La Princesse de Clèves

COMMENTAIRE : LA PRINCESSE DE CLEVES

    Madame De La Fayette, auteure anonyme du XVIIème siècle, fait paraitre La Princesse de Clèves en 1678.  Ce roman répond à toutes les attentes des lecteurs de son époque, en effet, il est court, historique, classique et met en avant les valeurs morales et intellectuelles, mais fit tout de même l’objet d’un débat littéraire. Mme de la Fayette y raconte l’histoire fictive d’une princesse, la Princesse de Clèves, ainsi que sa vie à la cour, en y expliquant ses différents sentiments ; c’est en quelques sortes le premier roman psychologique. Néanmoins, à travers cet ouvrage qui parait historique, l’auteure désigne certaines mœurs de sa société à travers la cour du siècle passé. Nous allons voir comment à travers l’extrait que nous allons étudier sur Henri VIII, Mme de la Fayette dénonce la superficialité des relations de la cour, et l’égoïsme des nobles s’y trouvant. Nous commencerons par établir le cadre spatio-temporel ainsi que les personnages principaux de l’extrait, puis nous verrons les différents événements s’y déroulant. Pour terminer, nous chercherons à comprendre le but et les messages que veut faire passer l’auteure à travers ce qu’elle raconte.

    Pour commencer, dans l’extrait étudié, et même à travers toute l’œuvre, nous nous trouvons dans un cadre historique. L'histoire se déroule donc entre les mois d'octobre 1558 et de novembre 1559, à la cour du roi Henri II, puis à celle de son successeur François II. Ce cadre est donc luxueux et exceptionnel, mais, c’est aussi un milieu basé sur les apparences, avec des personnages superficiels, et présentant une certaine hypocrisie. Dans cet extrait précis, on nous présente un aspect de la cour anglaise, avec comme personnages principaux Henri VII, roi d’Angleterre, et Anne de Boulen, une de ses nombreuses épouses. On comprend qu’il s’agit bien d’un cadre spatio-temporel exceptionnel, puisque l’on à affaire à des rois, reines, personnes de la haute société en général. Le cadre est exceptionnel également car ses personnages sont également beaux, toujours bien parés ; on le voit aussi à travers les différents adjectifs et groupes nominaux les désignant comme par exemple dans : « magnificence extraordinaire » ; puis à la description précise des accoutrements que François Ier et Henri VII s’offrent l’un à l’autre : « satin cramoisi, chamarré en triangle, avec des perles et des diamants ; et la robe de velours blanc brodé d’or ». Cette description précise témoigne du niveau de richesse de ces personnages, qui essaient chacun d’offrir l’accoutrement le plus luxueux et prestigieux à l’autre. On pourrait presque même y voir un sens hyperbolique. On comprend donc que l’apparence est une des choses la plus importante à la cour, qui est un milieu superficiel où règne le double-jeu et la dissimulation. Chacun doit toujours essayer de se montrer sous son meilleur jour, en faisant passer son individualité et ses sentiments bien après, voire jamais.

    Ensuite, au niveau de ce que nous compte concrètement l’auteure, cet extrait nous raconte au début l’entrevue entre le roi de France, François Ier, et le roi d’Angleterre, Henri VIII, puis le destin d’Anne Boulen une des épouses du roi anglais. Cette histoire est racontée à Mme de Clèves et aux autres dames de la cour par la reine Dauphine, lorsqu’elles menaient une discussion sur la reine Elizabeth d’Angleterre. Il s’agit d’une histoire que l’on peut qualifier comme une sorte de biographie d’Anne de Boulen, et une partie de l’histoire de la cour anglaise. Elle y raconte que le roi, tellement jaloux du frère de son épouse, le vicompte de Rochefort, sera de mèche avec Jane Parker, vicomptesse de Rochefort ; tous les deux accusent chacun leurs époux d’inceste. Le roi, qui commence à tomber amoureux d’une autre femme, Jeanne Seymour, utilisera ce prétexte pour condamner les deux frères et sœurs à la guillotine.

...