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Dissertation de géographie sur la mei d'Aral

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Par   •  15 Octobre 2017  •  Dissertation  •  3 969 Mots (16 Pages)  •  1 168 Vues

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DISSERTATION DE GEOGRAPHIE

LE LAC TCHAD N’EST PAS LA MER D’ARAL ET LA MER D’ARAL N’EST PAS LA MER MORTE

« A toucher trop vite à un fleuve, et à un

fleuve du Delta, on s'expose aux plus graves et coûteux mécomptes... »

Lv AUTEV, 1899, Lettres du Tonkin, 1931.

Le Lac Tchad, la Mer d’Aral et la Mer Morte forment trois des plus importants bassins endoréiques au monde. Le Lac Tchad couvre tout un tas de pays tels que l’Algérie, la Libye, presque tout le Tchad, le Nigéria, le Soudan, le Niger ou encore le Cameroun. Il est un lac d'eau douce et non d'eau salée. Ses eaux sont nécessaires à alimenter près de trente millions d’habitants. Pour ce faire, il est approvisionné par trois fleuves. Respectivement Le Chari, le Logone qui font près de mille kilomètres de long et prennent leur source en République Sud Africaine dans le plateau de l’Adamaoua, et le Komadougou Yobé au Nord.

La mer d’Aral quant à elle, se trouve en Asie centrale entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, à l’Est de la mer Caspienne. Elle est approvisionnée par deux  fleuves, le Syr Daria au Nord et l’Amou Daria. Tous deux s’étendent sur près de deux mille, deux mille cinq cent kilomètres. Ces fleuves sont bien pourvus en eau, ils prennent tous les deux leur source dans des montagnes, dans la chaine du Pamir. L’un comme l’autre, ils doivent traversent un désert avant d’aller se jeter dans la mer d’Aral.

La mer Morte quant à elle est la mer la plus basse du monde. Elle se situe au Proche Orient, plus précisément à l’intersection de plusieurs pays comme Israël ou la Jordanie. Elle est alimentée par un fleuve, le Jourdain qui est frontière entre plusieurs états.

Ils furent d’incroyables réservoirs naturels. Si pour la Mer Morte l’affaire est aujourd’hui entendue, la Mer d’Aral et le Lac Tchad restent encore des réservoirs de la biodiversité. Ces trois grands ensembles sont révélateurs du phénomène d’assèchement des grands lacs et mers au XXe siècle. Phénomène que l’on peut tenter de définir comme étant  un processus de diminutions de la surface, du volume et du niveau de l’eau des grands lacs et mers. Assèchement « naturel » ou causé par l’action humaine, construction de barrages, expansion des terres utilisées pour l’agriculture, construction de canaux d’irrigation, d’usines. Plus que des enjeux de biodiversité, ces ensembles constituent surtout des enjeux économiques. L’eau source de vie est aussi source de tensions. Il n’est pas rare que ces zones, implantées sur de multiples Etats, soient source de conflits géopolitiques. Depuis quelques années, on est par endroit, confronté à une réelle guerre de l’eau, par exemple à cause de frontières mal définies, les populations sont alors contraintes la plupart du temps à l’exode. Face à cela de nombreuses organisations tentent de réagir à différentes échelles.

L’étude du Lac Tchad, de la Mer d’Aral ainsi que de la Mer morte, invite à réfléchir sur la singularité de ces trois ensembles. En quoi sont-ils uniques ?  Egalement, comment sont-ils de parfaits exemples de l’assèchement des grands lacs et mers au XXe siècle ? Quels sont les enjeux et quelles sont les conséquences de l’exploitation de ces bassins ? Quelles sont les initiatives et mesures prises afin de ralentir l’assèchement de ces zones ?

Il conviendra dans une première partie d’étudier la singularité de ces trois ensembles puis dans un second temps l’assèchement de ces bassins, entre cause naturelle et humaine pour finir par les conséquences de l’assèchement ainsi que la prise de conscience de la nécessité de sauvegarder les lieux.

Lac Tchad, Mer d’Aral et Mer Morte : Des entités à part entière

Une Géomorphologie comparée des bassins

Ces trois étendues forment trois des plus grands bassins endoréiques du monde. Par bassin endoréique il convient d’entendre  « Bassin qui possède un réseau hydrographique, ou tout au moins un embryon de réseau, mais sans ouverture sur la mer ou sur un lac de grande superficie. » Le Lac Tchad, la Mer d’Aral ainsi que la Mer Morte, s’ils ont la même structure en apparence, ils ne sont pas apparus de la même façon.

Le Lac Tchad, quatrième lac africain après les Lacs Victoria, Tanganyika et Nyassa, se situe au cœur de la cuvette Tchadienne dans une des dépressions les plus basses. En effet, son altitude est de 280 mètres, pour une profondeur qui n’excède pas les 7 mètres. Considéré dans son ensemble, il couvre une superficie de près de 2 434 000 km². A lui seul il couvre 8 pourcent du territoire africain. Il est l'héritier de la mer « pléotchadienne » une ancienne mer intérieure qui, autrefois, couvrait plus de 300 000 kilomètres² et s'étendait du Tchad actuel jusqu'au voisinage du bassin nilotique.

Contrairement au Lac Tchad, la Mer d’Aral a quant à elle été formée par une dépression éolienne. Il y a trois millions d’années, l'Aral occupait une dépression formée suite à la déformation des couches sédimentaires laissées par l’océan appelé Thetys. Son origine tectonique est elle aussi lointaine. Elle est née suite à la poussée tectonique du continent indien vers le Nord. Cet épisode a eu pour conséquence la surrection des chaines de l’Altaï et du Pamir. Une cuvette s’est créée il y a environ deux millions d’années.  Par la suite, elle a été façonnée par les rivières provenant des chainons montagneux ainsi que par l’action érosive des vents issus du pôle Nord. Ces vents transportèrent des particules vers les fleuves et ces derniers commencèrent à combler la dépression de l’Aral.

Pour ce qui est de la mer Morte, son origine géologique remonte à environ trois millions d’années. Elle est apparue à la suite d’un glissement tectonique des plaques africaine et arabique qui ont crée le rift entre l’Abyssinie et la Syrie. La mer morte se situe donc au cœur de cette faille, quatre cent mètres en dessous du niveau des océans.  

  1. Différents climats, différents paysages et réservoirs de la biodiversité

Ce qui façonne la biodiversité et conditionne les écosystèmes, est principalement le climat. Ces trois ensembles sont caractérisés par des climats spécifiques. Ainsi le climat du Bassin du lac Tchad est tropical à dominante sahélienne. Plus on va aller vers le sud plus le climat du lac sera humide. Concernant la pluviométrie, il pleut beaucoup pendant une moitié de l’année, les six derniers mois sont secs et il n’y a aucune précipitation. Pour ce qui est des températures, elles sont constantes, il y fait en moyenne toujours plus de 20 degrés, mais l’amplitude thermique y est non négligeable. Si l’on a vu que le lac est alimenté par les fleuves il l’est aussi  par les pluies une partie de l'année. Contrairement à certaines idées reçues, il  y a beaucoup d'eau en Afrique et même au Sahara mais ce sont des nappes cloisonnées et extrêmement profondes. Le Bassin du Lac Tchad renferme quantité de paysages parmi lesquels, les déserts, les steppes, les savanes, les forêts, les lacs, les zones humides ainsi que les montagnes. Ces paysages sont des réservoirs de la biodiversité. Le lac est caractérisé par une végétation extrêmement clairsemée, il contient plus de cent espèces d’algues. Le bassin du lac Tchad est composé de forêt claire, en somme, une forêt où la canopée n’est pas jointive. La faune présente dans le bassin est tout aussi importante bien que peu étudiée. On peut mentionner en plus des éléphants et lions quelques espèces spécifiques telles que l’Eland de Derby, le lamantin, de nombreux oiseaux migrateurs, ou encore mais plus rarement, l'Addax et l'Oryx.

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