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Senior Lecturer

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Par   •  26 Juillet 2014  •  5 394 Mots (22 Pages)  •  860 Vues

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LE FRANÇAIS DE SPÉCIALITÉ AUX UNIVERSITÉS NIGÉRIANES POUR LA COOPÉRATION TECHNIQUE: UNE APPROCHE PRATIQUE

Mike T. U. Edung University of Uyo 0805-437-4278 udoedung@yahoo.com

Pour citer cet article : Edung, M.T.U. (2009), Le français de spécialité aux universités nigérianes pour la coopération technique : Une approche pratique, in AGORA : Journal of Foreign Language Studies, No. 3, pp. 1 – 22. (Published by the Department of Foreign Languages, University of Uyo, Uyo, Nigeria.)

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RÉSUMÉ Un article de Battestini paru dans le Français au Nigéria en 1971 signale “à houte voix” que la compétence en français de spécialité permettrait aux experts et professionnels d’Afrique anglophone de coopérer aveec leurs homologues francophnes, et présente les modalities d’un cours dispensé à l’Université d’Ibadan à l’époque, et destiné à enseigner ce français aux étudiants en sciences, sciences sociales et agriculture. Les départements de français des univesités nigérianes dispensent encore aux étudiants des autres disciplines des cours qui se disent ou se veulent cours de français de spécialité, mais avec la même approche que celle qu’employaient Battestini et ses collègues à Ibadan aux années 70s, et qu’avait déplorée ledit article de Battestini, pour la raison que cette approche ne donnait pas aux apprenants la compétence qu’il faut en la matière. Le présent article affirme le grand besoin d’une compétence adéquate en français de spécialité pour les experts et professionnels du Nigéria en particulier, et de l’Afrique anglophone en général, et propose une approche à l’enseignement de ce français qui permet de réaliser chez les apprenants, le niveau de compétence désiré – qui leur permet d’interagir avec leurs homologues des pays francophones dans leurs domaines de spécialité respectifs.

INTRODUCTION Il est fort probable que les cours de “Ancillary French” dispensés aux étudiants des facultés des Sciences, des Sciences sociales et de l’Agriculture à l’Université d’Ibadan à partir de l’année scolaire 1969/70 (cf. Battestini, 1971) aient été les premières tentatives de l’enseignement du français de spécialité à l’université au Nigéria. Du moins, c’est à notre connissance, la première documentation de ce genre de cours dans la littérature de l’enseignement universitaire du français au Nigéria. Dans le cadre de la didactique du français, le terme français de spécialité désigne le français tel que cela est employé dans divers domaines d’activités ou de connaissances humaines, et surtout dans les domaines d’activitiés et de connaissances professionnelles, intellectuelles, et socioculturelles. Ils’agit toujours de la langue française, mais de la langue française considérée… comme le canal à une communication portant sur un autre domaine que la langue. C’est ainsi qu’on parle du français des affaires, du français de l’agronomie, du français de l’hôtellerie, etc. (Simire, 2005).

Ce qui nous intéresse le premier dans cette première tentative de l’enseignement universitaire du français de spécialité au Nigéria c’est les raisons qui l’ont inspirée, telles que Battestini (1971) les a présentées, et qui, à notre avis, méritent d’être citées ici in extenso:

Dès les indépendances, la recherche scientifique africaine se lance au gallop et dans toutes les directions: Pharmaceutique, Psychiatrie, Médecine, Économie traditionnelle et Planification, Psychologie sociale … Études de fond ou ouvrage de syntheses paraissent à un rythme effréné… Vers 1962 déjà, mais de plus en plus, le besoin se fait sentir de réunir les chercheurs afin de confronter les points de vue, d’apprécier le développment de la recherche, de concerter les efforts, et c’est ère des colloques.

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Préhistoire, Médecine, Économie, Agriculture tropicale, Géologie, Pharmaceutique…, tout peut constituer prétexte à réunir, à discuter, à stimuler aussi, mais alors apparaît le mur linguistique. À Dakar, congrès de Préhistorie: les participants anglophones sortent quand les francophones s’expriment et vice versa …Le lettré ou le savant analophone se sentit analphabète devant son homologue francophone et vice versa, et cela malgré des années d’apprentissage de la langue de l’autre dans le meilleur des cas.

Quittant la scène continentale ou ouest africaine, pour se tourner vers ses expériences avec ses étudiants et collègues à Ibadan, Battestini continue ses propos quelques pages plus tard en ces termes: … plus nombreux chaque jour sont les “Postgraduates” qui viennent me tenir ce langage: “Pour faire ma thèse, j’ai besoin de lire en français”, ou “Je dois aller dans un pays francophone mener une enquête pour ma thèse”, et leur conclusion revient à dire “J’attends un miracle de vous “. Je suis obligé de les décevoir. Nos collègues, participants à de nombreux colloques, nous font souvent la même requête. Nos étudiants en sciences, sciences sociales, agriculture voient souvent (avec surprise, parfois avec effroi) dans la bibliographie distribuée par leurs professeurs, des ouvrages de leurs spécialités en langue française. Pour ces derniers, le Département de Langues Vivantes d’Ibadan a créé un cours intitulé “French as an Ancillary subject”. Les débuts de l’enseignement universitaire du français de spécialité au Nigéria avaient donc pour objectif important, de faciliter la collaboration entre les cadres spécialistes et intellectuels anglophones et leurs homologues francophones en Afrique, dans la poursuite du développpement du continent. Il s’agit là du phénomène que l’on désigne généralement du terme de coopération technique. Dans la présente étude, la coopération technique est conçue strictement dans le sens de collaboration entre les experts et spécialistes en divers domaines – métiers, professions, disiplines intellecturelles – ressortissants de différents pays. Ces experts et spécialistes collaborent sur des projets particuliers de tous genres – études et recherches, formation, travaux (de construction, de fabrication, de production agricole, etc.) – dans leurs domaines de spécialisation, soit dans l’intérêt mutuel de toutes les parties collaborantes, et ainsi de leurs organismes et pays responsables, soit dans l’intérêt de l’une seulement des parties collaborantes, et ainsi de son organisme ou pays responsable, ce dernier genre de coopération technique étant en effet ce qu’on désigne souvent “l’assistance technique”. Mais notre conception

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