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La seconde surprise de l'amour, mis en scène par Alain Françon

Commentaire d'oeuvre : La seconde surprise de l'amour, mis en scène par Alain Françon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 283 Mots (6 Pages)  •  236 Vues

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La seconde surprise de l’amour est une pièce écrite par Mariaux en 1727. L’auteur, connu pour ses comédies parlant d’amour comme Les jeux de l’amour et du hasard ou encore Les fausses confidences défend sous couvert d’un théâtre fluet, des causes engagées comme la lutte des classes et l’égalité sociale.
La pièce parle du déni de l’amour. En effet, deux personnages, une veuve et un amoureux « congédié », habitent l’un en face de l’autre. Ils se sont jurés de ne plus rien avoir à faire avec l’amour et ont fait serment de solitude, mais malgré leurs interdits, ils s’aiment. C’est un amour sans obstacles physiques ou fixés par des lois, parents… mais par eux-mêmes.

J’aime l’idée que la seule contrainte vienne de leur for intérieur, car le thème de l’amour est trop souvent accompagné d’un alambiquage inutile ou trop vu. En effet, c’est certes une quête, mais ce n’est pas pour autant un combat. Et il n’est pas nécessaire d’avoir autant d’éléments opposés contre l’union de X personnages, la preuve cette pièce n’est développée que sur la dispute intérieure et la lutte contre les défendus que l’on s’impose.

La scénographie est assez simple, deux porches de part et d’autre du décor, une fontaine aux milieux, un fond de scène descendant vers le public ainsi qu’un couloir entre le plateau et le fond. D’ores et déjà, on comprend l’intrigue d’un face-à-face constant, caractérisé par les deux porches, entre ces deux personnages qui s’auto-persuadent qu’ils ne veulent plus d’amour, mais qui se cherchent, se trouvent, se perdent pour au final s’unirent. Avec pour seul obstacle, leur propre censure, qui est sur scène matérialisée par la fontaine. Fontaine qui ne marche pas et qui est par conséquent inutile. Inutile, si ce n’est qu’elle n’est là que pour compliquer la tâche des protagonistes dans leur quête de découverte ou redécouverte de soi et d’autrui. En guise de fond, le grand panneau de peinture abstraite est comme un grand aplat d’une multitude de couleurs automnales, à la fois annonce de fin, ou du moins début de la fin avec le début de l’hiver, symbole de mort, mais aussi annonce d’amour. En effet, ces couleurs chaudes, flambent comme les flammes de l’amour et explicitent d’ores et déjà la couleur ;). De plus, ce panneau explosif et expressif en partie grâce à la technique utilisée de grands traits jetés sur la toile, n’a pas de perspective, ce n’est qu’une masse compacte, sans ouverture, qui nous barre la route, comme pour nous annoncer qu’il n’y aura que deux solutions possibles : la mort ou l’amour. Pour finir, les trois marches séparant l’espace de jeux du public, permettent aux différents personnages de franchir leurs bulles d’interdits afin de se livrer, elles fonctionnent de manière opposée aux trois marches qui les ramènent dans leur « camp », leur refuge, où ils maîtrisent les règles et respectent leurs vœux de solitude. 

D’après moi, cette scénographie simple dans sa matérialisation, exprime très bien la pièce et sa complexité. En effet, chacun des éléments présents sur scène a sa place et regorge de signification. Car en soit la problématique serait en temps normal vite réglée. Rien ne s’oppose à l’union des deux acteurs de la comédie, ils se mettent ensemble et c’est fini. Mais l’intrigue est ici développée et compliquée, car ils se compliquent la tâche en s’entravant d’interdits. 
Mais surtout, en jouant sur la sobriété, cette scénographie permet de mettre en valeur le jeu et l’intrique, l’action et les mots et les questions que peuvent soulever cette comédie. 

Le jeu des comédiens explicite (un peu) le caractère des personnages notamment le chevalier qui parle en retenue ou la marquise qui au début de la pièce répond mécaniquement à sa servante. Ce sont deux personnages qui n’arrivent pas extérioriser leurs sentiments et qui les cache derrière le mot « amitié » et cela se retrouve dans leur diction mesurée. Au contraire, Lisette parle fort et est très expressive, Lubin aussi bien qu’un peu moins.

        J’ai trouvé le jeu d’acteur agréable à écouter car il est bien réparti, rien n’est trop ou pas assez, les tons varient de façon à nous garder dans l’action sans pour autant être démesurés.

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