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La structure de l'Œuvre est fondée sur la répétition, mais une répétition marquée par la dégradation

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Par   •  1 Décembre 2023  •  Dissertation  •  5 571 Mots (23 Pages)  •  70 Vues

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La structure de l'Œuvre est fondée sur la répétition, mais une répétition marquée par la dégradation.

L’Œuvre est un roman d’Émile Zola et publié en 1886. Il est tiré de la saga des Rougon-Macquart, dont il est le quatorzième volume. Ce roman s’inscrit dans le mouvement du naturalisme, dont Zola est devenu l’un des principaux auteurs. Le but en est de peindre la réalité sociale dans tous ses aspects, et de recourir à une approche scientifique et physiologique de l’être humain. L’Œuvre présente la vie de Claude Lantier, qui représente, en partie, Paul Cézanne, un ami de Pierre Sandoz, qui lui représente, en partie, Émile Zola. Claude Lantier a rencontré un soir de pluie, sous le porche de son immeuble, une jeune femme prénommée Christine, avec qui il partagera sa vie et ses échecs. Ils vont habiter à la campagne, où Claude trouvera une sorte de soulagement. Plus tard, le couple va revenir vivre à Paris, où Claude retrouvera à la fois ses amis et le sentiment de son échec. Il va finir par se détacher de sa femme pour passer son temps dans un grand hangar où il a entrepris une œuvre gigantesque, une toile qu’il laissera inachevée et devant laquelle il se pendra. Cependant, le destin tragique de Claude Lantier ne s’est pas déroulé de manière linéaire, mais plutôt d’une répétition d’éléments qui, au fil du temps se dégradent, le conduisant inévitablement à la misère. En effet, l'organisation de L'Œuvre est basée sur une réitération des scènes qui se distingue par la dévalorisation progressive vers un état moindre, un affaiblissement moral et, ou physique. La répétition dégradante se  fait ressentir notamment dans les nombreux déménagements qui reflètent la situation financière. Également lorsque Claude Lantier se fait refuser au Salon plusieurs années de suite alors que sa relation avec son amis Pierre Sandoz se dégrade au fil des multiples rencontres. Et pour finir sa relation avec sa peinture et celle qu’il entretien avec sa femme Christine.

La situation financière de Claude est viable bien qu'il ne roule pas sur l'or. 

Tout au long de l’ouvrage, les nombreux déménagements de Claude et Christine sont intimement liés à la situation financière changeante. En effet, lors de la première rencontre entre Claude et Christine, dans le chapitre premier, l’atelier est décrit de la manière que Christine est « stupéfaite d’un tel désordre et d’un tel abandon », p.73. L’atelier ne possède que peu de meubles, seulement un lit, une petite table, un divan et une vielle armoire en chêne disloquée, p.73. La description montre un atelier en désordre, peu meublé et mal entretenu, ce qui correspond bien à la situation financière de Claude à ce moment du récit. Claude parvient à joindre les deux bouts, principalement car le père Malgras, sauvage négociateur qui achète des toiles à bas prix pour les revendre plus cher, basant son affaire sur le renouvellement de son petit capital p.116, achète de nombreux tableaux à Claude, bien qu’il n’arrive pas à les revendre ensuite, si bien qu’il en a un appartement plein, p.117. Mais il a « le cœur plus grand que la poche », se sentant obligé d’aider les petits talents, p.117. Plus tard, Claude et Christine se verront proposer une maison dans le petit village de Bennecourt, au bord de la scène. « C’était une grande lanterne de maison, qui semblait taillée dans un hangar », « une cuisine immense et une salle où l’on aurait pu faire danser », « si vastes qu’on s’y perdait », « un lit de noyer, dans l’une des chambres, et en une table et des ustensiles de ménage, qui garnissaient la cuisine », « le jardin abandonné, planté d’abricotiers magnifiques, se trouvait envahi de rosiers géants, couverts de roses », le tout pour 250 francs par an, p.226-227. Cependant, la vie à Bennecourt ne va pas se passer comme prévu et va se dégrader au fil du temps. « Une vie de tourments commença », p227. En effet, Christine ne pouvait pas rester tout le temps avec Claude à Bennecourt car elle devait aller à Paris. Claude, de son côté, n’arrivait plus à peindre, ce qui diminuait fortement leur argent au point où, par manque d’argent « il dut se rendre à Paris pour vendre au père Malgras une demi-douzaine d’anciennes études », p.235, puis encore plus tard à trois reprises en lui vendent « quelques petites toiles », p.241. Au bout de plusieurs années à Bennecourt, les problèmes deviennent de plus en plus durs et ils s’y ennuient à mourir. « - Tu t’ennuies donc ici ? - Oui, j’y mourrai, si nous restons… Et puis, je veux que tu travailles, je sens bien que ta place est là-bas. Ce serait un crime de t’enterrer d’avantage », p.256. Claude senti alors en lui l’appel de Paris. « Il frémissait, Paris l’appelait à l’horizon, le Paris d’hiver qui s’allumait de nouveau », p256. Claude et Christine prirent donc la décision de rentrer à Paris. « Cinq jours plus tard, ils partaient pour Paris, après avoir tout emballé et tout envoyé au chemin de fer », p.257.

 

La situation financière de Claude se dégrade

À leurs arrivé à Paris, ils louèrent un atelier qu’ils avaient trouvé dans la rue de Douai, p.257. L’atelier était « petit et incommode », « accompagné seulement d’une étroite chambre et d’une cuisine grande comme une armoire », « il fallait manger dans l’atelier », p.299 mais ils avaient choisi cet atelier pour « éviter la dépense », p.299. Cependant, malgré les dépenses limitées, « Christine, enfin, commençait à s’effrayer de cette misère menaçante » et « le ménage n’avait d’assuré que 1000 francs de rente » et devait vivre avec 50 francs par mois, p.308. Claude essaya lors d’une rencontre avec le père Malgras de lui vendre d’autre peintures peinture, mais celui-ci venait de se retirer avec une fortune faite, lui promettant modeste aisance. Cependant, le père Malgras acheta une seule et dernière toile, une « superbe étude de ventre que l’ancien marchand n’avait pu revoir sans un regain de passion au cœur », p.308-309. L’argent commençait à manquer, si bien qu’un soir, Claude a dû régler une note en prenant sur le capital de sa rente, au lieu de descendre à la production basse des tableaux de commerce, p.309, ce qui déplut fortement à Christine qui s’y est violement opposée et commença à rogner encore plus les dépenses. Ils n’ont plus d’argent et il y avait encore une semaine entière avant qu’ils ne reçoivent de l’argent, plus d’argent au point que Christine ne pouvait rien mettre sur la table à manger, p. 314. « Elle se décida à engager la robe en soie noire dont Mme Vanzade lui avait cadeau », p.314. Elle vendit donc sa robe pour pouvoir acheter de quoi modestement manger pour le reste de la semaine. Cependant, le petit atelier de Douai est devenu trop petit pour le grand tableau de Claude. Ils louent donc un ancien séchoir de teinturier dans la rue de Tourlaque. Un grand hangar de 15 mètres de long sur 10 de large dont on lui faisait la location pour 300 francs, p. 331-332. Claude est convaincu que la fortune est certaine et proche et ne voit pas de problèmes à entamer le capital de sa rente et s’habitua donc à dépenser sans compter, p.332. Il ne le dit pas à Christine dans un premier temps car elle le lui avait déjà empêché auparavant. Mais elle finit par l’accepter, heureuse d’avoir un peu de bien-être où elle vivait, p.332. Pour sa grande peinture, Claude  parla de prendre un modèle. Christine lui fit remarquer que cela lui couterait 7 francs par séance et qu’ils ne sont pas si riche, elle décida de se proposer comme modèle. Claude croit qu’elle est jalouse qu’il voit une autre femme nue. Christine est belle et bien jalouse mais pas d’une autre femme, elle est jalouse de la peinte, à qui son mari consacrait tout son temps. Elle qui était allé vendre ses habits pour lui était prête à se donner nue pendant tout le temps qu’il le faudrait, car elle n’avait plus rien qu’à offrir qu’elle-même, en dernier combat ou elle payait de son corps, un corps sans charme au lieu de se laisser vaincre, p343-344. Cependant, Claude n’arriverait jamais à finir cette immense toile et finira par se pendre à ses côtés, p.476, tué par son œuvre « Oh ! Claude, oh ! Claude… Elle t’a repris, elle t’a tué, tué, tué la gueuse ! », p476. Tout au long du livre, le lieu d’habitation et l’atelier évoluent en relation avec la situation financière, qui alternent en répétant des haut et des bas, finissant comme son destin le prédestinait, à un échec dans la misère mortelle.

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