L’évolution de l’OTAN : du traité jusqu’à la fin de la Guerre froide

I. L’évolution de l’OTAN : du traité jusqu’à la fin de la Guerre froide

A) La genèse de l’OTAN

L'Otan semble être née d’abord d’une incapacité de l'ONU à assurer la paix mondiale à cause des multiples vétos soviétiques. Les Occidentaux trouvent alors une parade pour assurer la paix : ils ont recourt à l’article 51 de la charte des Nations unies qui précise que dans le cadre de la légitime défense collective une association de nations n’a pas besoin de l'autorisation du Conseil de sécurité.

Les Européens souhaitaient que les Etats-Unis assurent leur sécurité. La menace communiste a l’Est se faisait de plus en plus forte et les Européens craignaient une autre guerre. Mais les États-Unis veulent d’abord que les Européens réalisent eux-mêmes leur défense, quitte à les aider par la suite. Ils craignaient qu’une alliance brise le mouvement d’unification de l’Europe.

Avec ce traité, les Américains entrent dans une alliance permanente avec le continent européen.

L'Otan veut une paix active, il encourage la coopération de ses membres dans tous les domaines, économique, social, culturel et pas seulement militaire (art. 2). On y retrouve, dès le préambule, des idées de liberté, de démocratie et de bien être.

Les Soviétiques s’opposent au traité, l’accusant d’être « un instrument de l’impérialisme américain ». Le traité repose en effet sur les principes que les Américains ont tenté d’imposer après la guerre. Principe de libre échange économique issu de la conférence de Bretton Woods (art. 2 sur la collaboration économique).

Le traité va finalement être l’élément qui va réellement souder le bloc occidental derrière les États-Unis, installant peu à peu une certaine hégémonie américaine. Sur demande des Américains, l'Otan ne vise pas un adversaire en particulier. Il n’a pas pour but de provoquer les Soviétiques.

Conformément à la Charte des Nations unies, et notamment à l’article 51, les pays de l'alliance s'en remettent à la décision du Conseil de sécurité (art. 5 et 7) lors de tout règlement de différend. Le traité réaffirme sa subordination à l’ONU et le rôle important de celle-ci dans les relations internationales (art. 1er).

➢ Les grandes étapes clés de l’histoire de l’OTAN de 1948 à 1991 : une réelle extension

• A la suite du coup de Prague, le 17 mars 1948 est conclue l’alliance militaire du traité de Bruxelles qui préfigure la future alliance atlantique.

Il s'agit d'un pacte régional d'assistance militaire et économique valable sur une période de 50 ans auquel d'autres pays peuvent se rallier. A la demande de la France, l'Allemagne est désignée comme adversaire potentiel dans la partie du traité concernant la défense commune.

• Après le blocus de Berlin, les appels des Européens se font de plus en plus insistants. Une entente secrète est réalisée entre les Anglo-saxons pour fixer les bases de l’Alliance Atlantique.

• Mais il reste une dernière étape : toute alliance militaire des États-Unis en temps de paix est interdite par leur Constitution. La résolution 239 est voté pour établir l’alliance. L’alliance devient donc constitutionnelle, à la condition d’être conforme à la Charte des Nations unies.

• 17 mars 1948 : Traité d'assistance entre la Grande-Bretagne, la France et le Bénélux

Inquiétés par le coup de Prague qui fait planer sur l’Europe la menace de révolutions communistes soutenues par le Kremlin, la Grande-Bretagne, les pays du Benelux et la France passent un accord d’assistance mutuelle en cas d’agression. Pour la première fois depuis l’armistice de 1945, les alliances politiques et militaires ne sont plus dirigées contre l’Allemagne mais contre l’URSS. L’Europe craint en effet à ce moment une Troisième Guerre mondiale. Cet accord précède en fait d’un an la création d’un accord militaire de plus grande ampleur : l’OTAN.

• 4 avril 1949 : Signature du Traité de l'Atlantique Nord

12 signent le Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) à Washington pour faire face à la menace soviétique.

Il sera un des instruments de l’équilibre de la terreur et paradoxalement n’aura de mission qu’en 1995 en ex-Yougoslavie, alors que l’URSS n’existe

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