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La planète risque-t-elle d'être surpeuplée en 2050

Dissertation : La planète risque-t-elle d'être surpeuplée en 2050. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mai 2015  •  Dissertation  •  3 110 Mots (13 Pages)  •  641 Vues

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Puisqu’aujourd’hui tous les hommes ne peuvent pas satisfaire leurs besoins, la planète risquet-elle d’être surpeuplée en 2050? Aujourd’hui, notre planète compte 6,4 milliards d’hommes et 850 millions de Terriens souffrent de sousalimentation chronique (soit une personne sur sept), principalement situés dans les pays en développement. Ce sont les paysans qui sont les premières victimes de la faim. D’ici 2050, la population mondiale devrait passer de 6,4 à 9 milliards d’habitants, ce qui fera exploser les besoins en alimentation et en énergie. En particulier dans les pays du Sud, qui vont accueillir ces 3 milliards de personnes supplémentaires. Dès lors, se posent trois questions :Comment va-t-on produire des aliments en quantité suffisante? En respectant les écosystèmes? Et en les distribuant de manière équitable entre tous? Déjà, il va falloir multiplier par deux ou trois la production agricole, ce qui ne sera pas simple si les terres entrent en compétition avec celles destinées aux biocarburants. N’empêche, il semblerait que nous n’ayons pas trop le choix et qu’il faille accroître les rendements massivement. Nous avons déjà traité ce problème, dans les années 60 par la Révolution Verte, à grands renforts d’engrais et de pesticides, un modèle aujourd’hui révolu d’un point de vue écologique et économique, ne serait-ce que parce que le prix des engrais va flamber avec celui du pétrole. Sans oublier que l’eau va devrait devenir une denrée rare. On attend donc beaucoup de la mise au point de plantes résistantes à la sécheresse, à la salinité et à haut rendement énergétique, mais le grand défi à relever reste celui de la réduction de la pauvreté des paysans. En tout cas, les chercheurs prennent l’affaire très au sérieux. Pas moins de trois livres ont été publiés cette année. Celui de Louis Malassis «Ils vous nourriront tous, les paysans du monde, si...» (Ed. Cirad-Inra), qui est un véritable plaidoyer pour les paysans du monde;qui défend une agriculture écologique intensive; et «Nourrir 9 milliards d’hommes en 2050», un ouvrage collectif de chercheurs d’Agropolis, édité par l’ADPF, l’Association pour la diffusion de la pensée française, du ministère des Affaires étrangères, ce qui laisse penser que les politiques prennent, eux-aussi, l’affaire au sérieux. 850 millions de personnes sont encore sous-alimentées dans le monde. Comment en est-on arrivés là? S’agit-il d’un problème de production agricole insuffisante ou de distribution inéquitable des ressources? J’aimerais préciser, en préambule, que la question de la capacité de notre planète à nourrir 9 milliards d’hommes est éminemment complexe et ne peut être traitée que par une approche multidisciplinaire, à la fois technique, économique, sociologique, écologique et surtout politique. Il faut d’abord souligner les progrès accomplis : il y avait 30% de personnes sous-alimentées en 1930, soit 1,3 milliard d’individus. On est passé aujourd’hui à 15% de la population, mais on peine à descendre en dessous. En 1995, l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation de la FAO, à Rome, était de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées en 20 ans (entre 1995 à 2015). On le sait, cet objectif ne sera pas atteint. Nous en sommes même très loin. Alors, quelle est l’explication ? On peut sérieusement s’interroger sur l’efficacité du Système alimentaire mondial. Comment en est-on arrivé là? L’explication n’est pas technique, mais d’ordre politique et institutionnel. En effet, en 2006, la ration alimentaire moyenne consommée par Terrien est proche des standards recommandés par les nutritionnistes, à savoir 2 600 kcal/j et 60 g. de protéines. Toutefois, on observe des écarts considérables entre la façon dont nous, les riches, nous alimentons, avec plus de 3 700 kcal/j et 90 g, et les pauvres qui arrivent à peine à 2 500 kcal et 30 g. On se trouve donc en face d’un problème d’inégale répartition de la nourriture qui s’explique par des difficultés d’accès aux ressources productives ou aux aliments. Par exemple, l’utilisation d’engrais est de 10 à 100 fois moindre au Sud qu’au Nord. Idem pour les machines agricoles, les financements, etc. La productivité d’un paysan burkinabé est mille fois moindre que celle d’un agrimanager du bassin parisien. De plus, les pays les plus pauvres, qui n’ont déjà pas de potentiel agricole, ne disposent généralement pas d’argent pour importer. Restent, enfin, les problèmes d’organisation et d’institutions dans ces pays, où le droit n’existe pas, et l’absence ou la défaillance du cadre institutionnel régissant l’accès aux ressources. D’abord pour les pays pauvres? Effectivement, le diagnostic que je viens de faire suggère des pistes d’action, mais rappelons déjà que le tiers de l’humanité dispose de moins de 2 dollars par personne et par jour pour vivre et que cela concerne principalement des agriculteurs et leur famille La première piste d’action consiste à accroître de façon massive la production, en jouant à la fois sur les leviers technique et financier, ce qui implique un renforcement très important de la coopération internationale. Seconde piste, comme nous allons vers un épuisement de ressources, comme les engrais notamment (issus des énergies fossiles), il faudra donner la priorité à ces pays-là. Par ailleurs, il faudra utiliser les terres de façon judicieuse et sans doute les consacrer davantage à l’alimentation qu’à la production de biocarburants. Troisième piste: accentuer l’effort de recherche et développement agronomique sur les milieux arides et tropicaux. En particulier ne pas rejeter la solution des Ogm pour ces agricultures qui sont très sous productives. Enfin, dernière piste, renforcer le cadre institutionnel et organisationnel de ces pays, en particulier résoudre le problème de l’accès à la terre. Il est impératif de mener des réformes agraires dans ces pays-là pour augmenter la productivité, de revoir la fiscalité, bref de réduire la pauvreté. Les pays riches comptent eux-aussi de nombreux dysfonctionnements. Outre, le nombre important de personnes sous-alimentées, ces pays connaissent d’importants problèmes d’obésité et de maladies cardiovasculaires. Allons-nous devoir changer de modèle alimentaire? C’est vrai, la question alimentaire frappe aussi désormais les pays riches. D’après l’Organisation mondiale de la santé, un milliard de gens sont en état de suralimentation. On est en plein désordre alimentaire. D’abord, nous devons retrouver le sens d’une

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