Liberte absolue

LA LIBERTE EST-ELLE ABSOLUE ?

« Je ne puis prendre ma liberté pour but que si je prend également celle des autres pour objectif ». Selon le philosophe Jean Paul Sartre, cette condition exprime l'importance d'une liberté individuelle régie par un certain nombre de lois en faveur de la collectivité. Un homme avec une « entière liberté » aurait donc tendance à nuire à la société puisqu'il pourrait exercer un pouvoir absolu sur bon lui semble sans se soucier d'autrui. A l’inverse, pour Voltaire, « la liberté n’est donc autre chose que le pouvoir de faire ce que je veux », ce qui implique pour lui que la liberté ne s’envisage pas par rapport à la société mais seulement par rapport à soi-même.

La liberté est donc, à première vue, un concept qui apparaît comme abstrait pour lequel chacun se fait sa propre définition de cette notion. Comme l’énonce Paul Valery « Liberté : c’est un des détestables mots qui ont plus de valeur que de sens ; qui chantent plus qu’ils ne parlent (…) ; aussi propres aux analyses illusoires et aux subtilités infinies qu’aux fins de phrases qui déchainent le tonnerre ». La notion de liberté ouvre donc la porte à toutes les ambiguïtés, à toutes les contradictions et donc à toutes les disputes.

Afin de rendre ce concept plus concret, il faut s’attacher à son étymologie latine. En effet liber sous entend une absence de contrainte qui s’oppose au terme servus qui désigne, quant à lui, l’esclave.

La liberté peut alors se définir comme la faculté d'agir selon sa volonté en fonction des moyens dont on dispose sans être entravé par le pouvoir d'autrui. Elle est donc la capacité à se déterminer soi-même à des choix qui dépendent de nous (liberté de conscience). Au sens physique, la liberté exprime l'absence de contraintes alors qu'elle désigne au sens politique d'abord l'indépendance à l'égard de tout pouvoir.

Cette conception courante de la liberté, d’après laquelle être libre, c’est faire ce que je veux, ce qui me plaît, peut s’avérer rapidement insatisfaisante. En effet ce caractère absolu attaché à la notion de liberté peut être sources d’obstacles, de limites, et on ne peut comprendre la liberté que dans le cadre de ses limites, de ses contraintes. D’absolue, la liberté devient à présent relative, quitte à ce que l’idée d’une liberté limitée apparaisse comme une contradiction.

C’est ainsi que l’on peut se demander si l’homme peut être totalement « libre » de faire ce qu'il veut sans empiéter sur les valeurs fondamentales de la société. En effet ce sentiment de liberté peut paraître dans un premier abord absolu notamment par le fait que la liberté est synonyme d’absence de contrainte (I). Mais ceci n’est qu’utopique, puisque notre liberté est fortement limitée (II).

I. L’illusion d’une liberté absolue

A. La liberté comme indépendance à l'égard de toute autorité

Cela passe par l’idée d’une absence de contrainte, de limites. Or, n'être déterminé par rien, c'est n'avoir même pas un motif de préférer telle ou telle chose.

Idée que tout ce qui n’est pas interdit, est autorisé. On peut donc se figurer que l’absence d’intervention des autorités (l’Etat et notamment

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