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Métaux

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Par   •  15 Septembre 2014  •  Cours  •  1 371 Mots (6 Pages)  •  1 277 Vues

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En préambule, j'aimerais évoquer l'attachement « aux métaux » grâce à une figure hautement symbolique, l'arcane XV du tarot de Marseille : le diable. Que voyons-nous sur cette carte ? Un diable androgyne debout sur un chaudron doré, deux diablotins à ses pieds y sont attachés. Que symbolise cette image : d'abord la soumission, l'attachement aux valeurs matérielles (le profit), les diablotins sont liés par les mains et le cou au diable, ils sont ses prisonniers ! Le diable louche, tire la langue et fait un geste amical de la main, par cette attitude il cherche à séduire, à attirer (on le voit aussi dans la dimension sexuelle de l'arcane), mais en louchant il nous empêche de voir clair, il nous divise en deux (en fait les diablotins ne sont qu'un) puis nous attache à la matière, bref nous lie à nos passions, nos pulsions pour nous empêcher d’être ce que nous sommes. Laisser les métaux à la porte du temple c'est comme je vais essayer de le montrer briser ses chaînes et rompre avec ce que symbolise l'arcane XV.

Au REAA, lors du rituel d'ouverture, le vénérable maître marque de manière solennelle le début du travail maçonnique par cette phrase : « Mes frères, nous ne sommes plus dans le monde profane, nous avons laissé les métaux à la porte du temple; Élevons nos cœurs en fraternité et que nos regards se tournent vers la lumière ».

Voilà une formule qui doit interpeller et être comprise par chaque franc-maçon : elle pose le but du travail maçonnique (« élevons nos cœurs en fraternité et que nos regards se tournent vers la lumière ») et en donne le moyen, la condition sine qua non pour se mettre en quête de ce but : le dépouillement des métaux (« nous ne sommes plus dans le monde profane, nous avons laissé les métaux à la porte du temple »).

En effet, le temple est un lieu « sacré », il n'est ouvert qu'à l'initié qui s'est préalablement défait des attributs du monde profane : les métaux. C'est une expression à forte charge symbolique, le franc-maçon ne peut prétendre à l'entrée du temple qu'en s'étant livré à un travail préliminaire : le dépouillement des métaux. Mais de quoi s'agit-il au juste ? Pourquoi ce dépouillement est il le premier acte de l'initié ? Quelles en sont les conséquences ? Voilà quelques questions auxquelles je vais essayer de répondre en replaçant le dépouillement des métaux dans le cadre de l'initiation et dans celui d'une tenue courante.

« Laisser ses métaux à la porte du temple » au sens propre du terme est le premier acte de la vie maçonnique, avant d'entrer dans le cabinet de réflexion, le frère qui mène l'initiation demande à l'impétrant de lui remettre ses bijoux, alliance, montre, argent... L'initiation peut être considérée comme une véritable opération d'alchimie spirituelle, le moment d'une métamorphose, aucune interaction magnétique ne peut être tolérée, cette interprétation du dépouillement des métaux a été très largement développée par Oswald Wirth ou Jules Bouchet dans leurs ouvrages respectifs mais je crois que l'on peut d'abord la considérer comme un abandon volontaire de ce qui dans la vie profane nous attache à des valeurs fallacieuses comme les marques de puissances, de pouvoir, de réussites sociales qui sont portées par des métaux comme l'or ou l'argent (comme l'arcane du diable le représente). L'initiation et particulièrement l'épreuve de la terre exige du profane parce qu'elle est un face à face avec soi même, un total détachement intérieur, une rupture avec les chaînes matérielles ou non de la vie profane : le récipiendaire doit abandonner ses passions, ses désirs, son orgueil, son égoïsme, ses préjugés...pour se retrouver dans un état de pauvreté, de simplicité et d’innocence qui seul lui permettra d’être transformé par les épreuves de la terre, de l'air, de l'eau et du feu. En effet comment rédiger son testament philosophique ? Comment prêter serment ? Comment porter les premiers coups de ciseau sur la pierre brute si l'on est resté un homme plein de fausses certitudes, de sentiments vils si l'on n'a pas fait ce travail préalable. On peut à cette occasion évoquer René Guénon qui dans son « aperçus

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