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La végétation « est l’élément biogéographique le plus significatif et le moins difficile à saisir directement » ?

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Par   •  11 Novembre 2020  •  Dissertation  •  4 163 Mots (17 Pages)  •  309 Vues

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La végétation « est l’élément biogéographique le plus significatif et le moins difficile à saisir directement ».

Vous montrerez, en la discutant, que cette affirmation du géographe Jean Tricart dans son ouvrage La Terre, planète vivante (1972), peut s’appliquer à une analyse géographique de l’arbre et des arbres.

Jean Tricart proposait en 1972, avec son ouvrage La Terre, planète vivante, de donner une vue d’ensemble des milieux physiques de la Terre et de mettre en lumière la manière dont les manifestations de la vie s’y insèrent et lui donnent ses principales caractéristiques. Sa réflexion est un point de renouvellement de la pensée et de la méthode géographique, en proposant d’envisager la Terre comme une planète vivante[1] et en donnant à la géographie un tournant écologique et environnemental autour notamment du concept d’écosystème. Le tournant est aussi méthodologique chez Tricart, qui propose de concentrer la recherche géographique sur le caractère d’ « interface » (milieu de contact) du paysage naturel, et d’interaction de ces mêmes paysages dans l’espace et le temps avec les sociétés humaines.

Même si depuis Bergson[2] ou les travaux fondateurs du Club de Rome en 1972, le concept d’anthropocène n’est déjà plus novateur au moment de la rédaction du livre de Tricart, le facteur anthropique est mis en relief par Tricart comme explication de l’évolution contemporaine des écosystèmes et des paysages. Ainsi l’ouvrage de Tricart propose dès 1972 une approche  que l’on nomme biogéographie ou géographie environnementale, qui soutient la réflexion sur les questions d’aménagement des territoires et de préservation des écosystème de la Terre, « planète vivante » où la diversité naturelle et sociale est menacée.  

Tricart déclare ainsi que la végétation « est l’élément biogéographique le plus significatif et le moins difficile à saisir directement ». La géographie ouvre effectivement vers une réflexion sur l’organisation de l’espace. La géographie est une discipline qui envisage la dimension spatiale des phénomènes naturels et sociaux et leurs interactions, et à ce titre la végétation et les paysages végétaux seraient selon Tricart une source d’information spatiale.

Dans ce cas, est ce que la végétation, et les paysages arborés en particulier, constituent l’indicateur spatial le plus tangible de la biogéographie ?

Il est important pour le présent commentaire de bien préciser les concepts car la question de la végétation en tant qu’indicateur spatial nous place à la frontière avec les Sciences de la vie et notamment avec le concept de biodiversité. Ce concept varie dans le temps et dans l’espace à différentes échelles, selon les conditions climatiques et les milieux naturels (notamment les conditions lithologiques ou orologiques) d’une part, et d’autre part selon la nature et l’importance des pratiques anthropiques. Ainsi, si au regard de cette déclaration de Tricard l’accent est mis sur l’étude de la végétation en tant qu’élément biogéographique le plus significatif et le moins difficile à saisir directement, il faut préciser le champs d’étude.

Pour décrire le monde végétal, on cherche à définir les formations, parfois à déterminer les espèces et les associations qu’elles composent. On tente ensuite d’apprécier l’influence des divers facteurs du milieu (sol, climat, relief, action de l’homme) sur chaque plante ou groupe de plantes, et ainsi d’expliquer les adaptations biologiques et les répartitions. Cette recherche est proche de celle des écologistes. On serait tenté de penser que les géographes font alors en amis un travail d’écologiste, en y apportant une vision géographique quant aux rapports spatiaux entre la végétation et l’homme. Pour le géographe, en effet, l’homme n’est pas seulement un élément du milieu qui peut détruire, maintenir, ou restaurer les équilibres naturels d’un paysage végétal. Il est aussi dépendant de ce milieu qui offre un support potentiel à ses activités économiques, et, surtout dans les sociétés urbanisées, un cadre naturel aux développements sociologiques voire psychologiques des groupes humains.

Pour rester strictement géographique, il faut donc mettre l’accent sur ce que peut apporter l’étude des paysages végétaux pour mieux comprendre les équilibres ou déséquilibres environnementaux et donc sociaux de certains milieux naturels et de certains territoires.

On choisira donc dans un premier temps de discuter de façon critique la notion de paysage ; il est en effet important de comprendre comment s’effectue l’interprétation des paysages. Cela permettra d’apprécier si l’analyse des paysages arborés, pour ce qui nous intéresse ici, permet de bien appréhender les rapports homme-milieu et par quels biais le cas échéant.

La question doit aussi être posée quant à la valeur de l’arbre en tant qu’indicateur géographique. Car l’arbre, par nature, a des temporalités tout à fait différentes, aussi bien entre espèces (ou essences) d’arbres, qu’entre l’arbre et les sociétés humaines.

Enfin, on constate que la notion d’anthropisation des paysages arborés n’est pas directement abordée dans cette citation de Tricart. Or, cette notion peut nous permettre d’approfondir la présente discussion quant à la valeur de l’arbre en tant qu’élément biogéographique.

1 – Paysages arborés – analyse critique

1.1 – Le paysage en tant que système

1.2 – Paysages arborés et représentations environnementales

2 – L’arbre – un indicateur géographique ?

2.1 – L’arbre et le temps

2.2 – Complexité des dynamiques de l’arbre

3 – L’anthropisation des paysages arborés

3.1 – L’homme, destructeur de paysages arborés

3.2 – L’homme, créateur & protecteur de paysages arborés


1 – Paysages végétaux – analyse critique

1.1 – Le paysage en tant que système

1.1.1 – Le paysage : représentation sociale

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