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Méthodologie de la dissertation philosophique

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Par   •  2 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  4 318 Mots (18 Pages)  •  361 Vues

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I. MÉTHODOLOGIE DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE

« Une réponse bien construite, donnée à une question bien comprise »

Une dissertation est un exercice qui consiste dans l'organisation d'une  pensée réfléchie, argumentée, démonstrative, et critique, à propos d'une question donnée : cette question concerne un problème ou une série de problèmes dont la spécificité est de ne pas recevoir une réponse absolue, définitive, et tranchée. Ces problèmes ne sont donc pas posés dans l'espoir d'une réponse unanime ou définitive. Il s'agit de problèmes spécifiquement humains, apparaissant dans un contexte précis ;  par exemple les problèmes d'éthique (avec le développement des nouvelles techniques bio-médicales, comme les greffes d’organes) sont des problèmes spécifiquement modernes qui ne pouvaient apparaître dans l'antiquité. Il soulèvent des questions qu'une société ne peut éviter de se poser et auxquelles elle doit apporter des réponses, même si ces réponses sont sujettes à révision, et même si tel ou tel individu ne s'intéresse absolument pas à ces problèmes ou s'il ignore jusqu'à leur existence, il n’en demeure pas moins que ces problèmes le concernent.

La dissertation est liée à des intuitions mais ne consiste pas dans l'énonciation de vos sentiments. Elle relève d'une technique de construction, d'un ordre d'élaboration.

Vous êtes en présence d'une question très vague, dont les termes ne posent pas de véritable problème de compréhension mais dont l'interprétation d'ensemble  est, elle, problématique. Le premier réflexe est donc d'écouter ses intuitions, ses opinions spontanées, et d'apporter une réponse globale au sujet, puis d'essayer d'argumenter en faveur de celle-ci pour qu'elle n'apparaisse pas trop arbitraire.

C'est précisément ce qu'il ne faut pas faire !!

Vous êtes d'abord évalué sur votre capacité à 1/problématiser, et 2/démontrer pour progresser vers une réponse.

Aussi, on pense par et avec les mots, c'est donc par une analyse des termes et expressions de l'énoncé qu'il faut commencer. Inutile de préciser que le brouillon est indispensable, et que toute analyse, remarque, idée doit impérativement être écrite car la pensée fonctionne mieux si votre mémoire est déchargée - de même qu'un ordinateur gère mieux ses fichiers quand ceux-ci sont peu encombrés.

Vos idées doivent être toutes visibles simultanément pour pouvoir par la suite être organisées (donc utilisez vos feuilles de brouillon côté recto uniquement pour pouvoir les étaler au moment de la préparation du plan).

Décoder le sujet, c'est chercher les termes/expressions  importants dans la formulation de la question, leur trouver des synonymes, des antonymes, des équivalents, puis chercher à les illustrer.

Ce travail d’association entre les termes du sujet et un lexique qui permet d’en enrichir la compréhension, des notions du programme, des expressions courantes du langage, des situations typiques, est la seule manière de trouver des idées, ou en tout cas la principale.

Cela consiste donc à répertorier le(s) sens des mots, les pistes de réflexion du sujet, et cela afin d’éviter de défendre une seule opinion ou d’avoir une compréhension restreinte de la question : il faut « instruire » votre réflexion sur la question posée par le sujet, enquêter et informer vos éléments de réponse. Comme un juge qui instruit à charge et à décharge, mais qui se méfie des premières évidences et des témoignages.

Donner un sens au sujet, c'est également expliquer et chercher à comprendre  pourquoi la question se pose : il faut la justifier ; cette question n'est pas arrivée sans qu'aucune situation ou expérience humaine ne la provoque. Elle est donc un souci, réel et concret.

Cette étape sera par la suite la première de l’introduction, en même temps qu’un premier exercice d’écriture dans le brouillon : il faudra expliquer en quoi la question comporte un paradoxe, c’est-à-dire qu’elle défie notre compréhension courante du problème (paradoxe veut dire en effet « contre ou à côté de l’opinion, c’est-à-dire du point de vue courant »).

Dans tout sujet de dissertation se trouve ou bien 1/un paradoxe à dégager, ou bien 2/une évidence courante qu’on vous demande d’interroger. Dans les deux cas, il faut l’expliquer car cela constituera l’entrée en matière de votre introduction. C’est « ce qui étonne » dans la question posée : il faut donc expliquer en quoi il peut y avoir étonnement.

Cependant, un paradoxe n’est pas une contradiction car d’une contradiction l’on n’a rien à dire puisqu’elle est un non-sens. Il faut donc expliquer que la question n’est pas absurde, mais qu’elle ouvre plus exactement différentes difficultés à examiner et qu’il faut chercher à résoudre.

La question, après analyse, doit donc vous permettre de dégager des problèmes ou des difficultés concernant les réponses qu'on pourrait y apporter : on s’aperçoit qu’une réponse pleinement affirmative ou pleinement négative donnée au sujet est très nettement insuffisante et manquera de nuance, bref sera simpliste.

Il faut donc mettre ces difficultés en relief, parfois sous forme de paradoxe, de contradiction apparente, etc. Ces problèmes étant cernés avec précision (et n'étant pas en nombre infini !), il faut les organiser entre eux de façon cohérente et évolutive : c'est ce qu'on appelle une problématique.

Problématiser, c’est chercher à cerner et organiser la progression de difficultés pertinentes pour la question posée par le sujet : ce sont des problèmes intermédiaires qui permettent de traiter la question car le sujet ne peut jamais être traité de façon globale et directe.

La problématique correspond à l'évolution de votre plan : une partie = un problème = une question intermédiaire nécessaire, une étape, pour qu'au terme du propos une réponse puisse être posée comme étant votre réponse.

Il n'est donc pas nécessaire d'annoncer votre plan de façon formelle dans l’introduction si votre problématique est énoncée de façon apparente, solide, bien structurée, et évolutive. Vous éviterez ainsi les plans schématiques du type thèse/antithèse/synthèse, ou oui/non/peut-être, qui ne veulent rien dire et poussent souvent les élèves à se contredire d’une partie à une autre. Les parties se complètent mais ne se contredisent jamais ! Ce qu’on appelle un plan dialectique est en réalité un plan évolutif, jamais un jeu d’oppositions que l’on défend successivement.

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