Relations Internationales

RELATIONS INTERNATIONALES

CHAPITRE INTRODUCTIF. La société internationale et le droit

La discipline académique des relations internationales est une branche de la science politique, qui s'intéresse à tous les phénomènes politiques susceptibles de dépasser les frontières d'un État. Elle concerne les relations entre les États au sein du système international, le rôle des organisations intergouvernementales, des organisations non gouvernementales (ONG) et des acteurs transnationaux, notamment économiques (firmes transnationales) voire des individus.

Section 1. La société internationale

Les relations internationales se développent dans un espace que l’on appelle la société internationale. L’évolution continue des relations internationales a conduit à une modification des composantes de la société internationale. Au départ la société internationale était essentiellement constituée par deux acteurs à savoir les États et les organisations internationales mais les relations internationales ont vu apparaitre ces dernières années d’autres acteurs comme par exemple les organisations non gouvernementales, les sociétés transnationales et les individus.

§ 1. L’état du monde

A. Le point de départ des relations internationales modernes

1. Une société internationale européenne

La société interétatique prend forme après 1648, date des traités de Westphalie qui mettent fin à la guerre de Trente ans. Commencée dans le St Empire Romain, germanique en 1618, la guerre s’élargit à d’autres Etats et oppose notamment la France de Richelieu à la Maison d’Autriche).

Le principe fondamental du traité était la souveraineté et l’égalité des Etats, qui fut posé pour la première fois entre les cinq monarchies européennes qui sont : la France, l’Autriche, le Royaume de Prusse, la Russie et l’Angleterre.

Pendant des siècles, les rapports internationaux se sont déroulés dans le cadre réduit et privilégié de l’Europe, en l’absence de tout organe collectif et permanent. En temps normal, les misions diplomatiques, la négociation des traités ou les expéditions des militaires suffisaient à assurer entre deux Etats et de groupes d’Etas le règlement des questions pendantes. Dans les grandes circonstances, les princes convoquaient des congrès (comme le congrès de Westphalie de 1648) au cours duquel on s’efforçait de stabiliser, pour une durée, le tracé des frontières et l’équilibre des forces. Les traités de Westphalie sont considérés comme l’acte de naissance des Etats modernes

La gestion des problèmes communs est donc censée d’effectuer par l’intermédiaire du traité fondé sur l’accord de tous les États membres

2. Une société internationale relativement homogène

La société internationale européenne était homogène. Une société est homogène sur le plan international, s’il existe un seul principe de légitimité, un large consensus des acteurs quant aux règles du jeu interne et international.

Au départ, l’homogénéité économique se traduisait par le mercantilisme, mais à partir du milieu du 18ème siècle, elle peut être décrite en termes de capitalisme libéral.

Le mercantilisme est une doctrine qui estime que l’État nation naissant doit être puissant, donc riche. Il lui faut alors des métaux précieux. L’économie est alors orientée vers l’obtention de ces métaux, il faut vendre en masse à l’étranger et importer le moins possible. Pour cela, l’objectif est de protéger l’économie nationale, le mercantilisme est donc protectionniste. A cette première phase protectionniste a succédé une phase d’expansion du monde, notamment par la colonisation.

Le capitalisme libéral est la doctrine selon laquelle les échanges internationaux doivent être le moteur de la croissance, les États doivent donc s’ouvrir au commerce mondial, commerce devant se faire sans entraves.

Aujourd’hui, ce libéralisme absolu est parfois contesté au profit d’un retour à un certain protectionnisme.

Son originalité par rapport à la société étatique tient à :

1. Sa composition

La société internationale est composée d’Etats souverains et juridiquement égaux. Ce qui explique qu’aucune ingérence extérieure d’où qu’elle vienne n’est acceptée, à moins qu’elle ait été préalablement consentie et admise. Les différends internationaux ne peuvent pas être soumis à l’arbitrage et au règlement judiciaire (CIJ) qu’avec le consentement des parties. La société étatique, en revanche, est une société organisée. La police et les tribunaux peuvent décider et imposer leur volonté aux individus qui ne respectent pas les règles en vigueur à l’intérieur d’un Etat.

B. L’élargissement de la société internationale

1. Evolution

La société internationale reste européenne mais la zone d’influence de l’Europe s’étend dans le reste du monde.

La colonisation a débuté à partir des grandes découvertes, notamment à partir de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492. Cette première vague a été la colonisation portugaise et espagnole.

L’empire portugais s’est développé essentiellement par le biais des comptoirs en Afrique, en Inde et sur les côtes de l’Amérique du Sud. Il s’est modelé durant cette première moitié du 16ème siècle. La deuxième moitié su siècle, l’empire espagnol base sa colonisation sur l’exploitation des matières premières en Amérique Latine.

Les pays du Nord décident de coloniser ce nouveau monde. Ils vont employer des méthodes différentes, utilisant notamment les compagnies à charte, des compagnies privées. Nommons ici la compagnie des Indes Occidentales (Amérique) et celle des Indes Orientales (Asie.) Chaque pays possède ses propres compagnies : la compagnie des Indes Orientales anglaise est créée en 1600, celle des Indes Orientales hollandaise en 1602 et celle de la France en 1664 avec Colbert. Le roi octroie ici le monopole de l’exploitation économique aux compagnies qui doivent découvrir les territoires, les peupler et les évangéliser. Les treize colonies anglaises en Amérique

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