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La révolution Française : L'affirmation D'un Nouvel Univers Politique

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Par   •  16 Octobre 2014  •  1 927 Mots (8 Pages)  •  749 Vues

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La révolution française : l'affirmation d'un nouvel univers politique

Introduction

La Révolution française est un événement majeur de la fin du xviiie siècle. Née des difficultés de la monarchie et des contestations de l'absolutisme, elle marque une rupture totale avec l'ancien régime (la période précédente) dans le domaine politique, mais aussi économique, social et culturel.

La France se modernise et change de visage. Un nouvel univers politique et social émerge : les Français n'étaient que des sujets, ils deviennent des citoyens impliqués dans la vie politique d'une nation souveraine unifiée.

Mais la Révolution crée aussi des divisions durables dans la société française, entre les plus progressistes et les plus conservateurs.

I. Les contestations de l'absolutisme et les crises de la monarchie aux origines de la Révolution française (1787-1789)

1. Un contexte favorable : l'absolutisme contesté par les élites en France et dans le monde

• La France est une monarchie absolue de droit divin : tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du roi qui tient son pouvoir de Dieu. Mais ce type de régime politique est contesté dès le xviie siècle.

• En 1640, puis en 1688, deux révolutions opposent le Parlement anglais aux rois Charles Ier (décapité) et Jacques II (chassé de Londres). Elles débouchent sur la mise en place d"une monarchie parlementaire. Deux textes fondamentaux limitent les pouvoirs du roi : l'Habeas corpus (1679) qui donne plus de droits aux accusés, et la Déclaration des droits (1689) qui donne plus de pouvoirs au Parlement.

• En France, les philosophes des Lumières reprennent ce modèle pour critiquer la monarchie absolue. Ils proposent des idées progressistes : rejet de l'intolérance religieuse, culte de la raison, défense des libertés et des droits des individus, critique de la justice arbitraire et des abus du pouvoir, demande d'un autre système politique avec une vraie séparation des pouvoirs. Mais ces idées ne touchent qu'une toute petite partie de la population : les élites bourgeoises et intellectuelles.

• À la fin du xviiie siècle, des révoltes secouent l'Europe et l'Amérique du Nord. Les bourgeois français sensibles aux idées des Lumières soutiennent le soulèvement des colons anglais d'Amérique contre la couronne d'Angleterre. L'aide de l'armée française permet la victoire des insurgés.

• La Déclaration d'indépendance du 4 juillet 1776 et la Constitution des États-Unis d'Amérique de 1787 reprennent les idées progressistes des Lumières. Cet événement passionne l'opinion publique naissante et sert aussi de modèle.

2. Une société en crise, un pouvoir trop faible et en difficulté

• Les idées des Lumières n'expliquent pas la Révolution. Au xviiie siècle, la France est en pleine croissance économique et démographique, mais sa société est en crise :

• c'est une société d'ordre fondée sur l'inégalité à la naissance. La bourgeoisie est à la base du développement économique du royaume, mais n'a pas plus de pouvoir politique que le reste du tiers état ;

• les ordres privilégiés ne paient pas d'impôts (clergé, noblesse) : la fiscalité est lourde pour la paysannerie (90 % de la population) ;

• les acteurs de la modernisation économiques s'enrichissent : quelques nobles, la bourgeoisie, les riches laboureurs, le haut clergé, les artisans et ouvriers qualifiés profitent aussi de la situation. Le reste de la population est en difficulté ;

• la noblesse traditionnelle s'est endettée : elle veut retrouver ses richesses et son pouvoir.

• En 1788, le budget de l'État est en énorme déficit. L'argent sert à payer les intérêts de la dette, les impôts rentrent mal : il faut réformer le système fiscal. La guerre d'indépendance américaine a coûté très cher au royaume.

• Le roi Louis XVI tente des réformes, mais il est trop faible pour les imposer. Elles échouent et la France est partagée entre les revendications incompatibles des différentes catégories sociales :

• les nobles conservateurs sont contre les réformes et veulent retrouver leurs pouvoirs ;

• la bourgeoisie progressiste veut une modernisation de la société et du système politique ;

• le reste du tiers état veut une amélioration de ses conditions de vie ;

• le haut clergé partage les revendications de la noblesse, le bas clergé partage celles du tiers état.

3. La fin de l'Ancien Régime et la naissance du citoyen français

• Le roi demande la réunion des états généraux le 5 mai 1789 pour résoudre le problème des finances du royaume. Des cahiers de doléances sont rédigés dans le royaume : pour la première fois les citoyens français peuvent exposer leurs idées. Cette réunion soulève beaucoup d'espoirs, mais elle est vouée à l'échec : chaque ordre reste sur ses revendications, et tous sont déçus de voir le roi se concentrer sur la question des finances.

• Les députés du tiers état (et quelques jeunes nobles progressistes) se révoltent et se déclarent Assemblée nationale le 17 juin 1789. Le roi ayant fait fermer leur salle, ils se réunissent dans celle du Jeu de paume le 20 juin et prêtent serment de donner à la France une Constitution.

• Les gardes du roi cernent la salle. Le 23 juin, les Parisiens se soulèvent pour protéger leurs députés : ils créent une municipalité, une garde nationale et cherchent des armes.

• Le 27 juin, le roi cède. Le 9 juillet les trois ordres réunis se proclament « Assemblée nationale constituante » : c'est la fin de la monarchie absolue. La souveraineté n'appartient plus au roi mais à la nation.

• Le 14 juillet 1789, les insurgés parisiens prennent la Bastille, le symbole du pouvoir royal.

• La Révolution gagne le reste du royaume : les grandes villes françaises suivent l'exemple de Paris, puis la « grande peur » gagne les campagnes.

Les députés du tiers état sont des bourgeois : ils se méfient de ces soulèvements populaires incontrôlables. Avec les députés de la noblesse et du clergé, ils votent l'abolition des privilèges dans la nuit du 4 août 1789

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