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Le choix de la surdité pour son enfant, acte moral ou immoral ?

Dissertation : Le choix de la surdité pour son enfant, acte moral ou immoral ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Novembre 2019  •  Dissertation  •  1 846 Mots (8 Pages)  •  673 Vues

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Philosophie, Éthique et Politique

Le choix de la surdité pour son enfant

Acte moral ou immoral ?

        Le puissant désir d’avoir des enfants pousse parfois à faire des choix soit moralement acceptables ou moralement inacceptables comme dans le cas dont je vais vous parlez, soit un couple de lesbiennes, sourdes, qui désiraient avoir des enfants sourds et qui ont choisi le sperme d’un ami avec le même handicap qu’elles pour se  faire inséminer. Ceci nous mène donc à poser la question suivante : est-ce un acte moral ou immoral ? Selon moi, c’est un acte moral. Surtout si les enfants sont bien élevés dans une communauté à leur écoute, qu’ils ont deux mères qui vont leur  apprendre une approche différente mais tout aussi importante face au monde, et aussi parce qu’elles ont tous les droits d’avoir des enfants comme tout autre couple avec un handicap ou pas.         

        Pour commencer, je vais vous expliquer le cas rapporté dans « Le choix de la surdité pour son enfant ». Dans ce cas, un couple de lesbiennes vivants aux État-Unis ont décidé d’avoir des enfants par insémination artificielle. Le problème est le suivant :  les deux femmes sont sourdes et elles ont choisi délibérément de prendre le sperme d’un homme qui, lui aussi, a cet handicap. Elles ont donc demandé à un ami de bien vouloir leur donner de son sperme car dans les banques de sperme, les donneurs affligés d’un handicap sont éliminés systématiquement. Aujourd’hui, elles sont mères de deux enfants sourds. Elles ont donc choisi volontairement d’avoir des enfants sourds. Dans ce cas, il y plusieurs enjeux moraux comme l’initiative de l’eugénisme à l’envers, la condamnation à l’avance des enfants à une vie difficile marquée par une double marginalité, le traitement des enfants comme des objets et l’altération volontaire du potentiel d'épanouissement des enfants. En plus, les enfants sont élevés par un couple homosexuel plutôt qu’un couple hétérosexuel. Il y a aussi la question à savoir si l’État devrait intervenir pour empêcher de telles pratiques.    

        Selon l'utilitarisme classique, un point à retenir est que chacun vaut pour un dans le calcul d’utilité. Premièrement, le problème sera abordé selon l'utilitarisme classique. Selon cette théorie, une action est moralement correcte si elle maximise le bien-être de tous les individus susceptibles de bien-être. De plus, cette théorie s’appuie sur le calcul d’utilité qui permet de comparer les conséquences sur le plaisir et la douleur. Certains concepts du calcul d’utilité sont à prendre en compte : l’impartialité et le conséquentialisme.  L’impartialité consiste au fait que le bonheur de chaque individu vaut pour un dans le calcul d’utilité et le conséquentialisme fait référence au fait que seules les conséquences sont moralement pertinentes. Dans le cas qui nous intéresse, le bien-être des enfants est maximisé par la surdité. « Dans cette perspective, les deux femmes qui ont choisi d’avoir des enfants sourds n’ont rien fait d’autre que faciliter l'intégration de leurs enfants à cette communauté de vie qu’elles chérissent. Il aurait été difficile pour elles d’élever un enfant non sourd dans cette communauté. »[1]  Puisque seules les conséquences sont moralement pertinentes et que la conséquence de la naissance des enfants est une augmentation du bien-être pour tous, donc le fait d’avoir ces enfants sourds est un acte moral. De ce fait, si les parents ont la capacité de maximiser le bien-être des enfants, leur orientation sexuelle est moralement non pertinente.  

        Selon la théorie de Kant, une action est moralement correcte si elle passe avec succès le principe d’universalisation. Ce test est fait par étapes, il se présente comme suit : « tout être humain rationnel doit pouvoir agir comme je le fais en ce moment et je dois moi-même pouvoir vouloir que tout être humain agisse comme je le fais. »[2]  De ce fait, le couple de lesbiennes aurait dû se demander : est-ce que tout être humain rationnel voudrait avoir un enfant handicapé ? et de surcroit : voudrais-je vivre dans un monde ou tous les enfants sont handicapés ?  À partir de ces questions dont la réponse est : non !  il faut donc conclure que cette action est moralement incorrecte car non universialisable. Kant rajouterait même que jamais un individu ne devrait poser cette action et ceci est un devoir moral absolu. De plus, le couple pourrait être accusé d’avoir un enfant uniquement pour avoir un enfant en tant qu’objet. Ceci est moralement incorrect puisque tout individu rationnel doit être traité comme une fin en soi et non comme un instrument. Après tout, malgré leur handicap qui est la surdité, les enfants sont tout de même capables d’être autonomes au point de vue de la raison,  ils sont donc rationnels et ils méritent donc le respect. Pour conclure, selon la théorie kantienne, le fait de ne pas avoir eu ces enfants était un impératif catégorique.

        Selon moi, pour répondre au cas et prendre position, je dirais que mon point de vue est plus utilitariste que kantienne. À mon avis, le fait que le couple de lesbiennes aie choisi d’avoir des enfants sourds est totalement normal. Au point de vue des apprentissages des enfants, les parents sourds sont assurément plus aptes à leur épanouissement. Il est compréhensible et acceptable que des parents sourds souhaitent avoir des enfants sourds. Selon la théorie de l’utilitarisme classique, tel que mentionné plus haut, une action est moralement correcte si elle maximise le bien-être de tous les individus susceptibles de bien-être. Dans aucun cas, lors du témoignage des parents ou dans l’énoncé du cas, on affirme que les enfants ne sont pas bien dans cette situation. Au contraire, on affirme même que « Dans cette perspective, les deux femmes qui ont choisi d’avoir des enfants sourds n’ont rien fait d’autre que faciliter l'intégration de leurs enfants à cette communauté de vie qu’elles chérissent. Il aurait été difficile pour elles d’élever un enfant non sourd dans cette communauté. »[3]

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