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Le Chien Chat

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Par   •  10 Mai 2015  •  744 Mots (3 Pages)  •  762 Vues

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Je ne sais, Athéniens, quelle impression a faite sur vous le discours de mes accusateurs. Pour moi, j'avoue que je me suis presque méconnu moi-même, tant ils ont parlé d'une manière persuasive ; cependant, je puis l'assurer, ils n'ont pas dit un seul mot qui soit véritable.

Mais, de toutes leurs calomnies, celle qui m'a le plus surpris, c'est lorsqu'ils vous ont avertis de vous bien tenir sur vos gardes, pour n'être pas séduits par mon éloquence. Car de n'avoir pas craint la honte du démenti que je vais leur donner tout à l'heure, en faisant voir que je ne suis point du tout éloquent, voilà le comble de l'impudence, à moins qu'ils n'appellent éloquent celui qui dit la vérité. Si c'est là ce qu'ils prétendent, j'avoue que je suis un très grand orateur, mais non pas à leur manière ; car, encore une fois, ils n'ont pas dit un seul mot de vrai ; et vous allez apprendre de moi la vérité toute pure, Athéniens, non point, par Jupiter, dans un discours orné de sentences brillantes et de termes choisis, comme sont les discours de mes accusateurs, mais dans un langage simple et spontané ; car j'ai cette confiance que je dis la vérité, et aucun de vous ne doit s'attendre à autre chose de moi. Il ne serait pas convenable à mon âge de venir devant vous, Athéniens, comme un jeune homme qui aurait préparé un discours.

C'est pourquoi la seule grâce que je vous demande, c'est, Athéniens, lorsque dans ma défense j'emploierai les termes et les manières les plus ordinaires dont j'ai accoutumé de me servir, toutes les fois que je m'entretiens avec vous, sur la place publique, dans les banques, et tous les autres lieux où vous m'avez souvent rencontré, de n'en pas être surpris, et de ne pas vous emporter contre moi ; car c'est aujourd'hui la première fois de ma vie que je parais devant un tribunal, quoique j'aie plus de soixante-dix ans.

Je suis donc tout à fait étranger au langage qu'on parle ici. Et comme, si j'étais réellement un étranger, vous me pardonneriez de vous parler à la manière et dans la langue de mon pays, je vous conjure aussi, et je crois ma demande juste, de ne pas prendre garde à ma façon de parler, bonne ou mauvaise, et de regarder seulement, avec toute l'attention possible, si je vous dis des choses justes ou non ; car c'est en cela que consiste toute la vertu du juge, comme celle de l'orateur est de ne dire que la vérité.

Il est juste que je commence par répondre à mes premiers accusateurs, et par réfuter les premières accusations, avant d'en venir aux dernières qu'on a élevées contre moi. Car j'ai bien des accusateurs auprès de vous, depuis bien des années, et qui n'ont rien avancé qui ne soit faux. Je crains bien plus ceux-là qu'Anytus et ses complices (1), quoique ces derniers soient fort éloquents ; mais les autres sont beaucoup plus redoutables, en ce que, vous entourant pour la plupart dès votre enfance, ils vous ont donné de moi une fausse opinion, et vous ont dit qu'il y a un certain Socrate, homme savant, qui recherche ce qui se passe dans les cieux et dans le sein de la terre, et qui d'une méchante cause sait en faire une bonne.

Ceux qui ont semé ces faux bruits sont mes

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