Le travail fait-il le malheur de l'homme ?

Si on considère le travail comme une nécessité naturelle à laquelle l’homme est soumis pour garantir sa survie, il n’est qu’un effort qui appartient au processus vital de tout animal, et en ce sens il peut s’accomp De la satisfaction d’accompl Une tâche essentielle. Et pourtant en dehors d’une telle perspective naturelle, il est assez commun de considérer le travail comme une activité penible dans la mesure où elle est imposée comme une contrainte qui réduit l’homme à une bête de labeur épuisant toute son énergie vitale. C’est pourquoi, depuis l’Antiquité grecque, l’homme libre ne travaille pas, et seul l’esclave y est destiné. De même pour les romains, l’otium est propre à l’homme qui n’est pas soumis à la nécessité, alors que le negotium est l’affaire des hommes non libres. C’est aussi ce qui est transmis par la tradition biblique, car suite au péché originel l’homme est condamné à « travailler avec la sueur de son front et la femme à enfanter dans la douleur ». Si le travail semble ainsi relever non seulement d’une nécessité naturelle mais, le plus souvent, d’une sorte de malédiction, on comprend pourquoi on peut légitimement se demander s’il fait le malheur de l’homme. Une autre distinction doit alors être introduite, afin de mieux orienter notre analyse : le travail peut être pris en compte comme pure fatigue, au sens d’un effort simplement corporel, ou bien comme œuvre de l’habilite, au sens de l’appli De l’intelligence humaine à la résolution des problèmes. Cette distinction qu’on retrouve chez Hesiode ou chez Ciceron se retrouve aussi dans l’anglais moderne et permet de ne pas confondre le travail de l’animal et le travail de l’homme. On peut donc affirmer d’une part que le travail fait le malheur de l’homme, car il épuise ses énergies dans un effort commandé par autrui et en vue de la survie. Mais d’autre part, on peut aussi imaginer que dans la mesure où il met en œuvre l’intelligence pratique de l’homme, il permet de réaliser ses œuvres et il peut donc faire son bonheur.

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