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Analyse de l'écriture de Colette

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Par   •  22 Juin 2025  •  Commentaire de texte  •  1 746 Mots (7 Pages)  •  16 Vues

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Texte 11 :

Intro :

L’extrait appartient à une œuvre célèbre de Sidonie Colette. Dans la première moitié du 20ème siècle, un renouveau littéraire et artistique se met en place avec pour fondement l’individu, son intériorité et la mémoire de son passé. Journaliste, puis artiste de music hall, Colette fut un écrivain très connu de cette époque. Elle acquit sa plus grande renommée d’auteur avec le livre qu’elle publia en 1930 alors qu’elle avait 57 ans. Sido est une œuvre autofictionnelle, c'est-à-dire qu’elle mêle la fiction à l’autobiographie. Au cours de l’été 1926, elle parcourt les lettres de sa mère morte depuis 14 ans et décide de lui consacrer un écrit. En 1929, elle publie Sido et les 4 points cardinaux. Quelque temps plus tard, elle l’enrichit de deux autres parties : Le Capitaine, consacré à son père et les Sauvages, consacré à ses frères et sa sœur. C’est en Novembre 1930 que paraît la,version de Sido que nous connaissons. A travers la biographie de sa mère, Sido raconte son enfance et fait l’éloge de la beauté de la nature et de la vie à la campagne.

C‘est ainsi que Sido s’inscrit dans le parcours de la célébration du monde.

Il s’agit ici de l’extrait du dernier feu que Colette, troisième partie dans “Les Vrilles de la vigne”. C’est le dernier feu de cheminée de l’année : le printemps arrive, et la narratrice qui dialogue avec un “tu” se laisse aller à une rêverie sur le renouveau de la nature qui lui rappelle le jardin de son enfance.

Nous nous proposons d’étudier en quoi ce passage révèle-t-il plusieurs caractéristiques de l’écriture de Colette ? Dans une première partie, nous étudierons le dialogue amoureux avec un “tu” complice de la ligne 1 à 14 puis la deuxième partie de la l14 à la ligne 29 se concentrera sur le tableau de l’enfance suscité par les violettes et enfin la dernière partie de la ligne 29 à la fin se concentrera sur l’ode lyrique aux violettes.

Dans le premier mouvement, de la ligne 1 à 14, Colette s’adresse à un “tu” complice et énigmatique :

-Le début du texte est donc un dialogue, et relate un moment tendre entre Missy et Colette. En effet le “tu” représente Missy son amoureuse et toutes les deux contemplent les premières violettes du printemps qui viennent d'apparaître durant la nuit. Cette éclosion est présentée de manière méliorative grâce au complément circonstanciel de manière “par magie”.

-On peut remarquer la complicité entre les deux femmes dans la question posée par Colette à Missy qui suppose un expérience partagée “les reconnais tu”. et dans la similitude des attitudes “tu te penches et comme moi tu t’étonnes”. Le tutoiement montre également l’intimité de leur relation, accentuée par l’interrogation “ne sont elles pas ce printemps ci plus bleues ??” qui sous -entend que les deux femmes étaient ensemble lors du dernier printemps.

-Dans cette tendre discussion amoureuse autour des violettes, il est difficile d’identifier qui pose les questions car il est rapporté de manière assez libre et elliptique sans mention du nom des locutrices. Les voix se mêlent et sont complices. Colette dresse tout de même un portrait de sa bien aimée, un description à petites touches “rire grave” “yeux verts”.

-Il y a aussi dans ce dialogue la description sensuelle des fleurs avec la vue. Colette célèbre la nature dans une fusion lyrique, où les éléments du corps et de la nature se mêlent pour célébrer à la fois la beauté des couleurs d’un printemps naissant et celle des yeux de la femme aimée .

-Le dialogue est au présent de l’indicatif, il s’agit d’une scène qui se déroule sous nos yeux et non pas un souvenir.

-La présence d’impératifs dans le texte incitent aussi le lecteur à sentir les fleurs, on a une description odorante, le parfum ne change pas. Les sens se mêlent et Colette incite le “tu” à observer le “printemps de son enfance”. Colette s’adresse à deux personnes à la fois : le “tu” désigne Missy mais aussi le lecteur qui lit le livre et qui se sent interpellé.

-Enfin Colette emploie un vocabulaire de la magie “écloses par magie”,”ressuscité”,”phyltre”. En effet elle attribue un pouvoir aux violettes : celles-ci grâce à leur odeur ramènent Colette dans son enfance perdue. On peut aussi penser à Proust qui grâce à une madeleine trempée dans du thé retourne lui aussi dans son enfance dans son livre la recherche du temps perdu.

-Une synesthésie opère puisque des sens différents se répondent, ainsi l’odorat à travers le parfum des violettes, fait apparaître un vision “regarde”, qui n’est pas sans rappeler le processus de mémoire involontaire. La narratrice construit un pont entre la contemplation actuelle des violettes et le passé, il ne s’agit pas de regarder simplement une saison mais de faire “ressusciter et grandir….” c’est donc le passé qui ressurgit.

Dans le deuxième mouvement, de la ligne 14 à 29, Colette dresse le portrait de son enfance :

- Dans ce deuxième mouvement, le dialogue cesse pour laisser place à une introspection solitaire. C'est comme si l'évocation des couleurs des violettes avait fait renaître tous les printemps de l'enfance. C'est ce que semble suggérer la reprise des bribes de la conversation précédente (<< Plus mauves...non, plus bleues... » I. 10).

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