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Qu’est-ce que la pragmatique ?

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Par   •  28 Octobre 2014  •  1 972 Mots (8 Pages)  •  2 660 Vues

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La théorie des actes de langage

Introduction :

Qu’est-ce que la pragmatique ?

Elle étudie le langage et particulièrement la parole, en tant qu’il est un instrument

d’action sur autrui. Cette discipline qui se distingue de la syntaxe et de la sémantique,

envisage les rapports des signes avec ceux qui les emploient en situation. Elle analyse la

communication comme une action dans le monde social : elle s’intéresse aux actes du langage

et aux principes de conversation.

La théorie des actes du langage

Elle s’intéresse à toutes les paroles qui n’ont pour but ni de décrire le monde ni de

transmettre un message, mais constituent en elles-même une action, un acte. La notion d’acte

du langage a vu le jour dans l’enseignement de John L. Austin

Les actes de langage : le fondement historique

On peut considérer que la pragmatique naît en 1955 à Harvard, lorsque John Austin y donne les conférences William James et introduit la notion nouvelle d’« actes de langage ». Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la pragmatique prend racine dans les travaux d’un philosophe qui s’élève contre la tradition dans laquelle il a été éduqué et selon laquelle le langage sert principalement à décrire la réalité. Austin, en opposition avec cette conception « vericonditionnaliste » de la fonction du langage, qu’il appelle, de façon péjorative, l’illusion descriptive, défend une vision beaucoup plus « opérationnaliste » selon laquelle le langage sert à accomplir des actes. Il fonde sa théorie du langage et de son usage sur l’examen de certains énoncés de forme affirmative, à la première personne du singulier de l’indicatif présent, voix active, des énoncés qui, selon Austin, en dépit de leur forme grammaticale, ne décriraient rien (et ne seraient donc ni vrais ni faux) mais correspondraient plutôt à l’exécution d’une action.

La théorie des actes de langage se fonde donc sur une opposition à « l’illusion descriptiviste » qui veut que le langage ait pour fonction première de décrire la réalité et que les énoncés affirmatifs soient toujours vrais ou faux. Selon la théorie des actes de langage, au contraire, la fonction du langage est tout autant d’agir sur la réalité et de permettre à celui qui produit un énoncé d’accomplir, ce faisant, une réaction. Dans cette optique, les énoncés ne sont ni vrai ni faux

Construction de la théorie à partir de la distinction ; constatif vs performatif

Les affirmations sont soit constatives : étant susceptibles d’être vraies ou fausses ; soit

performatives : étant susceptibles d’être heureuses ou malheureuses. Cette distinction n’est

malheureusement pas suffisante pour soutenir l’illusion descriptive. En effet dire qu’un

énoncé performatif est heureux si certaines conditions sont remplies, revient à dire qu’il est

heureux si les affirmations qui décrivent ces conditions sont vraies. Il y a donc un rapport

étroit entre le performatif et la vérité des affirmations qui le concernent.

Toutefois s’il faut la véracité de certaines affirmations pour réaliser le bonheur d’un

performatif, cela ne signifie pas que celui-ci se réduise à un constatif. Remarquons, du reste,

que des considérations sur le bonheur et le malheur d’un performatif peuvent toucher les

affirmations considérées comme constatives. Construction de la théorie à partir de la distinction ; constatif vs performatif

Constatif et performatif

Certaines phrases déclaratives décrivent le monde et peuvent être évaluées quant à leur valeur de vérité: ce sont les énoncés constatifs:

1. Le chat est sur le paillasson.

2. Il pleut.

D’autres phrases ne décrivent pas le monde et ne sont pas susceptibles d’une évaluation en termes de vérité: ce sont les énoncés performatifs:

3. Je te promets de venir.

phrases performatives

Les phrases performatives ont trois propriétés:

a. Elles sont à la première personne de l’indicatif présent:

1.Je te promets de venir vs Il me promet de venir.

b. Elles contiennent un verbe comme ordonner, promettre, jurer, baptiser, dits verbes performatifs:

2.Je t’ordonne de te taire vs Tu te tais.

c. Leur évaluation se fait en termes de bonheur ou de malheur, et non en termes de vérité ou de fausseté:

3.Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit vs Le

pasteur a baptisé notre enfant.

Test de la performativité :

Un énoncé performatif doit se ramener à un énoncé comportant un verbe à la 1ère personne du singulier de l’indicatif présent, voix active.

On peut, sur ce critère, distinguer le performatif primaire ou implicite: le sens performatif n’est pas donné par les mots de la phrase:

1. Je viendrai demain = promesse non littérale

Le performatif explicite: le sens performatif est littéralement encodé dans la phrase énoncée:

2. Je te promets que je viendrai demain = promesse littérale

On peut, sur ce critère, distinguer

le performatif primaire ou implicite: le sens performatif n’est pas donné par les mots de la phrase:

1. Je viendrai demain = promesse non littérale

Le

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