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Peut-on parler de génocide dans l'EIC?

Synthèse : Peut-on parler de génocide dans l'EIC?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Avril 2022  •  Synthèse  •  2 502 Mots (11 Pages)  •  254 Vues

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Bonjour à tous et bienvenue. Aujourd'hui Romaisae et moi allons vous faire part du fruit de nos recherches concernant la question à laquelle nous avons décidé de répondre qui n'est autre que : (roulement de tambours) "Peut-on parler de génocide dans l'EIC?"

 A partir de 1904, plusieurs Etats européens se jettent sur l'Afrique dans un but économique, dont la Belgique qui a pratiqué une exploitation commerciale violente et intensive des ressources naturelles de l'Afrique jusqu'en 1904. En quittant l'EIC, la Belgique avait emporté avec elle non seulement  toutes les richesses du pays, mais aussi plus de 10 millions de vies. La mission civilisatrice dont le but était humanitaire, a décimé un tiers de la population du Congo de l'époque. Cet évènement est un sujet très discuté menant à une grande controverse : la question de génocide. Nous aborderons donc différents sujets afin d'en tirer une conclusion. Nous définirons dans un premier temps en détail ce qu'est un génocide, nous parlerons par la suite du génocide des Tutsi au Rwanda en le comparant à ce que certains qualifient de "génocide" dans l'EIC, nous nous attarderons ensuite sur les exactions commises dans l'EIC ainsi que sur le rôle de Léopold II et de la Belgique dans cette affaire, et nous finirons par analyser les avis de différents chercheurs. 

N.B : Nous vous conseillons de prendre des notes et d'être particulièrement attentifs à ce que nous allons dire car nous vous poseront quelques questions à la fin et une petite activité vous sera proposée pour être sûr que vous ayez bien tout compris et que vous soyez capables à votre tour de répondre à notre question de recherche.

Pour commencer, le dictionnaire Larousse définit le terme génocide comme un crime contre l'humanité tendant à la destruction de tout ou partie d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux. L'étymologie de ce terme prend ses racines du grecque "génos", qui signifie origine, race; et du suffixe  –cide qui vient du terme latin "caedere" qui veut dire frapper, abattre, tuer, voire même massacrer. Le génocide peut être perpétré par divers moyens, le plus répandu et le plus évident étant le meurtre collectif.

Ce néologisme a été inventé en 1943 par le juriste juif-polonais Raphael Lemkin. Au début, le terme avait un sens confus et renvoyait plus ou moins à ce que nous appelons aujourd'hui l'ethnocide, car les victimes pouvaient non seulement être décimées, mais pouvaient aussi subir une transformation culturelle. En effet, un génocide ne signifie pas seulement un crime collectif volontaire ou une destruction d'une nation. Cela est bien plus complexe que ça. Il s'agit plus précisément d'un plan coordonné de différentes actions visant à la destruction d'un peuple. Un tel plan aurait pour objectifs la désintégration des institutions politiques et sociales, de la culture, de la langue, des sentiments nationaux, de la religion, ainsi que la suppression de la sécurité personnelle, de la liberté, de la santé, de la dignité, voire, de la vie des personnes appartenant à ces groupes. L'exemple le plus concret serait de parler de la Shoah. Plus d'un million de juifs ont été mis à mort dans des chambres à gaz très ingénieuses. Leurs corps ont été brûlés dans des fours spécialement construits. Ces chambres à gaz et ces fours n'ont pas été improvisés, c'était des instruments scientifiquement élaborés pour l'extermination d'un groupe ethnique entier. Et c'est ce but que les êtres humains trouvent difficile de croire ou de comprendre. Pourtant c'est ce but qu'Hitler a ouvertement avoué. Les Allemands ont délibérément frappé la culture, la langue, la religion juive avec un seul but, miner leur identité nationale et les affaiblir, physiquement et moralement pour qu'ils deviennent des esclaves de la domination allemande. Nous n'avions pas de mot afin de décrire ce genre de crime. C'est donc suite à ces évènements que Lemkin a forgé ce mot. Lemkin fait la différence entre les groupes sélectionnés pour ce qu'ils étaient et les victimes collatérales qui se trouvent au mauvais moment au mauvais endroit, et c'est exactement ce concept qui sera la source du débat concernant l'Etat indépendant du Congo. 

Concernant l'ONU, elle n'a pas pour but principal de reconnaître des génocides, surtout pour des événements antérieurs à sa création. Il n'y a pas eu de séance de l'ONU "reconnaissant" tel ou tel génocide. Cependant, la date du 11 décembre 1946 est à marquer d'une pierre blanche car elle correspond à la déclaration de l'ONU sur le crime de génocide. Cette déclaration préparait la rédaction d'une convention et distinguait enfin le génocide des crimes contre l'humanité. La "Convention pour la prévention et la punition du crime de génocide est votée le 9 décembre 1948 par l'assemblée générale de l'ONU réunie à Paris. L'essentiel pour Lemkin était désormais la prévention du génocide. En revanche, plusieurs massacres ont été évoqués comme génocide dans le cadre de certains travaux des instances internationales dépendant de l'ONU ou de textes juridiques de l'ONU. Ces génocides sont les suivants: la Shoah, le génocide arménien et le génocide des Tutsis au Rwanda. 

En effet, le génocide des Tutsis au Rwanda s'est déroulé du 7 avril au 17 juillet 1994. Ce génocide a fait en seulement 100 jours, environ 800 000 victimes, principalement de la tribu Tutsi. Bien que les faits se soient déroulés à la fin du XXème siècle; les causes sont bien plus anciennes. Il faut remonter à la colonisation du pays par la Belgique au début du XXème siècle. Les colons Belges décident de hiérarchiser les différentes ethnies du Rwanda. Les Tutsis, étant une ethnie minoritaire, sont jugés supérieurs aux deux autres, les Hutus et les Twa. En 1931, la Belgique décide d'intensifier la discrimination raciale notamment en obligeant à ce que l'ethnie figure sur les papiers d'identité. Suite à l'indépendance du Rwanda en 1962, les Hutus prennent le pouvoir. En 1990, éclate une guerre civile qui, par l'addition du meurtre du président Rwandais en 1994, mène alors au désastre et les Hutus se mettent à abattre tout individu identifié comme Tutsi.

Les intentions n'auraient pas été les mêmes : selon la définition des Nations Unies du terme "génocide", un génocide est censé être "des actes commis dans l'intention de détruire". Au Rwanda, l'intention de la Belgique d'instaurer un pouvoir divisant le peuple était volontaire. Or, concernant l'EIC, la Belgique administrait le territoire dans le but d'une mission civilisatrice et également à des fins économiques et politiques par le biais de l'exploitation de l'ivoire et du caoutchouc.

Le peuple congolais a connu maintes exactions toutes en lien avec le travail forcé. En effet, L'État indépendant devait avant tout être rentable pour ses investisseurs et pour Léopold en particulier mais l'exportation d'ivoire ne rapportait pas autant d'argent qu'on l'espérait et l'administration coloniale était souvent endettée et presque en faillite à plusieurs reprises. L'État indépendant devait avant tout être rentable pour ses investisseurs et pour Léopold en particulier Une solution s'offrait à l'Etat colonial : forcer les hommes congolais à travailler pour collecter du caoutchouc sauvage qui pourrait ensuite être exporté vers l'Europe et l'Amérique du Nord. C'est ce qui permis de mettre fin aux faillites et aux dettes. Dans les années 1890, les administrations ont donc fait face à une montée puissante de la demande de caoutchouc naturel. Pour le collecter, on se servait des citoyens congolais dont le travail était exigé comme impôt par l’administration. Une politique de travail nommée « système du caoutchouc rouge » a été mise en place pour favoriser son extraction et donc pour maximiser les revenus de l’Etat. Les 2 sociétés ABIR et ANVERSOISE, étaient particulièrement connues pour la dureté avec laquelle les travailleurs congolais étaient traités par les fonctionnaires. Les travailleurs qui refusaient de travailler ont été contraints « à la répression ». Ceux-ci ont été battus ou fouettés avec la chicotte, on prenait des villageois de tout genre en otage pour assurer une collecte rapide et des soldats armées ont été envoyées pour détruire les villages qui avaient refusé. Cette politique a entraîné un effondrement de la vie économique et culturelle congolaise, ainsi que l'agriculture dans certaines régions. D’ailleurs, la présence d'entreprises de caoutchouc comme ABIR a entraîné de véritables catastrophes naturelles telles que la famine et les maladies car leur système de collecte des impôts a forcé les hommes à quitter les villages pour collecter du caoutchouc, ce qui signifie qu'il n'y avait pas de main-d'œuvre disponible pour planter de nouveaux champs.

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