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La Mort Du Loup

Note de Recherches : La Mort Du Loup. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Mai 2013  •  1 813 Mots (8 Pages)  •  1 736 Vues

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Introduction

[Amorce] Les poètes recourent souvent à des allégories pour rendre compte de leur réflexion sur l’homme. [Présentation du texte] Ainsi le poète romantique Alfred de Vigny écrit un poème intitulé « La Mort du Loup » paru dans le recueil Les Destinées : il y évoque une chasse nocturne qui se termine par la mort du Loup suivie d’une réflexion morale sur les Hommes et sur la vie. [Problématique] Comment Vigny donne-t-il toute son efficacité à ce poème qui ressemble à un apologue ? [Annonce des axes] C’est d’abord le ton pathétique qui frappe le lecteur ; c’est aussi la figure du personnage principal, le Loup, animal sauvage transformé en véritable héros, qui donne toute sa force symbolique à la « leçon » que Vigny donne aux hommes.

I. Le récit pathétique d’un combat et d’une mort

Vigny, pour émouvoir le lecteur et donner plus de force à sa réflexion, rend ce récit particulièrement poignant.

1. Les choix narratifs

Vigny, pour raconter le combat et la mort du Loup, soigne tout particulièrement le choix des temps verbaux. Le récit est majoritairement mené au passé : l’imparfait rend compte de la durée et des moments d’attente qui créent le suspense (« Le père était debout », « nos fusils l’entouraient »). Le passé composé relate les actions : ce temps (dont l’auxiliaire est au présent) restitue les péripéties majeures d’une façon plus « présente » et moins froide que le passé simple. Aux moments-clés, Vigny abandonne les temps du passé et recourt au présent de narration (« j’aperçois tout à coup », « Le Loup vient et s’assied », il « meurt sans jeter un cri ») : le lecteur a l’impression saisissante d’assister à la scène.

Vigny prend soin de marquer de façon dramatique la progression et les temps forts par des liens temporels qui scandent le récit (« tout à coup », « alors », « jusqu’au dernier moment », « encore », « ensuite »).

Le statut du narrateur contribue à cet effet : le récit est mené à la 1re personne par un narrateur qui se présente comme un témoin (« J’aperçois… », « Et je vois ») et un acteur : il fait partie de ceux qui, en alerte, chassent le Loup (« nos couteaux »). Or ce chasseur même ne cache ni son émotion quand son regard croise celui du Loup qui le « regarde » (v. 37, 41), ni son admiration et sa compassion lorsque la bête meurt.

2. Un cadre fantastique émouvant

La mise en place du décor nocturne contribue à rendre le récit émouvant.

La « lune au milieu des bruyères », l’« arbre » auquel s’adosse le Loup, « le sable » où il « s’assied », « le gazon » teinté de son sang composent un cadre naturelà la fois réaliste et pittoresque.

Les jeux de lumière avec le contraste entre l’obscurité de la nuit et cette lueur blafarde met en relief l’apparition soudaine de « deux yeux qui flamboyaient » et les ombres des « louveteaux » qui « dansaient sous la lune ». Vigny crée une atmosphère fantastique et dramatique qui inquiète le lecteur.

Le« silence » angoissant (v. 18) prolongé jusqu’à la fin du Loup qui « meurt sans jeter un cri » (v. 44) dramatise la scène et focalise l’attention du lecteur sur la vision pathétique du combat et de la mort.

3. Bourreaux contre victimes

Avant de passer au récit du combat proprement dit, Vigny met en évidence l’opposition entre les victimes et les bourreaux : d’un côté des animaux traqués et seuls, de l’autre de nombreux chasseurs, « l’homme, leur ennemi », assistés par des « chien(s) » ; d’un côté l’absence d’armes, les « ongles », les « mâchoires » et une « gueule » comme seules défenses, de l’autre une profusion d’armes, « couteaux […] aigus […] comme des tenailles », « fusils » et « coups de feu ». Tout cela évoque un combat totalement inégal.

La mise en scène du cercle familial des Loups que Vigny présente comme des êtres humains attendrit le lecteur : le poète parle des « enfants du Loup » qui dansent et jouent comme des gamins ; la comparaison de ces loups avec des « lévriers joyeux » les transforment en animaux domestiques proches de l’homme et inoffensifs. Le groupe familial se complète avec le « père » et Vigny souligne l’attention maternelle de la Louve qui « couvait […] Rémus et Romulus ». Il s’agit là d’un groupe familial très vulnérable.

Les chasseurs au contraire donnent une image de groupe tout à fait différente. Ils sont pleins de ruse (ils cachent leurs fusils), de cruauté (avec les « coups de fusils »), et sont animés d’intentions destructrices impitoyables.

Le statut de victime du Loup est souligné par les nombreux participes passés qui rendent compte de sa situation : « il s’est jugé perdu », « il était surpris », « retraite coupée », « chemins pris »…

4. La mise en scène d’un combat violent et sanglant

Le combat lui-même est rapporté de façon pathétique : la scène est visuellement et violemment décrite, avec une insistance sur les mouvements et les blessures.

Vigny souligne avec réalisme la gravité des blessures par des verbes violents et des adjectifs qui en amplifient l’intensité : les « coups de feu […] traversaient la chair », les « couteaux le clouaient » au sol. Vigny effectue un gros plan sur les « poignards

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