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Le bel avenir de la croissance

Fiche de lecture : Le bel avenir de la croissance. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  2 Août 2025  •  Fiche de lecture  •  9 826 Mots (40 Pages)  •  46 Vues

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Résumé le bel avenir de la croissance :

Introduction :

La croissance économique du XXe siècle a été sans précédent, avec un PIB multiplié par 7 au Royaume-Uni, 24 au Japon et 10 en France entre 1890 et 2017. Cependant, depuis deux décennies, les économies avancées, dont la France, peinent à maintenir une croissance supérieure à 2 % pendant trois années consécutives, menaçant les institutions sociales et la démocratie. Un nouveau choc technologique, celui de l’économie numérique, offre des opportunités de gains de productivité mais pourrait également redessiner les hiérarchies mondiales. L’exemple de la Chine, devenue une puissance majeure, contraste avec des trajectoires plus modestes comme celles de l’Inde ou de l’Argentine. L’avenir dépendra de l’adaptation des institutions, notamment en France, pour éviter un déclassement économique et saisir une nouvelle phase d’amélioration du niveau de vie. L’ouvrage insiste sur une perspective historique et internationale pour tirer des leçons des bouleversements passés et anticiper l’avenir.

La croissance du PIB par habitant, multiplié par 7 au Royaume-Uni et 24 au Japon entre 1890 et 2017, repose sur des gains de productivité permis par des innovations majeures, comme l’électricité. Ces progrès ont réduit le temps de travail (divisé par 1,5 à 2 depuis 1890) tout en augmentant le pouvoir d'achat. Cependant, depuis 20 ans, les économies avancées connaissent une faible croissance, alimentant deux scénarios : une stagnation durable ou un renouveau grâce à des technologies comme l’intelligence artificielle. L’économiste Robert Gordon met en lumière les impacts positifs de la croissance passée, notamment l’espérance de vie aux États-Unis, passée de 45 ans en 1890 à 79,5 ans en 2015. L’ouvrage défend un optimisme mesuré : avec une adaptation efficace, la prochaine révolution technologique pourrait relancer une forte croissance durable.

Le futur de la croissance économique repose sur une compréhension approfondie de son passé. Le XXe siècle a marqué une période exceptionnelle de forte croissance, avec un PIB par habitant multiplié par 10 en France et jusqu’à 24 au Japon entre 1890 et 2017, grâce à d’importants gains de productivité. Cette période a été dynamisée par des vagues d’innovations majeures, comme l’électricité ou les TIC. Cependant, des phases de ralentissement, comme entre 1873-1896 (croissance < 0,5 % en France) ou la Grande Dépression, ont conduit des économistes comme Alvin Hansen à prédire une stagnation séculaire, une thèse reprise récemment par Larry Summers.

Philippe Aghion et Peter Howitt ont démontré le rôle crucial des institutions dans l’innovation et la diffusion technologique. L’Europe, par exemple, peine à égaler les États-Unis en matière de TIC à cause d’institutions moins adaptées. En outre, la capacité d’un pays à réformer ses institutions, comme l’a fait la Corée du Sud, est déterminante pour rester compétitif face à des chocs technologiques majeurs. La France, confrontée à des défis structurels (chômage massif, déficits publics), pourrait soit tirer parti des opportunités offertes par la révolution numérique, soit risquer un déclassement économique.

Le texte explore les perspectives de la croissance économique future en mettant en avant ses déterminants clés et la nécessité d'adapter les institutions pour la dynamiser. S'inspirant des travaux de Philippe Aghion et Peter Howitt, l'ouvrage souligne que les innovations technologiques jouent un rôle central, comme l'ont illustré la deuxième révolution industrielle (électricité, moteur à explosion) et la troisième révolution industrielle (TIC). Cependant, la diffusion des innovations, essentielle à leur impact sur la croissance, varie selon les pays en fonction de leurs institutions, comme l’a montré Paul David. Les exemples de la Corée du Sud, qui a rattrapé les pays avancés grâce à des institutions adaptées, et de l’Argentine, en déclin faute de réformes, illustrent ce point. La France, particulièrement analysée, souffre de problèmes structurels (chômage massif, déficits publics) nécessitant des réformes ambitieuses pour assurer une croissance durable. L’ouvrage examine également les hypothèses d'une stagnation séculaire ou d’une nouvelle vague de croissance portée par la quatrième révolution industrielle (économie numérique).

Chapitre 1 : la croissance pourquoi faire ?

La croissance a un impact sur la prospérité de tous

La croissance économique, souvent perçue comme une notion abstraite, exerce pourtant des effets profonds sur la prospérité et le niveau de vie. La crise de 2008-2009, marquée par une récession de près de -3 % en France, illustre cet impact : si certaines entreprises ont prospéré avec des créations record (580 000, dont 300 000 autoentrepreneurs), d’autres ont subi une chute moyenne de 9 % de leur chiffre d’affaires, et les défaillances ont grimpé à 63 000 en 2009. Les plus précaires ont payé le prix fort, avec un taux de pauvreté passé de 13 % à 14,1 % entre 2008 et 2014. À l’inverse, les Trente Glorieuses (1950-1983) témoignent des bienfaits d’une croissance soutenue, avec un pouvoir d’achat annuel en hausse de 3,5 % pour les moins riches et une expansion sociale majeure, comme la création du minimum vieillesse. Ces exemples montrent que la croissance, bien qu’hétérogène dans ses effets immédiats, influence durablement emplois, revenus et conditions de vie, nécessitant une vigilance face aux crises et une valorisation des périodes de prospérité.

La croissance fait-elle le bonheur ?

La relation entre croissance économique et bonheur est complexe et multidimensionnelle, explorée notamment par l'« économie du bonheur ». Ce champ d’étude mesure le bonheur à travers des indicateurs tels que les enquêtes de satisfaction de vie, la consommation de psychotropes ou le taux de suicides, révélant des tendances valables indépendamment des époques ou des pays. Les caractéristiques individuelles jouent un rôle clé : le bonheur suit un profil en « V » selon l’âge (baisse de 20 à 45 ans, remontée jusqu’à la retraite), et des facteurs non économiques comme le genre (les femmes), le statut marital ou les relations sociales riches augmentent également la satisfaction de vie. De plus, des études sur les jumeaux montrent que la génétique explique environ 50 % des différences de bonheur entre individus.

À court terme, la croissance influence le bonheur principalement par son impact sur le chômage, un déterminant majeur. Les récessions entraînent une baisse du bonheur liée à l’augmentation du chômage, tandis que les périodes de reprise économique inversent cet effet. Cependant, à long terme, cette relation est moins directe. Depuis les années 1970, le paradoxe d’Easterlin, énoncé par l’économiste Richard Easterlin, révèle que dans les pays développés, le bonheur moyen ne progresse pas significativement malgré une multiplication par deux du PIB par habitant. Dans ces contextes, le gain de bonheur lié au développement devient marginal, alors qu’il reste positif dans les pays émergents.

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