Perspectives pour les fusions décentralisées

Le bouleversement des fusions départementales

François est pharmacien dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) depuis 15 ans. Il détient un baccalauréat en pharmacie et un diplôme d’études supérieures en pharmacie d’hôpital (DPH). Il travaille comme seul pharmacien dans son établissement, aidé d’une assistante technique aussi brillante que vaillante. Engagé dans l’équipe interdisciplinaire de son établissement et prodiguant des soins pharmaceutiques de qualité à ses patients, François est reconnu pour ses compétences. Son type de pratique lui convient tout à fait, car il aime la clientèle gériatrique et apprécie travailler avec les omnipraticiens. L’horaire de travail lui plaît aussi : la pharmacie ouvre du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30, est fermée les fins de semaine et n’a pas de système de garde. Comme François est chef d’une famille monoparentale de 2 enfants âgés de 8 et 10 ans, cet horaire de travail facilite grandement sa vie familiale.

À la suite de la création des centres de santé et de services sociaux (CSSS), qui a mené à la fusion de cinq établissements de sa région, François se retrouve membre d’un important département de pharmacie. Il doit maintenant travailler non seulement dans son établissement d’origine, mais aussi prodiguer des soins pharmaceutiques dans le centre de soins aigus régional. L’équipe de pharmaciens du centre hospitalier régional est très heureuse d’accueillir ces nouveaux collègues d’expérience. C’est une équipe jeune et dynamique; les pharmaciens sont tous détenteurs d’une maîtrise en pharmacie d’hôpital (M.Sc.) et ont, en moyenne, huit années d’expérience. Pour les seconder dans leurs tâches, les pharmaciens peuvent compter sur 20 assistants techniques. Fait à noter, la collègue de François a pris la décision de prendre sa retraite plutôt que de vivre ce changement. Les pharmaciens du centre régional voient dans la création du CSSS la possibilité de réorganiser les soins pharmaceutiques selon les priorités de l’établissement et de répartir les soirs et les fins de semaine entre un plus grand nombre de professionnels. Comme il manquait trois pharmaciens dans des secteurs aigus avant la fusion, ils proposent de réintégrer les unités de soins délaissées et de diminuer temporairement les soins pharmaceutiques en longue durée, jusqu’à un recrutement futur.

On peut comprendre que, pour François, ceci implique de grands changements, autant dans sa vie professionnelle que personnelle, car il devra désormais assumer des gardes et des périodes de distribution les soirs et les fins de semaine, participer à des comités de travail du nouveau centre de santé issu de la fusion, travailler sur des unités de soins aigus et modifier l’organisation de sa vie familiale. Malgré tous ces changements, rechigner ne pourra rien changer à la situation. François se montre donc motivé et voit en tout cela un nouveau défi. En plus d’aller dans son CHSLD d’origine à mi-temps, on l’intègre à l’équipe d’oncologie. Le pharmacien responsable du secteur et le chef voient à ce que François ait une formation d’une semaine et assiste à un congrès international rapidement, car il manque de personnel dans ce secteur en croissance. En effet, il y a de plus en plus de patients

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