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Philosophie Guerre

Rapports de Stage : Philosophie Guerre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Septembre 2014  •  3 098 Mots (13 Pages)  •  839 Vues

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La plupart des États du monde consacrent leur plus gros budget à la guerre et tous clament leur volonté d’instaurer un état paisible... plus de 8000 traités de paix rompus ont été recensés : la paix est un objectif dont on se détourne ! Pourquoi ? L’état de guerre serait-il plus intéressant ?

Les Nations en paix entretiennent un appareil guerrier “pour garantir la paix” ou se préparer aux prochaines hostilités : la paix est un temps d’accalmie pour se préparer à la guerre. Inversement, les guerres sont faites pour contraindre l’ennemi à accepter la paix ! Faire la guerre pour avoir la paix, profiter de la paix pour préparer la guerre... paix et guerre s’enchevêtrent dans une dialectique infernale ! Qui a commencé ?

Au commencement était la guerre. Il n’y avait pas encore d’État ni d’armée, donc pas de conflit armé entre États, mais une guerre de tous contre tous, l’homme étant un loup pour l’homme. Arriva un Léviathan, l’État, le plus froid de tous les monstres froids (Nietzsche), soumettant tous les hommes ensemble à une loi commune. L’état de guerre permanente entre individus laissa place à l’état de guerre entre Nations.

Les Nations sont des louves entre elles. Faute d’un maître commun, toutes veulent faire autorité : la loi du plus fort règne encore, non plus entre les hommes, mais entre les Nations. Tant qu’il n’y aura pas de république universelle elles continueront à guerroyer toutes contre toutes. Ce constat amena Kant à rédiger son "Projet de paix perpétuelle", postulant qu’une délibération démocratique devait mettre d’accord les parties opposés. On pouvait les fédérer en une "Société des Nations"... Feu notre SDN prit ce nom pour rendre hommage au bel ouvrage. Combien de fois la SDN, puis l’ONU, se déclarèrent incompétentes, quand bien même leur seule raison d’être était d’empêcher la guerre ! Leurs échecs montrent-ils la petitesse de l’homme, policé mais incapable de se soumettre à l’intérêt commun ?

Il y a peu de Kant dans l’esprit des hommes, et beaucoup d’agressivité. La psychologie humaine ne se défait pas de ses pulsions agressives : la pacification définitive supposerait une amélioration du genre humain... Une simple volonté n’y peut rien, les guerres sont provoquées par des événements, des processus, des décisions qui échappent au contrôle des peuples concernés : la paix internationale ne peut être le produit de la psychologie individuelle ou interindividuelle.

La guerre permanente montre que nous sommes essentiellement des battants, des destructeurs. Notre vouloir-vivre violent est premier ; la paix, la sérénité, sont postérieures et transitoires. Si nous voulions et pouvions éviter les conflits, l’histoire ne connaîtrait pas son développement terrible nous obligeant à considérer l’homme comme homme de proie. Il y a dans sa haine un véritable attrait pour la destruction, donnant de la valeur aux énergies les plus formidables -c’est-à-dire les plus terribles : “mortelles !”

“On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs”, s’excusent les petits hommes pour se donner bonne conscience. Mais ils font l’omelette pour casser des œufs. Le goût de l’affirmation de sa puissance envers et contre toute autre puissance incline à sacrifier le plaisir de s’harmoniser au pur et puissant plaisir de vaincre. Il s’agit (ô paradoxe !) d’être monstrueusement exigeant, pour ne pas se satisfaire du respect d’autrui permettant une vie harmonieuse.

L’alternance guerre/paix constitue peut-être un cycle inhérent à la nature monstrueuse de l’homme. L’histoire donne raison aux doctrines pessimistes. Les optimistes espèrent la fin de cette sale histoire : dans les affaires humaines, les nécessités du passé ne sont jamais définitives et en fin de compte les efforts pour établir une paix assurée, c’est-à-dire pour dégager l’humanité de la dialectique guerre-paix, sont peut-être maintenant la seule lutte qui vaille.

DE LA GUERRE ET DES GUERRIERS. "Nous ne voulons pas que nos meilleurs ennemis nous ménagent ni que nous soyons ménagés par ceux que nous aimons du fond du coeur. Laissez-moi donc vous dire la vérité ! Mes frères en la guerre ! Je vous aime du fond du coeur, je suis et je fus toujours votre semblable. Je suis aussi votre meilleur ennemi. Laissez-moi donc vous dire la vérité ! Je n’ignore pas la haine et l’envie de votre coeur. Vous n’êtes pas assez grands pour ne pas connaître la haine et l’envie. Soyez donc assez grands pour ne pas en avoir honte ! Et si vous ne pouvez pas être les saints de la connaissance, soyez-en du moins les guerriers. Les guerriers de la connaissance sont les compagnons et les précurseurs de cette sainteté. Je vois beaucoup de soldats : puissé-je voir beaucoup de guerriers ! On appelle “uniforme” ce qu’ils portent : que ce qu’ils cachent dessous ne soit pas uni-forme ! Vous devez être de ceux dont l’oeil cherche toujours un ennemi- votre ennemi. Et chez quelques-uns d’entre vous il y a de la haine à première vue. Vous devez chercher votre ennemi et faire votre guerre, une guerre pour vos pensées ! Et si votre pensée succombe, votre loyauté doit néanmoins crier victoire ! Vous devez aimer la paix comme un moyen de guerres nouvelles. Et la courte paix plus que la longue. Je ne vous conseille pas le travail, mais la lutte. Je ne vous conseille pas la paix, mais la victoire. Que votre travail soit une lutte, que votre paix soit une victoire ! On ne peut se taire et rester tranquille, que lorsque l’on a des flèches et un arc : autrement on bavarde et on se dispute. Que votre paix soit une victoire ! Vous dites que c’est la bonne cause qui sanctifie même la guerre ? Je vous dis : c’est la bonne guerre qui sanctifie toute cause. La guerre et le courage ont fait plus de grandes choses que l’amour du prochain. Ce n’est pas votre pitié, mais votre bravoure qui sauva jusqu’à présent les victimes. Qu’est-ce qui est bien ? demandez-vous. Être brave, voilà qui est bien."

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

Hobbes, Léviathan, 1° partie, chap. XIII Le problème de la guerre est celui de l'altérité. "De l'égalité procède la défiance". De cette égalité fondamentale qui concerne la possibilité d'accaparer une même chose, on arrive à la défiance. "De la défiance procède la guerre". Chacun, sachant qu'il risque d'être attaqué par les autres, va attaquer pour acquérir une puissance allant au-delà de celle qui lui est nécessaire. Ceux qui n'avaient que la puissance strictement nécessaire cherchent alors à en avoir plus que les autres, d'où une escalade dans la violence

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