Situation Interpellant Enfant

Ma situation s’est passée un soir pendant la vaisselle juste après le repas du soir. Skander et Rose essuyaient la vaisselle, Sonia la faisait et je la rinçais. Sonia à 8 ans, elle a été placée en même temps que sa sœur, il y a de ça quelques années. Nous faisions donc la vaisselle, tout se passait bien, je trouvais même cela un peu trop calme. Soudain, en ma passant une assiette, Sonia me dit avec un air triste « Mon papa me manque, j’ai envie de la voir. » Cela fait plusieurs fois que j’entends Sophie réclamer son papa en présence du groupe, j’appréhendais le moment où elle allait le faire avec moi, ayant lu le dossier de Sonia je savais qu’elle avait subit des violences sexuelles de la part de son père. Je me suis alors demandée si pour elle le groupe était une base de sécurité ou non. J’ai arrêté la vaisselle, mis ma main sur son épaule et abaissé le ton de ma voix pour lui dire : « Ton papa te manque et que tu ais envie de le voir c’est normal. » J’ai voulu légitimer son ressenti. Tout en gardant mon bras sur son épaule, je fais un demi tour et demande à Rose et Skander « Et à vous il vous manque votre papa ? » Ils m’ont regardée d’un air étonné et Rose répondit en premier : « Bin oui.» Ensuite Skander dit : « Moi aussi j’aimerais bien le voir plus souvent que ça ! » J’ai acquiescé de la tête leurs propos et je me suis retournée vers Sonia qui les écoutait avec attention pour lui dire : « Tu aimerais peut être en parler juste avec moi dans ce cas, je monterai dans ta chambre après ta douche mais pour le moment nous devons terminer la vaisselle. » Elle me répondit « Peut-être » et avait l’air un peu soulagée, elle n’avait plus ce petit air triste. Mais je me demandais si mon intervention était adaptée.

Analyse :

La question que je me pose est, est-ce que j’ai bien fait d’amener le problème au groupe ? Est-ce que le collectif peut-il être une ressource et dans quelle mesure ? Quel effet cela a-t’il eu sur Sonia ? Qu’attendait-elle de moi ?

-D’abord je pense avoir généralisé son sentiment en demandant aux autres enfants : «Et à vous ils vous manquent votre papa ? » Je lui ai peut-être donné l’impression que son émotion n’était pas assez forte et que j’en doutais.

-Je ne lui ai pas donné l’occasion d’exprimer l’entièreté de son ressenti. Elle avait peut- être juste besoin d’être écoutée.

-Quand je dis à Sonia que je la comprends, cela peu constituer un obstacle à la communication, rassurer. De plus je me mens à moi-même, non je ne comprenais pas que son papa lui manque. Tout en lui disant que « C’était normal » j’imagine que mon non verbal devait crier « Il te manque ? Ce n’est pas possible ? » Depuis j’ai essayé de travailler sur moi afin de changer ma façon de voir les choses : il y a du bon dans chaque personne.

-J’ai essayé d’accueillir son ressenti dans l’ici et maintenant mais ce n’était pas un moment propice.

-J’adopte une posture de soutien quand je touche Sonia. Juste après j’adopte une posture de structuration en faisant participer les autres enfants et en différant la demande. Je sais qu’une posture n’en exclu pas une autre mais je

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