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La violence politique

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Par   •  11 Avril 2015  •  9 051 Mots (37 Pages)  •  1 067 Vues

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INTRODUCTION

La violence politique est un concept utilisé en sciences sociales et politiques qui fait référence à « des destructions [ou] des atteintes physiques dont le but, le choix des cibles ou des victimes, la mise en œuvre et/ou l'effet ont une signification politique [et] tendent à modifier le comportement des protagonistes dans une situation de négociation ».

Le concept recouvre de nombreuses activités. Dans le contexte de conflits armés, son spectre comprend des actes ou des événements comme la tentative isolée d'assassinats, la guérilla locale ou à petite échelle, la rébellion armée ou la résistance, le terrorisme politique, l'état de terreur, la répression ou la guerre. La violence politique s'exprime également en dehors de conflits armés, par exemple au travers du contrôle social exercé par l'État ou une de ses réponses, la menace de violence envers soi-même.

L'usage du concept de « violence politique » a pour objectif de prendre de la distance par rapport au caractère légitime ou non de son expression pour au contraire se focaliser sur son caractère coercitif (l'usage de la force ou sa menace) et sur les moyens pour la réguler.

Sommaire

• 1 Description du concept

o 1.1 Définition

o 1.2 Classification

o 1.3 Exemples de phénomènes étudiés

• 2 Intérêts sémantique et scientifique de l'expression

• 3 Le problème de la légitimité de l'usage de la violence

• 4 Annexes

o 4.1 Notes et références

o 4.2 Documentation

 4.2.1 Bibliographie

 4.2.2 Articles

 4.2.3 Liens externes

I / DESCRIPTION DU CONCEPT

1- Définition

L'étude de la « violence politique » s'intéresse à la place de l'usage de la force dans les systèmes politiques, démocratiques ou non. Dans les années 1970, Harold L. Nieburg a donné une définition souvent reprise à savoir : « Les actes de désorganisation, destruction, blessures, dont l'objet, le choix des cibles ou des victimes, les circonstances, l'exécution, et/ou les effets acquièrent une signification politique, c'est-à-dire tendent à modifier le comportement d'autrui dans une situation de marchandage qui a des conséquences sur le système social ».

C’est en cela que Sallustre disait : « Quant à vouloir s’imposer à ses concitoyens par la violence, c’est toujours chose odieuse même si l'on se donne pour but de réformer des abus”.

2- Classification

Le spectre des actions et des événements couverts par le concept de violence politique est vaste. Il est présenté dans le tableau suivant établi par Paul Wilkinson (academic).

Grande échelle Petite échelle

* Émeutes et violence urbaine * Actes isolés de sabotage ou attaques de propriétés

* Rébellion armée ou résistance * Tentative isolée d’assassinat

* Révolution ou contre-révolution * Guerre des gangs et vendettas

* État de terreur ou répression * Terrorisme politique

* Guerre civile * Guérilla locale ou à petite échelle

* Guerre limitée * Terrorisme transnational et international

* Guerre nucléaire * Raids de type guérilla sur des États étrangers

Exemples de phénomènes étudiés

Des concepts variés ont été présentés ou étudiés par les chercheurs en tant que forme de violence politique.

• Le terrorisme est étudié dans « le spectre de la violence politique » par les chercheurs parce qu'il n'y a « aucun consensus concernant les actes méritant l’étiquette ‘terrorisme’, car toujours sujet à discussion. [Cela constitue un problème] car sans donner une définition acceptable et cohérente pour tous de l’acte terroriste, il est impossible de condamner un État, un mouvement, etc. ». « (...) Il est nécessaire de faire une différenciation entre les diverses conditions de la violence et de distinguer les divers modes de conflits, quelle que soit la façon dont on les nomme, [pour] améliorer [la] compréhension de leurs origines, les facteurs qui les affectent et apprendre à y faire face ».

• La grève de la faim « consiste à faire souffrir son corps en imputant cette violence au pouvoir d'en face [et] retourner contre ce dernier ce qu'il a pratiqué ou est susceptible de pratiquer (...). » « Le corps [devient] un support du marquage politique (...) pour des acteurs ayant un accès limité aux autres formes de protestations. » Pour lutter contre ce phénomène, des « pratiques de gavage de force [ont d'ailleurs] longtemps existé à l'encontre des grévistes de la faim. »

II- INTERETS SEMANTIQUE ET SCIENTIFIQUE DE L'EXPRESSION

Philippe Braud décrit l'intérêt sémantique de l'expression « violence politique » en particulier dans le contexte scientifique. La dénonciation d'une violence traduit plus le rejet de comportements jugés non acceptables que la mesure de cette violence et en conséquence, les actes de violence politique ne peuvent se définir à partir « des perceptions contradictoires ou conflictuelles qui s’imposent dans les débats » en particulier du fait de la charge émotive liée à ces actes et de par « les discours de stigmatisation de l’adversaire » qui accompagnent cette dénonciation. Or, l'analyse scientifique des événements doit se baser sur « un concept qui satisfasse aux critères de cohérence intellectuelle (...) tout en demeurant (...) en connexion minimale avec les perceptions du sens commun ».

À ce niveau, l'expression « violence politique » a un double intérêt sémantique et scientifique : elle met l'accent sur le caractère coercitif des actions c'est-à-dire sur l'emploi ou la menace d'user de la « force » et elle

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