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La défense des droits de l’homme au XVIIIe siècle

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Par   •  29 Novembre 2022  •  Fiche  •  1 408 Mots (6 Pages)  •  477 Vues

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La défense des droits de l’homme au XVIIIe siècle

I.        Un combat philosophique

1)        Faire triompher les Lumières

Avec l’instauration de l’absolutisme, la politique et la religion sont devenues des sujets dangereux. Le roi et le clergé exercent une autorité difficilement contestable. Pourtant, si le XVIIe siècle consacre l’apogée de la monarchie absolue, il s’achève dans un contexte troublé : les guerres ruinent l’Etat, Louis XIV doit faire fondre l’or des meubles de Versailles. Le peuple accablé d’impôts est misérable. La révocation de l’Edit de Nantes en 1685 a ébranlé l’unité religieuse. Le roi, confiné en dévotion, favorise le parti dévot qui impose son esprit rigoriste et intolérant.

Dans la lignée des Modernes, la critique envahit la littérature et ébranle les certitudes. L’influence des philosophes européens inspire une remise en cause des idées reçues : ils dénoncent les préjugés et prônent une société plus juste. Les écrivains français découvrent dans les œuvres de Spinoza, Leibnitz, Locke, Newton, une nouvelle manière de penser l’homme. Convaincus d’être investis d’une mission à l’égard de leurs semblables, ces hommes d’action rêvent de soumettre à la raison les principes politiques, économiques, religieux, moraux, pour y faire progresser les lumières de l’esprit et changer le monde.

2)        La contestation politique et sociale

L’influence anglaise conforte ces intellectuels dans leur suspicion de la légitimité de la monarchie traditionnelle, déjà contestée à la fin du siècle précédent, et de ses manifestations autoritaires. Une autre conception du pouvoir, inspirée notamment par l’Essai sur l’entendement humain (1690) de John Locke (1632-1704) sert de point de départ et de référence à la critique française. Au principe du droit divin, elle substitue celui du droit naturel qui affirme que les hommes sont libres et égaux.

La dénonciation du despotisme et de ses excès conduit à imaginer un monarque éclairé par les Lumières de la philosophie. Certains croient l’avoir trouvé : Voltaire en Frédéric II de Prusse, Diderot en Catherine II de Russie. Mais la réalité les décevra : ces souverains ne sont prêts à retenir de leurs idées que ce qui peut servir leur prestige.

Ce désir de libéralisation conduit le philosophe à défendre les libertés essentielles de l’individu. Ainsi tous dénoncent l’esclavage et le servage comme une privation des droits individuels atteignant la dignité humaine. Mais ils doivent aussi défendre leur propre liberté. En 1725 et 1757, deux ordonnances royales punissent de mort quiconque osera “ s’attaquer à la religion et donner atteinte à l’autorité du roi ”. Ainsi les auteurs sont menacés et doivent affronter lettres de cachet, incarcérations, exils. La censure interdit L’Esprit des lois de Montesquieu (1748), fait brûler publiquement Les Lettres philosophiques de Voltaire (1734). Ces condamnations sont souvent orchestrées par celle du Pape.

3)        La critique religieuse

Les écrivains du début du siècle commencent par revendiquer la liberté religieuse qui se heurte à l’intolérance et au fanatisme. Depuis la révocation de l’Edit de Nantes, les persécutions frappent les protestants mais aussi ceux qui professent d’autres religions ou s’écartent de l’orthodoxie de la doctrine catholique, tel le jansénisme condamné par la bulle Unigenitus du pape Clément XI en 1713.

La traduction de la Lettre sur la tolérance de John Locke (1689), qui présente la tolérance comme l’essence même de la religion chrétienne, trouve un écho particulier en France. Car les écrivains exilés constatent les effets du déisme qui se développe en Angleterre : il offre un modèle plus respectueux de la liberté d’esprit et de la conscience individuelle. Les écrivains français adoptent donc une attitude fondamentalement sceptique à l’égard de la religion : ils critiquent le rôle inutile et nuisible du clergé, dénoncent les préjugés et les superstitions qui abusent le croyant, le sectarisme qui refuse les différences d’expression religieuse ; enfin ils remettent en cause les dogmes mêmes. Ils prônent une religion individuelle, déiste, qui serait davantage une morale à l’usage de l’homme au milieu de ses semblables.

Lorsqu’éclate la Révolution en 1789, les écrivains qui ont contribué à la défense de ces droits sont morts.

II.        Voltaire (1694-1778) : Un combat sans relâche

1)        Un activiste incorrigible

Lors du transfert de ses cendres au Panthéon, on put lire sur son cercueil que Voltaire “ combattit les athées, inspira la tolérance et réclama les droits de l’homme ”. Bel hommage à l’activité intense d’une vie.

Né en 1694, François-Marie Arouet est le fils d’un notaire parisien. Au collège Louis-le-Grand, les Jésuites admirent son intelligence. Il commence son droit, mais il est passionné de poésie : ses premiers vers raillent le Régent et lui valent un séjour à la Bastille. Pendant ces onze mois d’incarcération, il écrit sa première tragédie. Sa réputation poétique s’accroît, même à la cour.

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