Sujet d'invention, Lettre au Secrétaire des Nations Unies sur le thème de l'éducation des filles dans le monde

http://www.legrandsoir.info/lettre-ouverte-a-monsieur-ban-ki-moon-secretaire-general-de-l-onu-sur-la-situation-dans-l-est-du-congo.html 

SIAKA Sheba, à Kintaru, Kaduna, NIGERIA

Le 01/11/2016

Mr. Ban Ki Moon

UN Headquarters
First Avenue at 46th Street
New York, NY 10017

Au Secrétaire Général des Nations Unies,

Je vous écris depuis l'école primaire la plus proche du village Janjala dans la région de Kaduna au Nigéria. J'ai décidé avec le soutien du professeur d'Anglais de m'adresser directement à vous pour changer la situation actuelle de l'éducation des femmes et des jeunes filles au Nigéria. Mais tout d'abord j'aimerai vous  dire comment peut-on améliorer l'éducation des femmes si l'accès à l'école est difficile ?

En effet, si déjà l'accès à l'école pour tous les enfants des villages est compliqué et loin – pour mon village on doit faire presque qutre heures de marches – alors comment ferait les mères et les pères pour accepter que leurs filles aillent à l'école ? C'est si loin, nous avons si peu de capacités physiques à cause de la malnutrition qui touche tellement de familles. Les parents ne peuvent pas accepter de laisser partir leurs enfants sur un chemin si long, alors qu'ils savent qu'il y un manque de sécurité dans la région et que leurs enfants sont mal nourris et ne peuvent tenir sur le chemin. Il ne peuvent pas accepter car même les coûts de scolarité sont bien au-dessus de leurs faibles moyens. Nos familles peuvent à peine subsister avec si peu d'argent, alors si les parents doivent payer en plus les frais de scolarité : aucune famille ne survit ! C'est ainsi que les familles choisissent l'ignorance, une condition de vie peu acceptable. Pourtant une femme instruite améliore rapidement sa condition de vie mais aussi elle change les conditions de vie pour sa famille, son village. Elle bonifie la vie pour ses enfants et ses filles puisqu'on est rapidement mariée à un homme. Et si une mère était instruite, elle aurait juste à instruire ses enfants ou le village au lieu de les envoyer dans un école payante !

        De ce fait quelques adolescents du village qui ont la possibilité de payer les frais, partent faire le trajet-  avec deux adultes pour la sécurité - jusqu'à l'école. Ils campent à côté de l'école. Puis ils rentrent au bout d'une semaine, s'ils ont compris, ils essaient d'apprendre aux garçons ce qu'ils ont appris. Mais pas aux filles malheureusement, car les stéréotypes refont surface… Les filles c'est à la maison, au ménage, à quoi ça sert à une fille de savoir la géographie du monde pour cultiver la terre, etc … Alors dès que je peux j'écoute avec quelques amies, cousines et sœurs, on écoute en secret leurs « leçons ». De plus, les filles qui pourraient avoir accès à l'école car elles pourraient payer les frais, ne peuvent pas à cause de ces mariages très tôt souvent à notre adolescence, par conséquent des grossesses précoces, mais aussi à cause de la violence faite au sein de la famille, du village ou de l'école.

De temps en temps « Aide et Action » passe à l'école pour confier aux garçons du village : des papiers, des informations, des médicaments à rendre pour nos mères. Leur mission les lire et les expliquer au mieux, pour que les femmes du village puissent utiliser correctement les médicaments, les sachets nutritifs pour les enfants de bas-âges, pour les jeunes enfants qui sont trop maigres, etc … Chaque groupe d'adolescents d'un village reçoit alors un ou deux cartons à ramener à son village pour améliorer nos conditions de vie. Ainsi, les femmes et les mères dépendent toujours autant de leurs maris pour vivre, ou de leurs enfants …

...