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Étude d'une oeuvre d'Eugène Ionesco

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Par   •  3 Mars 2014  •  978 Mots (4 Pages)  •  725 Vues

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Auteur d’origine roumaine, né en 1909 et mort en 1994, Eugène Ionesco est considéré, avec l’écrivain d’origine irlandaise Samuel Beckett, comme le représentant le plus marquant du théâtre de l’absurde, mouvement qui dans les années 1950, a voulu représenter sur scène l’absurdité de la condition humaine. Les personnages de son théâtre se retrouvent donc perdus, livrés à des occupations sans but: La Cantatrice chauve accumule les situations absurdes, les répliques dénuées de sens, largement inspirées des manuels de conversation pour l’apprentissage des langues étrangères, tandis qu’une horloge égrène des heures parfaitement fantaisistes. Avec La Leçon, en 1951, Ionesco s’attaque au langage et aux tenants du savoir officiel. La pièce comprend essentiellement deux personnages: un professeur de linguistique et sa jeune élève, venue prendre un cours particulier. A l’image de quelques illustres prédécesseurs (on peut penser à Molière, avec Le Bourgeois gentilhomme) Ionesco choisit la comédiepour évoquer ces relations professeur-élève.

De quelle manière utilise-t-il le comique pour dénoncer les rapports de pouvoir à l’oeuvre derrière la question du savoir? Nous verrons tout d’abord de quelle manière le texte nous propose deux personnages-marionnettes, chacun figés dans une attitude immuable, avant de voir dans un second temps comment le comique attaque plus précisément les gestes et les paroles de l’enseignant. Enfin dans un dernier temps, nous montrerons que derrière ce comique violence et présages de mort sont également là.

I Des attitudes figées

Deux personnages désignés exclusivement par leurs fonctions: le professeur, l’élève, chacun s’inscrivant dans un comportement invariable:

1) L’élève perroquet

L’élève est vouée à la répétition incessante des mêmes phrases: « Oh oui, Monsieur« , « Oui monsieur« , « Bien monsieur, oui, monsieur« , « Oui, monsieur« , « Oui, monsieur« : cinq occurrences de la même formulation réduisent l’élève à une marionnette, figée dans l’acceptation et dans le respect. On a le sentiment d’assister à la définition même de ce que Henri Bergson, dans son ouvrage Le Rire, considérait comme caractéristique du comique: « du mécanique plaqué sur du vivant« .

2) La pédanterie du professeur (=affectation prétentieuse du savoir)

Elle répond à l’attitude de l’élève, et se manifeste par l’apparence d’un discours sérieux,

*qui accumule les généralités: « Toute langue…toute langue n’est en somme qu’un langage« , « Ceci est un principe fondamental« ,

*qui multiplie les mots de liaison pour donner au discours qu’il tient une apparence de logique irréfutable: « Ce qui implique nécessairement« , « par conséquent« , « automatiquement« , « justement« , « toujours« , « ainsi donc« .

*qui se développe en de longues phrases (2ème tirade du professeur), dont on perd complètement le sens, ce qui reste un procédé classiquement professoral d’intimidation.

*et qui s’appuie sur des formules adressées à l’élève, destinées à attirer son attention: « Sachez-le, souvenez-vous

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