de moi tout comme de Zeus ? ».

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