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Les Théories Du Commerce International

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Par   •  27 Mai 2013  •  3 325 Mots (14 Pages)  •  992 Vues

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Les théories du commerce international

L’économie internationale, définie comme l’étude des échanges de produits et de facteurs entre entités géographiques différentes (pays ou régions), constitue un thème à la fois ancien et très développé de la science économique : présente déjà XVIIème siècle chez les auteurs mercantilistes, elle a connu son essor avec les auteurs classiques puis néoclassiques, pour constituer aujourd’hui une branche à part, avec ses auteurs attitrés et ses ouvrages de référence. Depuis le XIXème siècle, le commerce international n’a pas connu une évolution linéaire mais une succession de périodes d’expansion et de contradiction. Il est usuel de distinguer quatre phases dans l’histoire du commerce international : la forte croissance du commerce international au XIXème siècle, atténuée par le retour au protectionnisme à la fin du siècle ; la faible croissance puis l’effondrement des flux commerciaux entre 1914 et 1945 ; l’essor très marqué des échanges entre 1945 et le début des années 70 ; le ralentissement de la croissance du commerce international depuis 1973. Bibliographie recommandée pour cette fiche :

La bible : Economie internationale de Paul Krugman, Maurice Obstfeld, Gunther Capelle-Blancard et Matthieu Crozet

Précis d'économie de Emmanuel Combes

Exporter : Pratique du commerce international de J Paveau, F Duphil et Collectif

Le commerce international : Théories, politiques et perspectives industrielles de Emmanuel Nyahoho, Pierre-Paul Proulx et Christian Deblock

Terminologie anglais-français du commerce international : Théories, politiques, accords et institutions de Jacqueline Percebois

Entre tradition et renouveau, les théories du commerce international

I) De Smith à HOS, l’échange international est fondé sur l’échange de différences

-Selon Smith, l’échange international provient de différences absolues de productivité. Il raisonne dans le cas de deux pays, ne produisant chacun que deux biens. Il suppose qu’il existe un seul facteur de production : le facteur travail, pleinement employé, mobile entre les deux productions mais immobile internationalement. Les coûts de production unitaire des deux biens sont mesurés en nombre de travailleurs. Un pays dispose d’un avantage absolu sur son partenaire dans un bien lorsqu’il peut le produire avec moins de travailleurs que son partenaire (Ex. Portugal, Grande-Bretagne). Smith montre alors que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans le bien pour lequel il dispose d’un avantage absolu sur son partenaire. Smith affirme que les pays, dés lors, qu’ils disposent d’un avantage absolu, ont mutuellement intérêt à se spécialiser et à s’ouvrir :l’échange international est un jeu à somme positive et le protectionnisme n’a pas lieu d’être. Cette vision est tout à fait novatrice pour l’époque, les auteurs mercantilistes- et notamment le courant français- appréhendaient le commerce international comme un jeu à somme nulle.

Le modèle de Smith présente cependant deux limites principales. Tout d’abord, en ne s’attachant qu’aux conditions d’offre, Smith n’explicite pas les déterminants de la répartition du gain entre partenaires : si les deux pays gagnent à l’échange, cela ne signifie pas pour autant qu’ils retirent un gain identique. Ensuite, la spécialisation n’est possible que si un pays dispose d’un avantage absolu : dans le cas contraire, il ne peut pas prendre part au commerce international. C’est précisément pour lever ces limites que Ricardo a développé un modèle en termes d’avantages comparatifs.

-Ricardo fonde l’origine de l’échange international sur des différences relatives de productivité : à la différence du modèle smithien , tout pays peut désormais participer au commerce international, même s’il dispose d’un désavantage absolu dans les deux biens.

Ricardo dans Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817) part d’hypothèse semblables à celles de Smith : il existe deux pays et deux produits ; le facteur travails seul facteur de production, est pleinement employé, mobile entre les deux produits et immobile internationalement ; les coûts de production unitaire de chaque bien sont mesurés en nombre de travailleurs. Ricardo montre que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans le bien pour lequel il dispose de la productivité la plus forte. Dans l’exemple du Portugal et du RU, en supposant que les coûts de production d’une unité de drap et d’une unité de vin sont moins élevés au Portugal qu’au RU. Il faut en effet 90 travailleurs au Portugal, contre 100 au RU, pour produire un drap, et 80 travailleurs au Portugal, contre 120 au RU, pour produire un vin. Le Portugal dispose donc d’un avantage absolu sur son partenaire dans les deux biens : dans une logique smithienne, le RU ne peut participer à l’échange international. Par rapport à Smith, la nouveauté de Ricardo consiste à calculer, pour chaque pays, les rapports vin/drap et drap/vin. Il apparaît que le Portugal, s’il dispose d’un avantage absolu dans les deux biens, est plus efficient dans la production de vin comparativement à celle de drap ; inversement, le RU, s’il dispose d’un désavantage absolu dans les deux biens, est plus performant dans la production de drap, comparativement à celle de vin. Le Portugal a alors intérêt à se spécialiser dans la production de vin et le RU dans la production de drap. La théorie ricardienne montre que le commerce international est toujours un jeu à somme positive : les deux parties réalisent un gain à l’ouverture, par rapport à la situation initiale d’autarcie.

Le modèle de Ricardo ne fournit cependant aucune indication quant la répartition du gain né de la spécialisation : si le Portugal et le RU gagnent à l’échange international, cela signifie pas pour autant qu’ils gagnent la même chose ! Il revient à Stuart Mill d’avoir prolongé la théorie des avantages comparatifs sur ce point, en introduisant le rôle de la demande mondiale. Si le vin est faiblement demandé au niveau mondial, le prix du vin va tendre vers celui pratiqué en autarcie au Portugal ; à

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