Nicholas Buzu, directeur de la société d'analyse Asterès

Nicolas Bouzou, directeur du cabinet d'analyses économiques Asterès

« L'année dernière il est vrai que nous avons observé une très bonne tenue de la consommation des ménages en dépit de la crise économique, et particulièrement en comparaison d'autres pays. Cette performance n'était due qu'à la conjonction de plusieurs facteurs. D'abord au soutien de l'économie par les pouvoirs publics.

La loi de finances de 2009 encadrait des mesures à destination des ménages et pas seulement aux entreprises comme on le dit souvent.[…] Mais c'est aussi vrai pour de nombreux allègements fiscaux ou encore pour la distribution de chèques emploi-service. Par ailleurs, l'inflation a disparu l'année dernière, ce qui a donné du tonus au pouvoir d'achat des ménages. […]

Le soufflé de la prime à la casse est retombé

La chute des dépenses des ménages en janvier s'explique par la disparition de tous ces facteurs. L'inflation revient.[…]

Ensuite, les mesures de soutien des pouvoirs publics ne se retrouvent pas dans la loi de finances 2010.[…] Le taux de chômage frise en effet 10 % de la population active. Tant que ce taux ne baissera pas, il ne faut pas compter que la consommation reparte à la hausse.

Les Français disent massivement avoir revu à la baisse leurs dépenses de consommation. Mais les motivations varient avec la catégorie socioprofessionnelle. En effet, à la question "Qu'est-ce qui correspond le plus à votre attitude face à la crise ?", les CSP- répondent massivement ne pas avoir les moyens de consommer autant qu'avant.

Au contraire, moins qu'une obligation, c'est un souci de prévoyance qui incite les CSP+ à réduire leur consommation. "On parle tellement de la crise que cet effet anxiogène conduit les CSP+ à faire plus attention à leurs dépenses", explique Thierry Hamelin, directeur associé chez Benchmark Group.

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