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L'Afrique du Sud, entre apartheid et arc-en-ciel

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Par   •  8 Avril 2024  •  Dissertation  •  2 617 Mots (11 Pages)  •  37 Vues

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L’Afrique du Sud : entre Apartheid et arc-en-ciel

Si aujourd’hui, l’Afrique du Sud est connue comme étant la nation « arc-en-ciel », multiraciale et unifié, il ne faut pas oublier que l’histoire de ce pays, tout au long du XXème siècle, a été marqué par le régime d’Apartheid.

Ce régime d’Apartheid, dont le terme signifie « mise à part », en place en Afrique du Sud entre 1948 et 1991, était un régime basé sur une politique de « développement séparé », c’est-à-dire sur la ségrégation raciale et sur la discrimination des populations non blanches du pays.

L’origine de cette politique particulière remonte au tout début du XXème siècle. À l’issue de la seconde guerre des Boers, entre 1899 et 1902, la victoire britannique aboutit à la création de l’Union sud-africaine en 1910.

Cette Union sud-africaine repose notamment sur une alliance fragile entre les Britanniques et les Boers, que l’on commence à appeler les Afrikaners. Cette alliance se base sur une exploitation des populations noires-africaines dans les mines de métaux, principales sources de richesse pour le territoire. Pour profiter exclusivement des bénéfices, les populations blanches entendent mettre en place un système discriminatoire envers les populations autochtones, qui sont alors presque totalement privées des revenus de la terre et poussés dans les mines. Une idéologie nationaliste Afrikaner commence à se développer dans les mêmes années, et le parti National qui en naît arrive au pouvoir au début des années 1930, instaurant alors un système ségrégationniste encore plus intolérant : les populations noires n’ont plus le droit de vote, et la colonie devient plus autonome vis-à-vis des Britanniques. Un parti d’opposition, l’ANC, voit le jour dès 1924, demandant l’égalité sociale et mettant en œuvre des actions légales. Mais cela ne va pas aboutir à des résultats concrets, et le régime ségrégationniste va même s’intensifier après 1945.

On a ici à notre disposition un corpus de 2 documents, qui sont en fait 2 discours prononcés par Nelson Mandela. Le premier est un extrait de la plaidoirie qu’il a prononcé le 20 avril 1964 lors du procès de Rivonia, procès durant lequel il est accusé, avec 8 autres personnalités, de sabotage, de trahison, de liens avec le parti communiste et de comploter en faveur d’une invasion du pays. Ce procès intervient alors que les oppositions au régime de l’Apartheid se font de plus en plus nombreuses.

Le second document correspond au discours d’investiture de Nelson Mandela, qu’il prononce le 10 mai 1994, le jour où il est élu président de la République d’Afrique du Sud après sa victoire lors des premières élections au suffrage universel.

Dans un intervalle de 30 ans, Nelson Mandela passe ainsi d’un discours justifiant ses actions clandestines contre l’État, à un discours à la tête de la nation, où il souhaite mettre en place l’État le plus juste qui soit.

À partir de là, nous pouvons donc nous demander comment l’Afrique du Sud est-elle passée d’une politique ségrégationniste à une démocratie qui se veut basée sur l’égalité et l’unité, deux systèmes à la fois opposés et liés par la notion d’arc-en-ciel ?

Pour ce faire, nous présenterons d’abord l’Apartheid comme un régime hautement ségrégationniste, puis nous soulignerons que celui-ci a fait naître une lutte intense en Afrique du Sud, au nom de l’égalité. Enfin, nous présenterons les débuts de la « nation arc-en-ciel » instaurée par Mandela.

I - L’Apartheid, un régime hautement ségrégationniste

  1. Des populations divisées et discriminées

Au sortir de la seconde guerre mondiale, le parti national « réunifié » de Daniel Malan, œuvrant pour une séparation encore plus marquée des populations blanches et noires, arrive au pouvoir en 1948. La ségrégation socio-spatiale des noirs-africains est organisé par l’État, ce qui facilite la mise en place du régime de l’Apartheid.

Les populations sud-africaines, aux ethnies très variées sont ainsi définies selon leur race. Et si la population noire est largement majoritaire dans le pays, c’est la minorité blanche qui va jouir des droits et des libertés au sein de la société. Comme Mandela le souligne au procès de Rivonia, cela se traduit par des conditions de vie très difficiles pour les populations noires-africaines.

Dans la culture populaire, l’apartheid est divisé en 2 branches. Le “grand apartheid”, d’abord, consiste en la ségrégation spatiale des populations d’Afrique du Sud. Les populations noires sont placées dans des zones ethniquement délimités, appelées des Bantoustans, sur les terres les plus pauvres du pays. L’accès aux zones de vie des Blancs leur est restreint, et un laissez-passer est mis en place pour qu’ils puissent aller travailler.

Le « petit apartheid », lui, consiste surtout à différencier toutes les activités des Blancs des activités des Noirs. Le moindre service public est réservé à l’une ou l’autre des catégories, et dans ce système les populations noires sont largement défavorisées.

Tout est donc fait pour limiter les contacts entre les « races » qui ont été définies. Les populations non-blanches subissent alors de plein fouet un système qui les met à l’écart et en danger, ce sur quoi Mandela alerte : de nombreuses lois leurs interdisent les grèves, les syndicats et un accès équitable à l’éducation pour les enfants. La grande majorité des emplois difficiles et sous-payés leur sont attribués, et beaucoup sont au service de la minorité blanche. En conséquence, les maladies sont nombreuses, la pauvreté est omniprésente dans les Bantoustans, et le manque d’éducation n’offre aucune perspective.

  1. Un combat inévitable : l’accentuation de la division

Ces conditions très difficiles ont de ce fait amener les populations discriminées à combattre les mesures de l’apartheid, ce qui a accentué le fossé entre les sud-africains.

Dans ce contexte, le Congrès National Africain commence à jouer un rôle important. Fondé en 1912, c’est l’un des mouvements africains de libération les plus anciens. Mais son rôle est encore davantage mis en avant après 1948, et il incarne ainsi la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud.

Si la marche à suivre pacifique prônée par l’ANC selon Mandela, basée sur des demandes officielles, sur des discours et sur des marches pacifiques est louable, elle n’a aucune influence sur la politique blanche. Malgré la modération des revendications noires, la réaction du gouvernement a été particulièrement hostile, comme l’illustrent les affrontements lors des rassemblements de 1952 et 1960 contre les laissez-passer, qui étaient pourtant parfaitement encadrés.

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