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Les impacts psychologiques d'un infirmier en soins palliatifs

Synthèse : Les impacts psychologiques d'un infirmier en soins palliatifs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Octobre 2022  •  Synthèse  •  3 313 Mots (14 Pages)  •  168 Vues

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Les impacts psychologiques 

d’un infirmier en soins palliatifs

 

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Introduction

Les soins palliatifs est un domaine où le personnel infirmier a une expérience face à la mort et il est important de connaitre les conséquences que cela peut avoir sur la santé psychologique de ces soignants. Nous nous sommes demandé comment ces soignants gèrent ces situations qui font certes partie intégrante de la vie, mais qui n’en restent pas moins bouleversantes.

Une formation théorique nous est donnée, mais nous nous sommes rendu compte que ce que l’on nous enseigne dans la théorie et ce que nous vivons et vivrons dans notre parcours professionnel, ne seront pas identiques à tout point de vue.

Ce qui nous tient particulièrement à cœur avec notre sujet, est de lever un des préjugés que l’on peut se faire du travail en soins palliatifs : “Vous devez vous endurcir avec le temps !” (Palliabru, 2017)

Est-ce que l’expérience avec la fin de vie fait que ces soignants en sont moins impactés ? Est-ce qu’avec le temps ces soignants ne ressentent plus d’émotions face à la mort ? C’est ce que ce travail a pour ambition de découvrir : mettre en lumière les divers impacts émotionnels et comprendre ce que le soignant met en place pour mieux appréhender la mort.

PARTIE THEORIQUE

  1. Les impacts de la fin de vie sur le soignant

Pour les professionnels de santé en soins palliatifs, une question revient pertinemment : Quelle est notre réaction face à la mort d’un soigné ? Dans les parcours de fin de vie, on retrouve une intensité et un goût à la vie plus prononcée ainsi qu’une projection plus évidente pour les soignants qui grandissent dans ce domaine, ce patient pourrait être mon parent, mon enfant ou encore moi-même. Dans le plus grand nombre des situations palliatives, l’accompagnement est plus ou moins court. Si les professionnels sont informés que l’accompagnement à un terme, c’est bien leur seule certitude. Quoi qu’il en soit, accompagner un soigné jusqu’à la fin de sa vie sort du contexte très hiérarchique enseigné dans notre formation mais également du monde des émotions où distance relationnelle est synonyme de protection. Les émotions sont quotidiennement présentes et l’idéal entre présence et distance est difficilement atteignable laissant place à des modifications aux règles enseignées. Le soignant qui accompagne son patient jusqu’à la mort rencontrera de nombreuses difficultés sur le plan médical, mais aussi sur le plan social, psychologique et familial. Tous ses facteurs vont complexifiaient le parcours du soignant. Ce qui va créer un lien plus fort avec le patient car il aura fait son possible pour apporter le confort au patient ainsi qu’à sa famille. Ce lien plus fort, peut rendre le moment du décès plus difficile.

De plus, un décès difficile n’est pas toujours dû à la durée de l’accompagnement du patient, mais bien à son intensité.

Avec l’expérience professionnel, le personnel soignant détecte des signes annonciateurs du décès. Le patient va ressentir, va s’exprimer par des mots, des émotions (la tristesse, le regret) voir par des demandes inhabituelles. Ou au contraire, il va plonger dans un sommeil où l’on peut entre-autres, voir un apaisement.

Chaque soignant sera touché différemment dans ses moments si particuliers. Cela va dépendre de sa relation avec le patient, de son état émotionnel et de sa vie personnelle. Les soins palliatifs confrontent sans cesse le soignant à son impuissance face à cette situation évolutive ainsi qu’à l’apprentissage de l’humilité. C’est dans ces moments, qu’on se rend compte que chaque présence, parole ou geste qui semble banal pour n’importe quel individu, est essentiel pour un patient en partance.

La perte d’un patient est en effet plus présente en soins palliatifs qu’ailleurs, cela peut certes familiariser le soignant avec ce phénomène mais n’en enlève pas pour autant la tristesse et autres émotions qui peuvent en découler.

Dans une relation soignant/soigné, le soignant doit par définition maintenir une certaine distance relationnelle, mais le décès va engendrer une rupture de ce lien, et à répétition cela peut avoir de graves conséquences chez le soignant. Ils peuvent développer un épuisement professionnel ou plus communément appelé le Burn Out.

Le Burn Out peut apparaître lorsqu’un soignant aux soins palliatifs est régulièrement confronté à la mort. Il se caractérise par une triade de symptômes : L’épuisement professionnel, La déshumanisation des soins et Une perte du sentiment d’accomplissement de soi.

Selon l’ASP (Actualité des Soins Palliatifs), le Burn Out est généré par différents facteurs de risques dont ceux propres au soignant et au travail.  La personnalité, l’histoire de vie et le positionnement aux soins peuvent avoir une influence sur l’apparition ou non du Syndrome d’Épuisement Professionnel des Soignants (SEPS). On fait plus précisément référence à la possibilité ou non de trouver la juste distance dans la relation, le fait de s’identifier au malade, le deuil ancien non élaboré ou un deuil frais... Tous ces éléments vont faire que le soignant aura plus ou moins des difficultés au moment du décès, et à répétition engendrer un épuisement professionnel. De plus, les facteurs de stress sont plus importants aux soins palliatifs qu’en pédiatrie, en gériatrie etc. Aux soins palliatifs, l’agressivité de la famille, les décès et les deuils à répétitions ainsi que le jeune âge de certains patients sont une source de stress important pour le soignant.

Le deuil du soignant :

On observe facilement le deuil de la perte d’un être cher auprès de la famille ou bien même de l’entourage, mais ce phénomène peut également se présenter chez le personnel soignant. Aux soins palliatifs, l’infirmier a un rôle important dans l’accompagnement en fin de vie du soigné, ce qui le rend acteur du processus de Deuil. Cela peut se traduire comme un mécanisme de défense face à la mort mais il peut engendrer l’effet inverse, c’est-à-dire la déstabilisation.

Réveil de deuils personnels :

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