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Révolution, Empire Et 19ème (par L'IUFM CRETEIL)

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Par   •  28 Décembre 2013  •  5 909 Mots (24 Pages)  •  587 Vues

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Révolution, Empire et XIX° siècle : des droits

de l'homme au citoyen de la Ill° République

Problématique : En 10 ans, la Révolution met à bas 17 siècles de monarchie. Non seulement le royaume a perdu son roi, guillotiné, mais il a perdu tous les principes et tous les privilèges sur lesquels il était fondé. A sa place, la République inaugure l’ère des droits de l'homme et du citoyen, bâtie sur le juste pouvoir des représentants de la Nation. Comment alors ces valeurs universelles d'égalité, de liberté ont-elles débouché sur la dictature de Napoléon ? Comment ces valeurs démocratiques ont-elles pu fonder à la fois la Ière, la IIème et la IIIème Républiques, et s'accommoder des terribles inégalités et oppressions de la nouvelle société industrielle du XIX° siècle ?

I) La Révolution et l'Empire : l'avènement d'une France nouvelle

A) La destruction de l'Ancien Régime : de la monarchie constitutionnelle à la République (1789-1792)

1) 1789: l'invention des droits de l'homme et du citoyen

Très vite, les États généraux ouverts à Versailles le 5 mai 1789 échappent à l'intention première du roi et de ses ministres : imaginer de nouvelles ressources financière pour la monarchie. Le 17 juin 1789, les députés bourgeois du tiers-état, "considérant qu'ils représentent 96% de la nation", se proclament Assemblée nationale. Louis XVI tente de disperser l'Assemblée par la force, ce qui suscite le Serment du Jeu de Paume de donner une Constitution au royaume, avant de céder et d'ordonner aux députés du clergé et de la noblesse de se fondre dans l'Assemblée nationale. Le 9 juillet, celle-ci se proclame Assemblée constituante. C'est le premier acte - politique - de la Révolution : au nom de leur représentativité, les députés du tiers ont affirmé l'existence politique de la nation, le droit de dire la loi. C'est la fin de la monarchie absolue.

A cette révolution politique succède rapidement une révolte populaire. D'abord à Paris où le peuple et les "patriotes" bourgeois, alarmés par une possible contre-offensive des troupes royales, s'insurgent et mettent sur pied une nouvelle municipalité et une milice bourgeoise, la garde nationale. Ensemble, ils partent à l'assaut de la prison royale de la Bastille, symbole de la monarchie absolue, le 14 juillet. Louis XVI cède à nouveau, et lors d'une visite à Paris, reconnaît la nouvelle autorité municipale et accepte la cocarde tricolore qui unit le blanc, couleur du roi, au rouge et au bleu de la ville de Paris.

Dans les provinces, d'autres municipalités, dotées de leur garde nationale, ont succédé à l'administration royale. Surtout, en juillet, la Grande Peur s'empare des campagnes. Alarmés par des rumeurs de brigandage, de destruction de leur récolte, les paysans s'en prennent au château voisin pour y brûler les terriers, les registres recensant les droits seigneuriaux. Pour tenter de couper court aux désordres, les députés, à l'initiative d'une noblesse effrayée, décident dans la nuit du 4 août l'abolition des privilèges. Certes, seule la servitude personnelle est immédiatement supprimée, les autres droits seigneuriaux devant être rachetés par les paysans, mais c'est la fin de la division de la société en trois ordres qui est proclamée. Une véritable révolution sociale vient de succéder à la révolution politique. D'autant plus que l'assise financière du premier ordre du royaume est ébranlée, avec la nationalisation, autrement dit la confiscation en novembre 1789 des biens fonciers et immobiliers du clergé.

En ayant fini avec ce que les révolutionnaires appellent l'Ancien Régime, les députés s'attellent à définir les principes de la société nouvelle, contenus dans la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen du 26 août 1789. Les Français ne sont donc plus des sujets, mais des citoyens. Ils bénéficient de l'égalité des droits (abolition des privilèges), de la liberté, d'aller et de venir, d'exprimer son opinion, de pratiquer ou non une religion (le protestantisme est reconnu), de posséder (y compris des esclaves, dans les colonies, malgré les efforts abolitionnistes de Robespierre et de la Société des Amis des Noirs). Tous ces principes sont garantis par la Loi, qui émane nécessairement de la nation souveraine (et non plus du roi ou de Dieu).

Tous ces principes animent non seulement l'Assemblée, où apparaissent des tendances de " gauche " et de " droite " (par rapport au pupitre du président), où le public est présent. Mais les Français inventent aussi à cette époque la politique, avec leurs débats autour des affiches, des journaux qui se multiplient (L'Ami du peuple de Marat), des clubs politiques qui prolifèrent (les Cordeliers, où figurent les premiers républicains, les Jacobins où intervient Robespierre). Les Parisiens restent des acteurs de premier plan, les Parisiennes aussi, lorsqu'ils ramènent au château des Tuileries à Paris Louis XVI et sa famille, lors d'une expédition armée à Versailles les 5 et 6 octobre, pour tenir sous leur surveillance un roi qui refuse d'approuver la décision du 4 août.

2) 1792 : la lère République (22 septembre)

Le double-jeu de Louis XVI, une situation militaire difficile, le conflit entre une Assemblée bourgeoise et un pouvoir parisien populaire expliquent la chute de la monarchie.

D'abord, le roi refuse en bloc la Révolution. C'est ce qu'il écrit avant de tenter de fuir à l'étranger en juin 1791 (il est reconnu et arrêté à Varennes). Préservé par la majorité modérée de l'Assemblée, le roi empêche par la suite le fonctionnement de la monarchie constitutionnelle, dont les institutions sont fixées par la Constitution de 1791. Conformément aux idées de Montesquieu, les pouvoirs sont séparés, l'exécutif revenant au roi, le législatif appartenant à l'Assemblée, une Assemblée législative élue en septembre 1791 au suffrage censitaire (cette Constitution écarte du vote 3 000 000 de " citoyens passifs " - majoritaires dans les villes -, trop pauvres pour payer le cens exigible, équivalent à 3 journées de travail).

Cette trahison du roi ruine la crédibilité qui lui restait et renforce le sentiment républicain, tout en accentuant les divisions entre l'Assemblée et la rue.

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