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Portrait Jean Ferrat

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Par   •  4 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 481 Mots (6 Pages)  •  574 Vues

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Introduction

Portrait Jean FerratL’œuvre d’art, l’Etat et la mémoire : L’œuvre d’art comme outil de mémoire.

« Comment les artistes entretiennent-ils le devoir de mémoire ? ».

L’artiste choisi est Jean Ferrat, pour la chanson « Nuit et brouillard », sortie en Décembre 1963.

Notre présentation comportera les parties suivantes :

I) Présentation de l’auteur et de l’œuvre

a) Biographie de l’auteur

b) Présentation de l’oeuvre

II) Analyse de la chanson.

a) Les paroles

b) Les paramètres du son

III) Lien avec l’histoire

a) La seconde guerre mondiale

b) L’idéologie nazie et La shoah

c) Le génocide de la Shoah, un thème qui inspire d’autres arts et d’autres chansonniers

Conclusion

Les guerres, même si elles n’étaient pas les sources d’inspirations privilégiées des artistes, sont entrées dans leur vie. Chacun selon les évènements qu’il a traversés s’est fait l’illustrateur des deux plus grands drames que l’Europe ait connus.

I. Présentation de l’auteur et de l’œuvre

a) Biographie de l’auteur

Jean Ferrat, sous son vrai nom : Jean Tenenbaum, est née le 26 décembre 1930 à Vaucresson et meurt le 13 mars 2010. Il est le fils d’un Juif russe naturalisé Français en 1928 et d’une Française née à Paris. Il a aussi trois frères et sœurs. Dans cette famille, la musique et le chant sont très appréciés. Jean témoigne : « Mon père et ma mère m’ont communiqué leur passion de la musique et du chant ». Durant l’été 1942, le père de Jean est séquestré au camp de Drancy, pour être ensuite déporté à Auschwitz le 30 septembre 1942, où il passera ses derniers jours. Jean est caché par des militants communistes, puis lui et sa famille vont se réfugiés en zone libre (il y reste 2ans). Jean commence la musique avec une troupe de comédiens au début des années 50’. Il aura un début difficile mais sa carrière de grand artiste se lancera finalement en 1961 grâce à la sortie de son premier 33 tours : « Deux enfants au soleil », qui reçoit le prix de la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique). Cette société est contrôlé par l’Etat et gère les droits d’auteurs).

Jean Ferrat écrit Nuit et Brouillard en mémoire pour son père et tous les autres déportés, mort lorsque Jean avait 12ans.

b) Présentation de l’œuvre

Style : chanson populaire engagée

Epoque : 1963

Caractère : triste, émouvant, mélancolique

Formation : voix soliste, guitare, timbale, basse, cuivre

(reformuler lors de l’oral)

II. Analyse de la chanson

a) Les paroles

« Nuit et brouillard » est une chanson versifiée (écrite en vers) et divisé en 8 strophes. Les rimes sont principalement croisées (ABAB) comme dans la 2ème strophe, ou suivies (AABB) comme dans la 1ère strophe. Les paroles sont engagées en faisant référence à la Shoah, notamment au voyage des juifs vers les camps « dans ces wagons plombés » (l.2).

Pour insister sur le nombre, Jean utilise l’amplification : « Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers » (l.1). Il nous montre aussi que les Hommes ont perdu leur identité : « Ils n’étaient plus que des nombres » (l.5). Et indique que la déportation a touché tout le monde en citant des prénoms de déportés de religions différentes : « Jean-Pierre, Natacha ou Samuel » (l.13).

L’idée de mort et de terreur surplombe toute la chanson, du début jusqu’à la fin : « dans ces wagons plombés »(l.2 et 34), « ils ne devaient jamais plus revoir un été » (l.8), « votre chaire était tendre à leurs chiens policiers » (l.24), ect…

b) Les paramètres du son

« Nuit et brouillard » exprime un message de révolte mêlée de désespoir. Le tempo du son est lent pour exprimer la gravité de la Shoah. Jean chante avec une hauteur baryton (entre ténor et basse, tessiture moyenne).

Tous les instruments jouent un rôle essentiel de mémoire durant toute la musique :

- Les timbales jouent sous forme d’ostinato (formule rythmique courte et répétitive) pour rappeler les exécutions, les marches pénibles, le glas (sonnerie annonçant la mort de quelqu’un) ou même le roulement du train. Elles rendent le 1er couplet plus grave.

- La guitare reprend l’ostinato des timbales pour évoquer le roulement du train.

- Les cuivres jouent en homorythmie en reprenant elles aussi l’ostinato pour faire référence aux allemands et à la cruauté de la guerre. Lors du couplet 6, le tempo s’accélère et le volume augmente en crescendo. Ce qui peut évoquer pour le public une image de juifs voulant s’échapper du camp. Cette montée en intensité est suivie d’un silence signifiant la mort.

- La basse continue l’ostinato. Elle rentre au début du couplet 5 et le rend plus grave. Ce son grave évoque les premiers morts durant le voyage en faisant sentir au spectateur les déplacements du train.

III. Lien historique

a) La seconde guerre mondiale

Après la première guerre mondiale, des régimes totalitaires se mettent en place comme en Allemagne avec Hitler. Ces régimes mettent en œuvre des pratiques fondées sur la violence pour éliminer les oppositions et uniformiser leur société.

Le 1er septembre 1939 l’Allemagne envahit la Pologne et déclenche la seconde guerre mondiale.

La seconde guerre mondiale oppose la force de l’Axe (l’Allemagne et ses alliés : l’Italie et le japon) aux autres pays dont la France le royaume unis les états unis et l’URSS (les alliées).

Le 7 décembre 1941 débute la guerre du pacifique. Les japonais attaquent la base navale américaine de Pearl Harbor. Ce qui déclenche l’entrée en guerre des Etats-Unis, et le tournant de la guerre.

Les Etats-Unis mettent fin à la guerre du pacifique en août 1945 par une arme nouvelle et destructrice, la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki.

Au printemps 1942 Hitler lance une offensive sur l’URSS ou il tente de s’emparer de Stalingrad, 1ère ville industrielle de ce pays. Mais ce fut un échec de l’armée allemande où elle fut anéantie.

La guerre se termina en Europe le 8 mai 1945 à la suite du débarquement des alliés en Normandie.

b) L’idéologie nazie et la Shoah

En 1933, Hitler arrive au pouvoir en Allemagne. Antisémite, le nazisme veut établir la domination du peuple allemand sur un large « espace vital ».

Les persécutions des Juifs ont commencées dès l’arrivé du nazisme en Allemagne.

En 1935, le port de l’étoile jaune est obligatoire. (Loi de Nuremberg)

En 1938, la lettre « J » doit figurer sur leur pièce d’identité.

Hitler veut débarrasser l’Europe des peuples qu’il considère comme des « races inférieures », tels que les Juifs et les Tziganes.

En 1940, la politique antisémite les exclus de la société et les privent de tous leurs droits.

Après la conquête de la Pologne, les juifs sont regroupés dans des ghettos (quartiers juifs où ils sont enfermés) beaucoup y meurent de faim ou de maladies.

La « solution finale » (1942) planifie le génocide (shoah) des juifs et des autres peuples considérés comme « inférieur » :

De 1937 à 1944, il y a de nombreuses rafles comme celle du Vel’ d’hiv à Paris. Les juifs sont ensuite conduits vers les camps de concentration dans des wagons a bestiaux. Certains ne survivent pas au trajet.

Les Einsatzgruppen, groupes d’intervention chargés de tuer les races dites « inférieures », les fusillent à l’écart dans des fosses.

Les hommes en bonne santé sont conduits dans des camps de travail où les conditions de vie y sont toutes aussi inhumaines.

c) Le génocide de la Shoah, un thème qui inspire d’autres arts et d’autres chansonniers

« Nuit et brouillard » vient de l’allemand « Nacht und Nebel » qui est le nom de code donné à la directive contre les opposant du Reich, le décret est signé le 7 décembre 1941 par le maréchal Wilhelm Keitel. Ces opposants (saboteurs, résistants ou non adhérant à la politique du 3ème Reich) doivent disparaitre dans le secret absolu.

Jean Ferrat n’est pas le seul artiste à avoir exprimé ce besoin de mémoire de la Shoah. En effet, il existe des oeuvres telles que « La petite juive » de Maurice Fanon (1965), « Les deux oncles » de Georges Brassens (1964) ou encore « Comme toi » de Jean-Jacques Goldman (1982).

De plus, nous constatons que des œuvres de d’autre nature sont publiés sur le génocide juif : Le livre « Si c’est un homme » de Primo Levi (1947), le film documentaire « Nuit et brouillard » de Alain Resnais (1955) ou encore les peintures et dessins de David Olère.

Un style artistiques est donc crée, et continu d’être entretenu par les artistes d’aujourd’hui, notamment grâce au film « La rafle » de Roselyne Bosch (2010).

Conclusion

Jean Ferrat souhaite que cette mémoire se transmette à travers les âges et ne soit jamais oublié : « pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez » (l.32)

Jean Ferrat entretient le devoir de mémoire par une musique violente de sonorité et de paroles pour frapper les esprits et les marquer à jamais. De plus, ayant vécu un drame familial en rapport avec la Shoah, celui-ci se sert aussi de sa chanson comme un « témoignage » de son chagrin.

L’art est donc un témoin qui se transmet de génération en génération et qui reflète son époque et le vécu de l’Homme.

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