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La mort du loup

Fiche : La mort du loup. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2020  •  Fiche  •  1 518 Mots (7 Pages)  •  510 Vues

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À partir du XVIIème siècle, avec le romantisme, la poésie essaie de se libérer des règles classique pour exprimer à nouveau, le plus librement possible les joies et les angoisses de l'individu. La forme du poème est de plus en plus subordonnée à l'expression de la sensibilité.

La Mort du loup est un apologue en alexandrins publié en 1843, qui veut dénoncer de façon imagée la cruauté de la guerre. L'extrait proposé relate dépeint une chasse nocturne du point de vue du chasseur, qui s'achève par la mort héroïque du mâle d'une famille de loups.

Afin d'examiner la relation entre la poésie et l'absurde guerrier, dans un premier temps on y étudiera l'écriture sensuelle. On y étudiera dans un deuxième temps l'écriture économe. Enfin, dans un troisième temps on y étudiera la fonction de la chute.

L'ensemble du passage soumis à notre étude est écrit avec sensualité. Ici, l'écriture sensuelle est porté sur la sollicitation des sens provoqués par la lecture du poème.

Premièrement, le sens sollicité est la vue : « J'aperçois », « Je vois», « Il nous regarde ». La mise en scène du cercle familial des Loups que Vigny présente comme des êtres humains attendrit le lecteur. Le poète décrit les louveteaux tels que des enfants qui dansent et qui jouent puis il les compare avec des « lévriers joyeux », sous-entendant que les louveteaux sont des êtres inoffensifs :  « Et je vois au-delà quatre formes légères Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères, ». Vigny souligne également l’amour maternelle de la mère comme celle de la Louve qui couvait « les demi-dieux Rémus et Romulus ». Cette description donnée par l’auteur nous renvoie une image attendrissante de la famille des Loups. À l’inverse, les chasseurs ont une image tout à fait différente. Ils sont remplis de ruse, de cruauté et sont animés par des intentions impitoyables :

« Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair

Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,

Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles ».

Deuxièmement, Vigny met en scène une violente et sanglante. Le combat est raconté de façon pathétique, visuellement et virulemment décrite avec une insistance sur les mouvements et les blessures. L'auteur souligne réalistement la gravité des blessures par des verbes violents et des adjectifs qui en amplifient l'intensité : les « coups de feu [...] traversaient la chair », les « couteaux aigus [...] plongeant dans ses larges entrailles », « Les couteaux lui restaient au flanc », « Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ». L'insistance sur les blessures « poignards [...] plongeant dans ses larges entrailles » et sur les « couteaux » plantés « jusqu'à la garde » ; et l'insistance du sang (le goût)  : le Loup est « tout baigné dans son sang » et « léchant le sang répandu », démontrent à quel point la chasse était cruelle et que le Loup souffrait atrocement.

Enfin, le sens sollicité ici est l'ouïe, par le jeu sur les sonorités qui intensifie la violence sans pitié de la chasse. Des vers 22 à 30, les sons durs tels que [ k ], [ r ], [ p ] et [ t ] sont répétés, donnant de la dureté aux actions : « nos coups de feu qui traversaient sa chair » , « Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles, » , « Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde, » , « Le clouaient » . La mention de la mort et son champ lexical tout au long du texte créent l'effroi et suscitent la pitié pour les victimes : « chien étranglé » , « Mort longtemps avant lui » prédit la mort du Loup.

L'on a montré ici comment dans cet extrait proposé, consiste en une écriture sensuelle. Il s'agira à présent de montrer que l'extrait proposé brosse une écriture sans artifices.

L'ensemble du passage soumis à notre étude emploie une écriture économe.

En premier, la ponctuation est omniprésente. Il y au moins une ponctuation à chaque vers. Chaque mot est composé de trois syllabes maximum. Les phrases sont longues, donnant une impression de calme. C'est le rythme lent de la réflexion, de l'analyse. En outre, le poète emploie un vocabulaire varié par de différents mots du champ lexical de la violence : « sang », périr, « gorge pantelante », « coups de feu », « couteaux aigus », « étranglé », « cri ».

Les mots que choisit l'auteur sont relativement simples et compréhensibles pour tout âge confondu. Cette simplicité est importante, permettant de dénoncer l'horreur et la barbarie de ceux qui chassent.

En second lieu, la mise en place du cadre de l'action est très travaillée par Vigny. En effet, le poète dépeint minutieusement un tableau réaliste du décor ténébreux, rendant le récit émouvant. La « lune au milieu des bruyères », l’ « arbre » auquel s’adosse le Loup, « le sable » où il « s’assied », « le gazon » teinté de son sang, composent un cadre naturel à la fois réaliste et pittoresque. De plus, les jeux de lumière avec le contraste entre l’obscurité de la nuit et cette lueur blafarde met en relief l’apparition soudaine de « deux yeux qui flamboyaient » et les ombres des « louveteaux » qui « dansaient sous la lune ». Vigny crée une ambiance à la fois dramatique et inquiétante pour le lecteur. Voire d'ailleurs, le « silence » angoissant du début prolongé jusqu’à la fin du Loup qui « meurt sans jeter un cri », concentre l’attention du lecteur sur la vision émouvante du combat et de la mort héroïque.

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