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Paradoxe entre les limites de l'Humanité et la poursuite du progrès

Discours : Paradoxe entre les limites de l'Humanité et la poursuite du progrès. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Novembre 2021  •  Discours  •  1 232 Mots (5 Pages)  •  347 Vues

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Devoirs pour le 29 avril 2021 HLP : Illustration du paradoxe entre la poursuite du progrès technique et les limites de l’Humanité 🡪 épisode 1 de la saison 3 de Black Mirror : Chute libre

        La série Black Mirror est devenue particulièrement populaire sur la plateforme américaine Netflix ces dernières années. En effet, le concept même de la série est de démontrer les répercussions désastreuses que les avancées technologiques poussées à l’extrême peuvent avoir sur le bien-être de la population, qu’elles cherchent pourtant précisément à améliorer. Nous sommes dans une ère où la technologie n’a jamais été aussi présente au quotidien et l’intérêt des différentes populations se porte de plus en plus sur l’évolution potentielle de celle-ci sur le long terme. Le premier épisode de la saison trois de la série, intitulé « Chute libre », fait le portrait d’une société dans laquelle un système de notation interactif régit la vie commune. Chacun est jugé dans toutes ses actions quotidiennes par les autres membres de la communauté et se voit attribuer une note globale visible par tous. Ici, on comprend bien l’objectif initial des créateurs de ce système : faire en sorte que les activités répréhensibles soient punies et que les bonnes actions soient récompensées. Chaque citoyen étant capable de juger son prochain, il est dans l’intérêt de tous de respecter les règles de vie en communauté. Le progrès technique est mis au service du bien commun et permettrait ici, en théorie, d’atteindre une société parfaite où à terme, plus aucun comportement nuisible ne serait toléré ni même observé.

Néanmoins, mettre à notre service la technologie à un stade aussi avancé dans l’impact qu’elle a dans notre mode de vie a des conséquences qui dépassent son but initial. La notation permanente oblige la population à adopter un comportement irréprochable en toutes circonstances or, les êtres humains n’étant pas des machines prévisibles mais plutôt des mécaniques complexes, il est impossible pour eux d’être parfait sans créer une façade qui ne correspond pas à la réalité. Les apparences sont donc comme une protection contre un système qui devient, à défaut d’être une bénédiction salvatrice des dangers de la société, une menace. C’est ce que fait Naomi, amie d’enfance du personnage principal. Elle organise son mariage et y invite Lacie mais à la vue de sa note qui a baissé en flèche depuis l’envoi de l’invitation, elle lui explique qu’elle n’est plus la bienvenue à la cérémonie. Naomi avoue à son amie qu’elle ne l’a invitée que pour profiter des avantages que lui offre la compagnie d’une personne possédant une note élevée et que comme ce n’était plus le cas, la présence de Lacie n’avait plus aucun intérêt pour elle. La note est donc la principale préoccupation des membres de la communauté, au-delà des affinités personnelles et au-delà même du bien-être des autres qui est pourtant l’objectif principal du système de notes. Toutes les actions bienveillantes ne le sont en réalité pas : ce ne sont que les moyens d’obtenir une note supérieure et ainsi, accéder aux privilèges qui leur étaient jusque-là inaccessibles. L’essence même de la bienveillance, qui est censée être gratuite et donc ne rien attendre en retour, n’existe plus. Comme des animaux, les actions attendues par la société ne sont effectuées que dans l’attente de la récompense et vont jusqu’à contredire le principe qui poussait le progrès technique.

On peut également remarquer que les notes créent un fossé dans les inégalités sociales. Les privilèges donnés à partir d’une certaine note, censés encourager les actions positives, ne fait que créer une forme d’élitisme autour de ces mêmes privilèges. Les mieux notés restent entre eux, ceux aux notes les plus basses ne les côtoient pas. On peut prendre l’exemple des résidences dans lesquelles seuls ceux possédant des notes supérieures à 3,8 peuvent pénétrer ou des appartements en réductions à partir de 4,5. Les frustrations sont inévitables et le sentiments d’injustice parmi la population aux notes les plus basses entraîne une fracture d’autant plus importante avec les classes supérieures. Si l’on aurait pu penser que si l’on a une note basse, il suffirait d’être le plus aimable possible pour remonter dans les notes, le problème est là que les désavantages venant avec les notes basses empêchent toute tentative d’être couronnée de succès. En effet, comment rester aimable avec tous si l’on a pas le droit de prendre l’avion, que seules les classes les plus basses des trains nous sont autorisées, que le loyer prend une partie considérable de notre salaire car on ne possède pas de réduction et que l’on a accès qu’aux travaux les plus pénibles ? Les désavantages vont jusqu’à la privation de soins, c’est ce qu’explique l’un des personnages qui n’a pas réussi à fournir des soins à son mari atteint d’un cancer. Le but de ce système tend donc vers une forme d’eugénisme moral, qui éliminerait petit à petit les indésirables à la société pour ne garder qu’une élite toute puissante et virtuellement « parfaite ».

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