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Antiochos et les romains

Commentaire de texte : Antiochos et les romains. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  3 212 Mots (13 Pages)  •  261 Vues

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        Ultimes négociations entre Antiochos III et les Romains

(Polybe 5, 2, 52, 1-54, 11)

En 1800, Jean-Pierre Granger peint Antiochus renvoie son fils à Scipion. Cette toile représente Scipion l’Africain qui retrouve son fils. Cette œuvre réalisée près de deux millénaires après les faits témoigne de l’importance de la guerre Antiochique et de son dénouement, montrant que cet épisode a marqué l’histoire.

Cet extrait est un texte issu du livre XXI de l’œuvre Histoire de Polybe. Cet ouvrage est composé de quarante livres, mais seulement cinq nous sont revenus entiers. Les ouvrages I à XXIX, traitent de l’expansion romaine entre 264 avant notre ère à 128 avant notre ère. Les ouvrages suivants traitent des troubles entre 168 avant notre ère et 146 avant notre ère. Dans ces ouvrages Polybe apporte une grande importance aux jugements moraux et surtout à si le personnage a été en bonnes relations Rome. 

         Polybe est né à Mégalopolis vers 200 avant notre ère et mort en 120 avant notre ère. Son père, Lycortas est à la tête de la ligue Achéenne, ce qui fait qu’il reçut une éducation militaire. Polybe va être un des dirigeants de ligue Achéenne au moment décisif que fut la troisième guerre de Macédoine. La défaite du roi Persée sur Paul-Émile à Pydna en 168 amena l'effondrement de la puissance macédonienne. Les Achéens étaient restés neutres, mais mille otages durent être livrés, et Polybe était l'un d'eux. Il eut la chance de pouvoir se fixer à Rome, grâce à l'appui du fils de Paul-Émile, Scipion Émilien. L'exil de Polybe dura de 167 à 150 et, pendant ce temps, il fréquenta la haute société romaine, observa le fonctionnement de la vie politique et des institutions. Il eut accès à d'importants documents, et obtint la permission de voyager dans le sud de l'Italie, le sud de la Gaule, l'Espagne. 

Après la victoire des forces romaines contre le royaume de Macédoine, la guerre Antiochique prend place. Ce conflit commence en 192 avant notre ère et se termine en 188. Les forces Séleucides d’Antiochos III et les armées de la République romaine se font face. Les Romains ayant connu la gloire, ils s’installent en Grèce et remportent la première partie de la bataille qui avait lieu en Europe. Ce conflit s’étend jusqu’en Asie Mineure, ou a lieu la bataille de Myonesos. Cette bataille est perdue par les Séleucides qui ouvrent des ultimes négociations. 

Face à tout cela, on peut se demande comment les guerres Antiochiques marquent un tournant dans l’histoire de la Grèce Hellénistique ? 

         Nous allons voir que d’anciennes négociations ont marqué le conflit. Puis le déclin de l’impérialisme séleucide et pour finir, Rome, un nouvel acteur de la zone. 

 

 

Les négociations de 190 ne sont pas les premières entre les deux grands. Face aux tensions qui naissante entre eux, de nombreuses rencontres ont été organisées pour éviter un conflit. 

Leur première rencontre pour la question de la liberté des cités était en 192, comme nous le sous-entend Polybe, chapitre 14, paragraphe 2 « Abandonner Lampsaque, Smyrne et Alexandréia-Troâs, les trois villes à l’origine du conflit ». Effectivement, on sait pour Lampsaque qu’un appel a été lancé en direction de Rome grâce à un décret. La réponse des Romains ne donne rien de concret, car les Romains ne veulent pas entrer en conflit à cette époque. Pour Smyrne, les informations sont plus faibles. On sait juste qu’ils vont avoir un culte pour Rome dès 196. Mais cet envoi d’ambassadeur va amorcer les premières négociations. On sait qu’en 190, c’est Antiochos qui envoie des hommes pour la paix comme on le voit chapitre 13, paragraphe 2 « Il résolut de faire des ouvertures de Paix ». Ce n’est pas la première fois qu’Antiochos entreprend de faire la paix avec Rome. Déjà en 196, lorsque Smyrne et Lampsaque envoient des demandes à la ville italienne, Antiochos envoya lui aussi une ambassade. Son but étant de couper les projets des ambassades. Face à cette demande de la part d’Antiochos, Rome le somme de rendre les villes prises à Ptolémée IV tel que Lysimachéia, les terres dont ils venaient de priver Philippe V et de ne pas passer en Europe afin de laisser les cités libres. Ainsi, lorsque Antiochos propose de rendre Smyrne, Lampsaque et Alexandréia-Troâs, c’est parce qu’il sait que ce sont les villes où les Romains refuseraient de céder. Cette rencontre va avoir lieu en vrai quelques mois après. C’est la conférence de Lysimachéia qui reprend les mêmes dispositions. Mais cette fois-ci les Romains tentèrent de s’exprimer sur l’Asie, mais Antiochos III les coupa en leur expliquant que les affaires d’Asie ne le regardaient aucunement. Face à ces demandes, le souverain Séleucide quitte la conférence. Cette réaction agressive d’Antiochos crée un passif entre les deux nations, mais à cet instant les tensions entre les deux restent stables. 

La première rencontre n’aboutit à rien, mais les années suivantes les tensions entre les deux impérialistes vont réapparaitre.  

 

        Face à ses incertitudes sur les ambitions de Rome, Antiochos ouvre de nouveau les rapports entre Rome et son Empire. Mais la seconde rencontre entre les deux marque le début d’un conflit non désiré. Cette rencontre est sous-entendue chapitre 15, paragraphe 7 « Que s’il les avait faites quand il était encore maitre de Lysimachéia et de la route donnant accès à Chéronèse ». Après la rencontre de 195, les relations entre les deux étaient peu présentes mais en 193, Antiochos décide d’aller demander l’amitié des Romains. Cette fois-ci, la réponse était un ultimatum ; soit il quitte la Thrace et Rome se désintéresse de la zone ; soit il reste en Thrace mais il devait reconnaitre les droits de Rome sur les cités grecques. Ces négociations se terminent rapidement, car Antiochos y met fin pensant que le conflit avec les Étoliens les affaibliraient. Mais à l’époque, Rome était désireuse de négocier. L’ultimatum n’était qu’une base de discussion ou les deux devaient faire des concessions. Rome pensait qu’en ouvrant les négociations, Antiochos était prêt à discuter. Malgré les tensions entre les deux impérialistes, aucuns des deux ne souhaitaient déclarer la guerre à l’autre. Polybe explique chapitre 14, paragraphe 7, « Ce n’étaient pas eux qui avaient suscité ce conflit ». Il est vrai qu’au départ Rome, ne voyant pas le danger Séleucide, refuse d’envoyer des troupes. Cette idée était renforcée par Flaminius qui avait déjà agi en Grèce lors de la guerre avec la Macédoine. Mais les Étoliens qui étaient proches de Rome depuis cette même guerre décidèrent de se rebeller au courant des années 192/193. Ils vont être l’élément déclencheur de ce conflit. En effet, sous l’influence et les arguments des Séleucides, les Étoliens coupent leur alliance et commence la guerre sans la déclarer. Antiochos III fait cela non pas pour que la guerre entre les Séleucides et Rome éclate, mais pour occuper les Romains et avoir la liberté de faire ce qu’il souhaite en Asie et mettre fin aux négociations. Les Étoliens obtiennent des places fortes lors de ce conflit, dont certaines en Europe. Ils proposent à Antiochos III de s’y installer et d’y combattre. Le roi séleucide sait que cette expédition est risquée. Tout de même, il va répondre de façon favorable aux Étoliens. Cette guerre n’a jamais été désirée par les Romains, mais par les Étoliens qui ont décidé d’entrer en guerre. Et aussi par Antiochos III qui aurait pu décourager les Étoliens. Il n’empêche qu’Antiochos est conscient des de son origine dans la guerre, comme Polybe le montre, chapitre 13, paragraphe 5, « Prendre à sa charge la moitié des frais que le conflit avait occasionnés ». Mais le fait qu’il ne propose que la moitié montre qu’il sait qu’il n’est pas la seule origine de la guerre. 

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