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Fiche de lecture : Antoine Prost, Douze leçons sur l'histoire

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Par   •  11 Février 2024  •  Fiche de lecture  •  3 193 Mots (13 Pages)  •  68 Vues

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Fiche de lecture : Antoine Prost, Douze leçons sur l'histoire

L' ouvrage "Douze leçons sur l'histoire" a été écrit par Antoine Prost, un historien français spécialiste de l'histoire sociale du XXème siècle, de la première guerre mondiale et de l'éducation moderne.

Il a notamment été professeur des Universités à l'Université d'Orléans et à l'Université Panthéon- Sorbonne. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont le plus connu est "Douze leçons sur l’histoire". Publié pour la première fois en 1996 chez les éditions du Seuil dans la collection "Points histoire", il a été réédité de nombreuses fois en France et dans le monde francophone.

Le livre se concentre principalement sur l'étude des méthodes de l'historien, appelée l'historiographie, ainsi que sur l'épistémologie, c'est-à-dire la « théorie de la connaissance des sciences" ou la « philosophie des sciences ». L'auteur aborde ces thèmes principalement en France aux XIXème et XXème siècles, venant compléter et parfois contredire le courant historique français majeur du XXème siècle, l'école des Annales.

Le livre est un recueil épistémologique, axé sur l'historiographie et l'écriture de l'histoire, sur lesquels Antoine Prost porte un regard critique. Le livre est basé sur un cours magistral donné par l'auteur à des étudiants de premier cycle à la Sorbonne, dans le but de développer la réflexion épistémologique française, souvent critiquée par les pairs et considérée comme étant en retard. L'ouvrage est largement utilisé dans les cours d'historiographie et est apprécié par les institutions universitaires. L'auteur cite de nombreux autres historiens, tant français qu'étrangers, comme Charles-Victor Langlois, Charles Seignobos, Jacques Le Goff, Pierre Nora, Olivier Dumoulin, Marc Bloch, Collingwood, Koselleck, Hayden White et Weber.

Cet ouvrage s'intéresse tout d’abord à la place tenue par l’histoire dans la société française aux XIXème et XXème siècles et à son enseignement. Pour lui, l’histoire est une discipline à part en France, tant par son statut prestigieux que par la différence de la place qu’elle occupe par rapport a celle de l’histoire à l’étranger.

L’auteur explique les différences entre l’enseignement de l’histoire au XIXème et au XXème siècle. Si la proéminence de l’histoire est bien plus importante en France que dans d’autres pays, c’est parce qu’elle dispose d’une fonction identitaire (nationale) originale et est alors colorée d’une forte dimension politique (cf Discours de Mitterrand en 1982) et apparait même comme un instrument d’éducation politique (cf citation de Seignobos), désirée par les républicains, notamment dans l’objectif de développer un sentiment patriotique (cf Lavisse) et l’adhésion aux (nouvelles) institutions (cf arrêté du 12 aout 1880).

De cette manière, elle devient progressivement centrale au sein des enseignements scolaires dès 1818, d’abord enseignée marginalement par des professeurs de lettres puis, à partir de l’institutionnalisation de l’agrégation en 1830, qui place alors de véritables professeurs d’histoire, et permet à la matière de s’émanciper des humanités et d’obtenir son autonomie (qui deviendra institutionnelle) qui lui procurera une place particulière à l’université dès 1894.

Le chapitre suivant s’intéresse ensuite directement à la profession d’historien :

L'auteur explique que la profession d'historien est une communauté scientifique unie par une formation, des pratiques, des règles et une conscience de l'importance de l'histoire. L'arrivée de l'école des Annales en 1929 a marqué une rupture majeure, notamment par son refus de l'histoire politique événementielle et son ouverture à d'autres disciplines. Cela a contribué au prestige de l'historien en France et au-delà. Cependant, la profession subit des changements liés à l'immobilisme universitaire, la création du CNRS et la fragmentation en trois pôles d'influence

majeurs. L'auteur souligne la dualité entre l'histoire destinée aux professionnels et celle destinée au grand public, et met en garde contre le renforcement d'un pilier au détriment de l'autre.

Plus tard, il est question de l’importance de la rigueur scientifique dans l’examen des sources et dans la recherche des faits. Les faits sont, pour l’auteur et les historiens qu’il citent, à démontrer à chaque fois que c’est possible, et avec la plus grande rigueur (P.34-35). De nombreux phénomènes et évènements importants peuvent ainsi être prouvés par la démonstration de faits plus restreints mais plus concrets.

Cela passe notamment par la méthode critique, reposant largement sur l’archive documentaire. Cette méthode fait aussi appel à des « sciences auxiliaires » (P.37). Que ça soit la paléographie, la diplomatique, la sigillographie ou encore l’épigraphie, toutes servent à l'élaboration de la critique externe, une des deux pierres angulaires de la méthode critique. Cette critique ayant pour but principal d'établir l’authenticité de la source. L’autre pilier de ce modèle étant la critique cette fois interne, elle même subdivisée en critique de sincérité et critique d’exactitude, qui sert à vérifier le biais respectivement volontaire ou non.

L’auteur érige l’esprit critique de l’historien comme absolument nécessaire à un travail de recherche méticuleux (P.39). Prost explique que la critique des sources, mêmes officielles est propre à la pratique de l’histoire et qu’elle permet de déjouer les « pièges » tendus par les auteurs de ses sources.

Le quatrième chapitre aborde la nature de l'histoire en tant que science et la méthodologie nécessaire à l'élaboration de recherches historiques. Tout d'abord, l'auteur souligne que contrairement aux sciences naturelles, l'histoire ne possède pas d'instruments propres, ce qui en fait une discipline qui ne peut pas être considérée comme scientifique. En effet, les objets et les documents étudiés par les historiens n'ont pas été créés dans le but d'être utilisés dans une démarche historique. Par exemple, un traité de géométrie ancien est avant tout un document mathématique, tandis qu'un silex est un outil domestique.

L'auteur soutient qu'il est important pour les historiens d'utiliser la recherche effectuée par d'autres, mais également de remettre en question les

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