Le Portugal (1974-1982) : de la dictature à la démocratie

Titre : Le Portugal (1974-1982) : de la dictature à la démocratie

Introduction

De 1933 à 1974, le Portugal est dirigé par un régime autoritaire appelé l’Estado Novo, fondé par Salazar. Ce régime s’appuie sur la censure, l’absence de libertés politiques et une police politique très présente. Après Salazar, c’est Marcelo Caetano qui prend la suite en 1968, sans pour autant changer les bases du système. Le pays reste engagé dans des guerres coloniales coûteuses et de plus en plus impopulaires.

En 1974, une révolution pacifique renverse la dictature : c’est la Révolution des Œillets. Mais le passage à la démocratie ne se fait pas sans difficultés. Pendant près de huit ans, le Portugal va traverser une période de transition complexe, marquée par des tensions politiques et sociales.

Problématique : Comment le Portugal est-il parvenu à instaurer une démocratie stable après des décennies de dictature, malgré une transition longue et agitée ?

I. Une dictature autoritaire qui s’essouffle (jusqu’en 1974)

A. Le régime de Salazar : l‘« Estado Novo »

En 1933, Salazar met en place l’Estado Novo, un régime autoritaire et nationaliste. Il interdit les partis politiques, contrôle les médias et met en place la PIDE, une police politique chargée de surveiller et d’arrêter les opposants. L’objectif est de maintenir l’ordre, la religion et l’unité nationale. Ce régime empêche toute modernisation politique et empêche les Portugais de s’exprimer librement.

B. La continuité sous Caetano et les guerres coloniales

En 1968, Salazar tombe malade et est remplacé par Marcelo Caetano. Mais ce dernier ne change rien de fondamental. Le régime reste autoritaire, et les libertés sont toujours absentes. Le pays est épuisé par les guerres coloniales en Afrique (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau), qui commencent en 1961. Ces conflits durent longtemps, coûtent cher, et provoquent un grand malaise dans l’armée et dans la population.

C. Le coup d’État militaire du 25 avril 1974

En 1974, un groupe de jeunes officiers réformateurs forme le Mouvement des Forces Armées (MFA) et renverse le régime lors d’un coup d’État. Ce coup d’État est très particulier : il se fait sans violence, avec le soutien de la population. Les Portugais descendent dans la rue pour fêter la fin de la dictature. Ils offrent des œillets rouges aux soldats, qui les placent au bout de leurs fusils : c’est la Révolution des Œillets.

II. Une transition démocratique difficile (1974-1976)

A. Deux visions de la démocratie s’affrontent

Après la chute du régime, plusieurs forces politiques veulent orienter le pays. Le MFA, proche des communistes, veut aller plus loin : il souhaite une démocratie populaire, avec autogestion des usines, nationalisations et réforme agraire. Le COPCON, une organisation militaire dirigée par Otelo de Carvalho, soutient cette vision.

Mais d’autres, comme le Parti Socialiste de Mário Soares, veulent une démocratie parlementaire, avec des élections libres, un parlement, et des libertés individuelles. Le débat est profond, et les tensions entre les deux camps sont fortes.

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