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La dimension commerciale de la mondialisation

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Par   •  14 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  6 508 Mots (27 Pages)  •  345 Vues

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Economie mondiale

Master Marketing et Management International

Chapitre 2

LA DIMENSION COMMERCIALE DE LA MONDIALISATION

Pour certains, la mondialisation est un vecteur de progrès. Dans ce jeu à somme positive, tous les pays ont intérêt à s’ouvrir à l’économie mondiale pour tirer parti des bénéfices de l’intégration dans les flux de commerce de biens, de capitaux, de technologies et d’informations.

Pour d’autres, au contraire, il y a « trop » de mondialisation, vu ses effets dramatiques :

  • sur la répartition des richesses entre pays
  • et sur l’identité culturelle de ces derniers.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la dynamique économique a été largement tirée par le commerce. D’après l’OMC (2007), entre 1950 et 2007, le volume de commerce mondial a ainsi été multiplié par plus de 27. Son expansion a été plus de trois fois plus rapide que la croissance du PIB mondial. Durant cette forte croissance, de nombreux événements ont nourri l’inquiétude :

  • l’ouverture des pays occidentaux ;
  • l’arrivée des « premiers » nouveaux pays industrialisés (NPI) à savoir Hong Kong, Taïwan, Singapour et la Corée du Sud dans le commerce mondial des années 1980 (appelés aussi les quatre Dragons) ;
  • l’arrivée des autres pays d’Asie à savoir la Thaïlande, la Malaisie, Indonésie, le Vietnam et les Philippines (appelés aussi les Tigres asiatiques) ;
  • les élargissements européens successifs notamment aux pays d’Europe centrale et orientale (les PECO), en 2004 et 2007.

Plus récemment, ce sont les déséquilibres commerciaux de plus en plus importants entre pays (cf. déficit massif des Etats-Unis et excédents importants de l’Allemagne et de la Chine en particulier) ainsi que la place prise par des pays émergents1 comme la Chine et l’Inde qui ont inquiété.

Malgré tout, dans leur grande majorité, les pays ont, tendanciellement, par leurs politiques économiques, cherché à s’ouvrir de plus en plus sur le plan commercial. Presque tous les PED ont voulu adhérer à l’OMC2. On notera également que, dernièrement, le 15 novembre 2020, quinze pays d’Asie se sont accordés pour conclure le plus grand accord de libre-

[pic 1]

1 Antoine Van Agtmael, économiste néerlandais à la Société financière internationale (filiale de la Banque mondiale), est le premier à utiliser l'expression "émergents" en 1981, au sujet de pays en voie de développement offrant des opportunités pour les investisseurs. On parle alors de "marchés émergents", le qualificatif s'appliquant par la suite aux économies de ces pays.

2 L’OMC compte, en 2020, 164 pays membres.

échange du monde, couvrant près d’un tiers de la population du globe et représentant 30% du PIB mondial. Cet accord, appelé Partenariat régional économique global (Regional Comprehensive Economic Partnership ou RCEP), est aussi le premier accord multilatéral auquel adhère la Chine.

SECTION 1. LES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU COMMERCE MONDIAL

  1. L’évolution du commerce mondial

La croissance des échanges a été particulièrement forte durant les années 1990-2000, avec une croissance moyenne annuelle de 6,1%. L’accroissement de la mondialisation peut être appréhendé par la croissance du degré d’ouverture au commerce international de quelques grands pays (cf. Introduction générale). L’ouverture à l’échange s’est ainsi accrue (cf. Royaume-Uni, France, Allemagne, Etats-Unis, etc.) entre 1970 et 2007. La crise financière de 2007-2008 a donné un coup d’arrêt à ce mouvement d’ouverture des économies dans la mesure où la chute des échanges a été plus importante que celle du PIB en 2009. L’année 2009 marque en effet une forte baisse du commerce mondial avec un recul de 12% des exportations mondiales de marchandises, le PIB reculant pour sa part de 2% (cf. Graphique 1).

La faible croissance économique des années 2010 à 2016, le PIB n’augmentant que de 2,5% en moyenne ces années- là, s’est accompagnée d’une évolution médiocre du commerce à l’exception de l’année 2011. La forte reprise de l’année 2017 n’a elle-même pas duré « dans un contexte de tensions commerciales exacerbées » (Azevêdo, 2019) suite à la politique protectionniste engagée par D. Trump à partir d’avril 2018. L’introduction de nouveaux droits de douane et de mesures de rétorsion touchant les marchandises largement échangées, associée à une croissance économique mondiale faible et à une volatilité des marchés financiers ont de fait pesé sur la croissance mondiale du commerce en 2018. Déplorant cette situation, le directeur général de l’OMC devait ainsi déclarer : « le commerce ne peut pas jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance lorsque les niveaux d’incertitude sont aussi élevés » (Azevêdo, 2019).

L’année 2019 a cependant été plus mauvaise encore, marquée par une forte diminution du volume des échanges de biens : celui-ci a ainsi reculé de 0,1% comparé à sa croissance de 2,9% en 2018 (cf. Graphique 1). La croissance ralentie du PIB et la poursuite des tensions commerciales expliquent cette situation. Même si quelques cas de Covid-19 ont pu être enregistrés à la fin de l’année, la crise sanitaire n’a pas provoqué le ralentissement du commerce international observé en 2019.

  1. La répartition géographique du commerce de biens

Si les pays développés3 conservent une part majoritaire dans le commerce mondial, la part des PED a augmenté régulièrement au cours des dernières années. Ainsi, les PED représentaient

[pic 2]

3 Les pays développés, selon la classification retenue par l’OMC, comprennent l’UE-28, la Norvège et l’Islande, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Tous les autres pays sont appelés collectivement PED : se trouvent donc notamment sous cette dénomination les pays émergents (les Brics, l’Argentine, le Mexique, la Turquie, la Corée du Sud, etc.) comme les pays les moins avancés (PMA).

43% des exportations mondiales de marchandises et 30,6% des exportations mondiales de services en 2017. (OMC, 2018).

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