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Père Goriot

Dissertation : Père Goriot. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Septembre 2012  •  7 537 Mots (31 Pages)  •  1 581 Vues

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I. Le 19 siècle

 Le 19e siècle en France est une période de profonds changements et d’instabilité politique. Même si la Révolution française se termine en 1799 avec le coup d’état des brumairiens, l’onde de choc se prolonge jusque dans le dernier quart du 19e siècle, lorsqu’enfin la France trouve l’équilibre politique républicain dont les insurgés de 1789 ont rêvé. L’héritage social et culturel de l’Ancien Régime est lourd, le pouvoir se place avant tout là où se trouve la puissance financière. En même temps, les bouleversements scientifiques et techniques changent la société française, une nouvelle classe émerge, celle du prolétariat et des ouvriers, plus mobile, moins conservatrice que les paysans. Profitant de l’affaiblissement de l'influence de la noblesse et du clergé sur les affaires du pays, la bourgeoisie libérale et réformatrice s’affirme désormais comme la classe sociale déterminante, stimulant l'essor industriel. Après la fin des ambitions napoléoniennes, les mutations s’opèrent lentement sur fond de crises et de ruptures qui reviennent avec une surprenante régularité tous les vingt ans. Deux empires (1803-1814; 1852-1870), trois monarchies (1815-1824;1825-1830; 1830-1848), deux républiques (1848-1852; 1870), trois révolutions (1830, 1848, 1871), cette liste simplement numérique récapitule un siècle de vives turbulences dans l'histoire d'un pays en route vers une réconciliation nationale.

 Le Consulat et l’Empire (1800-1814)

Le coup d’état du 18 brumaire n’est qu’un premier pas dans l’ascension rapide de Bonaparte au sommet du pouvoir. La Constitution de l’An VIII, préparée par les brumairiens du Consulat, confirme la prééminence du jeune général lorsqu’il est nommé premier consul en janvier 1800. Deux autres mesures importantes révèlent également la mentalité jacobine du nouveau dirigeant, soucieux de centraliser le pouvoir autour de sa personne. La première mesure concerne l’administration, avec la création des préfets, hauts-fonctionnaires nommés par l’Etat et qui ont pour mission principale de faire appliquer les décisions du pouvoir central et veiller à l’ordre des départements (préfectures) dont ils ont la charge. La seconde mesure concerne la création de la Banque de France, chargée de veiller à l’unité de la politique monétaire du pays. Cette Banque de France établira d’ailleurs en 1803 une nouvelle monnaie, le franc germinal, qui restera stable jusqu’en 1914.

Fidèle à ses idées inspirées du club des Jacobins, Bonaparte poursuit l’oeuvre politique de la Révolution : en 1801 est proclamé le Concordat, par lequel l’Eglise et le clergé, tout en conservant le soutien financier de l’Etat, ne sont plus associés aux affaires du gouvernement. Le catholicisme n’est donc plus religion d’Etat, mais demeure statutairement la première religion des Français. Le Concordat est un premier pas vers la séparation officielle de l’Eglise et de l’Etat, qui n’interviendra définitivement qu’en 1905. Par ailleurs, l’aspect législatif du pouvoir judiciaire se trouve soigneusement déterminé par le Code civil, qui définit les droits et les libertés du corps social, citoyens et corporations. Ouvrage original et unique, il marque la singularité française en matière de législation, il réaffirme des acquis de la Révolution, tels que la liberté d’entreprise et de la concurrence, ainsi que les droits fondamentaux des paysans en confirmant l’abolition des privilèges et le droit de propriété. En revanche, le code civil favorise une société qui repose sur l’autorité paternelle, plaçant les femmes sous la tutelle des hommes, renforçant le pouvoir des patrons sur les ouvriers.

Le sacre de Napoléon 1er, empereur des Français, se déroule en décembre 1804 à Notre-Dame de Paris, en présence du pape venu de Rome. Le nouveau monarque absolu du peuple français est désormais prêt à conquérir l’Europe, et peut-être même le monde. Cette conquête commence cependant par une défaite contre les Anglais conduits par l’amiral Nelson, qui détruisent complètement la flotte française à Trafalgar, au large des côtes d’Espagne, en novembre 1805. Cette défaite va assurer à l’Angleterre la maîtrise des mers et la poursuite de ses ambitions coloniales aux dépens de la France, son concurrent principal. Ce revers maritime français est toutefois réparé par une série de victoires éclatantes des troupes impériales à Austerlitz (décembre 1805) contre les armées austro-russes et à Iéna, l’année suivante, contre la Prusse. En 1807, de nouvelles victoires contre la Prusse (Eylau et Friedland), qui permettent à Napoléon d’installer son frère Jérôme sur le trône de Westphalie, ainsi qu’un traité d’alliance avec le tsar de Russie (Tilsit), assurent à la France sa domination sur une vaste partie de l’Europe. Mais Napoléon pense toujours à l’Angleterre, protégée par les mers, et l’empereur décide en 1808 d’instaurer un blocus économique, interdisant tout commerce européen avec les Iles britanniques. En 1809, Napoléon remporte à nouveau une victoire à Wagram, contre les Autrichiens, ouvrant les territoires de l’Adriatique à l’empire français. En 1811, cet empire a atteint son apogée, les membres de la famille de Napoléon sont à la tête des différents états sujets de l’Empire. En même temps, l’insatisfaction monte et la résistance s’organise : la Prusse restaure son armée et la Russie rompt le traité de Tilsit, forçant les troupes françaises dans une campagne militaire en Russie qui se terminera par une retraite désastreuse où près de la moitié de la Grande Armée est anéantie.

La retraite de Russie amorce le déclin de l’Empire. En 1814, l’Europe entière forme une coalition contre la France, entraînant une confrontation à Leipzig, où les troupes françaises sont battues. La France est alors envahie et l’empereur doit abdiquer. Il est fait prisonnier et déporté à l’île d’Elbe, au large des côtes de Toscane. Napoléon s’en échappe cependant l’année suivante et en mars 1815, il parvient à reprendre le pouvoir, revenu depuis son départ à Louis XVIII, frère de Louis XVI. Mais ce retour de "l’ogre corse", ainsi qu’il est surnommé, est de courte durée, il se conclut par une ultime défaite contre les Anglais et les Prussiens le 18 juin, à Waterloo (Belgique). Les Cent Jours de Napoléon sont terminés, il est cette fois exilé à Sainte-Hélène, une petite île située dans l’Atlantique sud, à 6000 kilomètres de la France. La vie de Napoléon s’achève ici en 1821.

La fin de l’Empire coïncide avec la fin de la période révolutionnaire en France

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