Les phénomènes migratoires en Europe, aujourd'hui

« S’il est une pente fatale, c’est bien celle qui, au nom d’une politique prétendument réaliste, nous éloigne de la réalité de ce que nous sommes. La réalité : la France est historiquement un pays d’immigration. » (Patrick Boucheron). En effet, depuis plusieurs siècles des phénomènes migratoires sont apparus et ceux-ci provoquent de profondes divisions au sein de l'opinion publique. Ce phénomène représente pourtant un enjeu humanitaire majeur pour les prochaines décennies. Nous pouvons définir la migration comme un déplacement volontaire d'individus d'un pays à un autre, pour des raisons économiques, politiques ou culturelles. En 2016, l’Europe connait une crise migratoire : un million de migrants s’y sont réfugiés. Dans un contexte actuel où des milliers de personnes tentent au péril de leur vie d’atteindre l’Europe, il est légitime de nous demander comment celle-ci est devenue le premier pôle d’immigration au monde. Nous verrons tout d’abord que l’immigration est un symbole d’espoir pour les migrants, puis que les conditions d’accueil ne sont pas celles qu’ils espéraient.

Ainsi, les migrants fuient vers un espoir de vie meilleure, ces phénomènes datent du XIXème siècle cependant nombreux sont ceux qui périssent en chemin.        En effet, le XIXème est le principal siècle des migrations et celles-ci dureront jusqu’à la moitié du XXème siècle. Dans un premier temps ce sont les peuples d’Europe qui ont été les premiers à migrer : Entre 1820 et 1930, cinquante-cinq millions d’Européen quittent l’Europe afin de s’installer en Amérique, de même nombreux sont ceux qui partent peupler les colonies des empires européens. Ces migrants fuient la misère (comme la famine en Irlande, mais aussi le chômage lors de la Grande Dépression dans les années 1880) et les persécutions. Ainsi, la famine a conduit la population Irlandaise a fortement émigrée, environ sept millions de personnes ont fuient, alors que la population de l’Irlande était d’environ huit millions d’habitants. Cinq millions d’immigrants irlandais sont arrivés aux Etats-Unis, et cela continuera jusqu’à l’entrée de l’Irlande dans la CEE en 1973. En effet, les Etats-Unis sont la première destination des Européens: trente-quatre millions s’y installent. En revanche, le XXème siècle sera marqué par des migrations forcées dues à des raisons politiques et à la guerre. Après la Première guerre mondiale, les Français et les Allemands feront appel aux travailleurs Polonais afin de reconstruire leur pays. De plus, en Allemagne, dès 1933, environ un demi-million de personnes fuirent les mesures anti-juives ou par opposition politique. En 1939, après la victoire du Général Franco, en trois semaines, 475 000 personnes traversent la frontière française. Après la Seconde guerre mondiale dix millions d’Allemands sont expulsés vers leur pays, et deux millions de Polonais ont dû quitter les parties de la Pologne annexées par l’URSS. De même, deux millions de personnes ont fui la RDA avant la construction du mur de Berlin (1961-1989). Nous pouvons ajouter que la décolonisation, a donné lieu à des vagues de migrations : La France reçoit en 1962, 700 000 Français d’Algérie. Mais aujourd’hui de nouveaux profils de migrants sont apparus : « les étudiants qui entrent sur le marché du travail dans le pays où ils ont fait leurs études, les migrants pendulaires […], les déplacés environnementaux, les seniors qui s’installent au soleil, les travailleurs à distance du e-business, les experts très qualifiés, les femmes (qui constituent aujourd’hui la moitié des migrants internationaux » (document 3)

« Jamais dans l’histoire des sociétés, les migrations internationales n’ont été aussi importantes » (document 2). En effet, le nombre de migrant en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient n’a de cesse d’augmenter. Ceux-ci fuient pour des raisons culturelles, politiques ou encore économiques. Les migrants se voient obligés d’emprunter la mer méditerranée à bord de canots et dans des conditions périlleuses, pour tenter de franchir illégalement les frontières Européennes. De ce fait, en 2015, quatre mille personnes ont perdu la vie en méditerranée et Le Monde écrivait en juillet 2017 (document 4) « Déjà plus de 100 000 migrants ont traversé la Méditerranée en 2017 ». Les pays frontaliers, tel l’Italie, l’Espagne ou la Grèce sont ceux qui accueillent en premier les migrants. L’Italie, est devenue la première porte d’entrée vers l’Europe : 181 000 réfugiés sont arrivés sur les côtes Italiennes en 2016. En effet, la signature des accords avec la Turquie (qui prévoient que celle-ci mette en œuvre des dispositions visant à fortement diminuer les migrations et à accepter le retour en Turquie des migrants ayant franchi la frontière entre la Turquie et la Grèce.), ainsi que la fermeture de la route des Balkans, qui étaient principalement emprunter par les Syriens, les Irakiens et les Afghans, obligent les réfugiés à passer par la mer Méditerranée et crée ainsi un forte pression sur les pays frontalier. « Or les voies terrestres d’immigration clandestines par la Bulgarie ou les pays de l’ex-Yougoslavie étaient nettement moins meurtrière que la traversée de la Méditerranée. » (Document 4).

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