Le harcèlement scolaire

Introduction

Le harcèlement scolaire est un phénomène complexe, touchant environ un élève sur dix en France, selon les données récentes. Cette situation se déroule dans un service d’urgence psychiatrique avec une adolescente, Madame B.T, victime de harcèlement scolaire prolongé ayant entraîné des répercussions psychiques graves : idées suicidaires, scarifications, et dévalorisation de soi. À travers cette analyse, nous examinerons comment les soignants peuvent intervenir efficacement pour soutenir un patient vulnérable, renforcer l’alliance thérapeutique après une prévention primaire inadaptée et éviter la stigmatisation du patient dans de telles situations. Nous appuierons notre réflexion sur des articles professionnels français et des recommandations de santé publique.

Description de la situation :

Cette situation se déroule au sein du service d’urgence psychiatrique le 23 septembre 2024.

Une patiente, Madame B.T âgée de 16 ans se présente à l’accueil avec sa maman accompagnée d’un courrier de son médecin traitant nous demandant une évaluation psychiatrique au regard d’un fléchissement thymique.

L’entretien d’accueil est réalisé avec cette patiente afin de réaliser un recueil d’informations portant sur les attentes de la patiente et le contexte de sa venue. Cela a pour objectif de faire une première évaluation de l’état psychique de la patiente pour transmettre aux médecins psychiatres.

L’entretien commence par questionner les raisons de sa venue aux urgences et de son état de santé psychique. La patiente exprime : « en avoir marre d’être moquée et repoussée par les autres filles de sa classe ainsi que de se retrouver seule au lycée ».

La poursuite de l’entretien permet de mettre en avant que les moqueries auraient commencé dès l’école primaire et ont continué au collège ainsi qu’au lycée. Dans ce cadre, elle est suivie par une psychologue.

Au regard du harcèlement subi et de l’humiliation quotidienne ressentie, Madame B.T n’a plus aucune confiance en elle. Elle tient des propos dévalorisants envers elle-même, elle se questionne également sur sa place en tant qu’individu et sur sa légitimité de vie, en disant par exemple : « Je me demande encore ce que je fais là ».

Elle est actuellement en 1ère SAPAT et rentre tous les soirs à la maison. Elle obtient dans cette filière des résultats théoriques satisfaisants.

Elle a un grand frère avec qui elle s’entend très bien et un petit frère avec qui la relation est compliquée, elle décrit des disputes qui génèrent une fatigue psychique et de l’anxiété. Elle vit chez ses parents qui sont actuellement en cours de séparation. À l’annonce de celle-ci, elle a eu d’abord beaucoup de difficultés à l’accepter puis se fait à l’idée que cela éviterait des disputes supplémentaires.

Elle a une copine à l’extérieur du lycée mais à qui elle ne se confie pas sur ce qu’elle ressent.

Cet été, elle avait besoin d’un traitement (somnifère) pour avoir un sommeil qualitatif. Elle a dû l’arrêter car les réveils matinaux étaient complexes et les effets thérapeutiques persistaient durant la matinée. Madame B.T peut dire qu’il y a du mieux depuis la rentrée. Épuisée par ses journées scolaires, elle s’endort à présent sans soucis le soir.

Dans ses antécédents familiaux, nous pouvons retrouver des tentatives de suicide chez sa tante paternelle.

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