Le discours du combattant

Discours d'un combattant

Les embruns de la mer chatouillent mon visage

Et les cris des oiseaux me tiennent éveillé

La mer, là, à mes pieds ne cesse de monter

Et les vagues agitées s'écrasent sur la plage

Ces torrents incessants me donnent la nausée

La houle est si forte qu'en moi je sens monter

Une peur insensée, sans aucun doute liée

À ma belle contrée que je viens de quitter

Il me semble entrevoir tes contours fière France

À travers les nuages que mon Dieu nous amène

Sa colère se déchaîne ajoutant à ma peine

Les cris de ses éclairs reflètent ma souffrance

Je suis seul, exilé, et du monde ignoré !

Je ne veux pourtant pas, mes frères abandonner

C'est certes à ma manière, qu'il me faut le combattre

Mais ce ne sera pas, de manière douceâtre

Je m'adresse à vous tous, hommes, femme et enfants,

Que vous soyez fermiers, bouchers ou bien mendiants

Pour ce si beau pays que l'on porte en nos cœurs

Je vais vous demander de chanter tous en chœur :

"Ô toi Napoléon, le traître vil et fourbe !

Ô toi l'usurpateur, fait de sang et de tourbe !

Ô toi voleur de vie, qui profane nos terres !

Tu as sur ta conscience, la mort de nos frères !"

Les seules armes que j'ai sont ma plume et mon encre

Mais je compte sur vous, pour vaillamment défendre

Ce nouveau régime, la nouvelle ère du temps

Que nous allons créer par la mort et le sang !

Tout est rage autour de moi, la terre et le ciel

Se déchirent en deux, tout me semble irréel

Les éléments violents, ma colère reflètent

J'aspire au nouveau monde, plus question de défaites !

J'ose espérer que mon discours vous entendrez

Et que, comme ces nuages, en groupe vous combattrez

Penché à mes côtés, un sol pleureur se meurt

Ceci doit arriver, au tyran qu'est l'Empereur !

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