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Par   •  10 Avril 2013  •  3 015 Mots (13 Pages)  •  1 429 Vues

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Exposé de sociologie

Introduction :

Les auteurs : Douglas Massey et Nancy Denton sont deux sociologues américains, rattachés à l’Ecole de Chicago. Nancy Denton est professeur de sociologie à l’Université Albany de New York. Douglas S. Massey est professeur à l’Université de Princeton et à l’Université de Pennsylvanie. Ils sont tous les deux spécialisés sur les questions de ségrégation résidentielle, les relations entre ethnies, l’immigration, et la sociologie urbaine.

L’œuvre : American apartheid, publié en 1993, est un essai qui a connu un grand succès aux Etats-Unis. Il a obtenu plusieurs prix dont celui de l’Association américaine de sociologie, en 1995. C’est un plaidoyer contre la ségrégation résidentielle, qui est pour Massey et Denton un des maux principaux de la société américaine. Les auteurs utilisent le terme fort « d’apartheid » car ils constatent que malgré les actions gouvernementales et les politiques sociales, les Noirs américains sont toujours exclus à cause d’une pression de la société blanche qui est relayée par des pratiques institutionnelles.

Clémence-L’extrait : Le chapitre 4 est intitulé « Les causes persistantes de la ségrégation ». Nous nous intéresserons à ces causes identifiées par les auteurs dans un premier temps, avant de nous pencher sur leur méthode de travail : une argumentation construite à partir de nombreuses sources secondaires, et complétée par leurs propres statistiques. Enfin, nous verrons les limites et la portée du texte.

I- Les causes de la ségrégation raciale

A- Le problème de la ségrégation résidentielle est un problème de race et non de classe

1-L’isolement spatial des noirs n’est pas lié à des facteurs socio-économiques

Hypothèse : aux Etats-Unis, les riches et les pauvres vivraient dans des quartiers différents, donc le fait que les Noirs soient pauvres et les Blancs riches expliquerait que les deux groupes vivent loin l’un de l’autre. La ségrégation résidentielle s’expliquerait alors par des facteurs économiques.

 Les auteurs rejettent cette idée qui réduit la ségrégation raciale à une ségrégation sociale. « Même si les revenus des Noirs avaient continué à augmenter, la ségrégation n’en aurait pas diminué pour autant : indépendamment de leurs revenus, les Noirs ne vivaient pas dans le même espace que les Blancs ». En d’autres termes, question de race et non de classe.

2-Le fait que les Noirs soient ségrégés quel que soit le niveau de revenu ne peut pas s‘expliquer par un manque d’information sur les logements dans les quartiers blancs.

-Mais Reynolds Farley (étude à l’université du Michigan) a montré que les Noirs étaient au courant du coût des logements dans toute la région et même dans les banlieues blanches plus éloignées. Les auteurs reprennent sa conclusion : ce n’est pas l’ignorance qui empêche les Noirs aisés de s’installer dans les quartiers Blancs.

3- Les noirs ne vivent pas dans les ghettos par désir de vivre entre eux

-Le niveau élevé de ségrégation des Noirs pourrait traduire un désir de séparation raciale et d’homogénéité de leur part. Mais les auteurs rejettent cette idée : la ségrégation résidentielle ne relève pas d’un désir d’auto ségrégation mais résulte d’un ensemble de préjugés et de pratiques discriminatoires de la part des Blancs.

B-Le comportement des Blancs : préjugés et stratégies d’évitement

La ségrégation spatiale perdurerait dans les villes américaines du fait du comportement des Blancs. Ils auraient toujours de nombreuses idées reçues sur les Noirs et leur style de vie. Par exemple, deux-tiers des Blancs interrogés à lors de différentes enquêtes estiment que les Noirs sont plus paresseux que les autres. Plus de la moitié affirment qu’ils sont plus enclins à la violence et au délit et qu’ils sont moins intelligents. Ces a priori raciaux font que les blancs ne veulent pas habiter dans les mêmes quartiers que les noirs. Ils estiment que la présence des Noirs ferait diminuer la valeur immobilière de leur logement et augmenter le taux de criminalité du quartier. En somme, ils perçoivent un voisinage noir comme une menace directe pour leur statut social.

-Ces préjugés peuvent paraitre paradoxaux puisque les auteurs constatent que la plupart des Blancs acceptent le principe de la mixité et de l’intégration sociale. Cela devrait diminuer fortement la ségrégation dans les différents quartiers, mais la pratique entre en contradiction avec la théorie. En effet, le désir des Blancs d’agir pour l’accès équitable au logement diminue à mesure que le nombre de Noirs augmente, et ils se positionnent en grande majorité contre des lois visant cet objectif.

-Les Blancs développent des stratégies d’évitement, pour éviter une trop grande proximité. Ils ont un « seuil de tolérance » assez limité envers les Noirs, et une conception de l’intégration assez minimaliste comparé à celle des Noirs. Ainsi, quand plusieurs familles noires s’installent dans un quartier blanc, la demande de logement des Noirs dans le quartier augmente. Mais cela fait en parallèle fuir certaines familles blanches, et diminuer la demande de logement de la part des blancs. Au final, la transition raciale correspond à un phénomène de reségrégation puisque les familles blanches qui s’en vont sont remplacées par des familles noires, qui se retrouvent à nouveau entre elles.

-Cependant, si les préjugés sont une condition essentielle à la persistance de la ségrégation, ils ne peuvent l’expliquer entièrement. La ségrégation est aussi entretenue par une discrimination active envers les Noirs sur le marché immobilier et financier.

C-Ségrégation résidentielle par les pratiques discriminantes des agents immobiliers et des institutions financières

Auparavant, les Blancs utilisaient la violence pour préserver la frontière raciale. L’intimidation raciale est de moins en moins fréquente mais toujours présente, ce qui explique une certaine appréhension des Noirs à habiter dans des quartiers entièrement blancs. Mais en général, les Blancs utilisent désormais des biais plus subtils pour défendre la frontière raciale, ce qui fait que les chiffres sous-estiment souvent l’ampleur du phénomène. Leur instrument principal est la discrimination raciale,

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