La Lecture

«La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté»*, c’est une félicité qui se mérite, un moment de plaisir, de jouissance, d’évasion. C’est une expérience épanouissante, enrichissante, qui nous fait sortir de nos prisons intérieures pour nous faire découvrir de nouveaux horizons, et nous faire visiter de nouveaux mondes… Mais, pourquoi refuse-t-on de pousser la porte ? De saisir le bonheur ? De vivre pleinement l’aventure ? Voici les questions que nous nous sommes posées et auxquelles nous avons tenté de répondre, car, il parait bien qu’on ne lit plus, qu’on ne sait plus lire…

- Pourquoi cette rupture ?

Les raisons de cet abandon sont multiples, mais la majorité des personnes interrogées pensent que les nouvelles technologies risquent de tuer le livre, car, comme l’a bien déclaré Mme. Elouadghiri, enseignante : « le multimédia gâte tout » en ajoutant : « l’automobile a fait disparaitre l’envie de marcher, le téléphone, celui de se rencontrer, le fast-food, celui de cuisiner et l’internet, celui de lire ! ». A son tour, Hassan, étudiant, affirme : « certes, il existe une rupture totale entre les jeunes et le livre, à mon avis, cet abandon est lié à l’éducation, car les familles n’encouragent pas leurs enfants, dès leur jeune âge, à lire et à aimer le livre ».Dans le même contexte, M. L.Boussaine, bibliothécaire à la faculté des lettres et des sciences humaines, pense que « le phénomène est dû à l’absence d’une culture de la lecture et du livre dans le milieu familial », et il souligne : « Notre système éducatif est basé beaucoup plus sur les cours magistraux où l’étudiant reste passif (…) outre l’absence d’une politique éducative nationale faisant des livres et des bibliothèques l’un des éléments clés de la formation des compétences. ». D’un point de vue sociologique, M. Labari, professeur chercheur à la faculté des lettres et des sciences humaines, affirme : « on ne lit plus peut-être parce qu’on n’y trouve aucun plaisir, peut-être aussi parce que l’accès à la lecture n’est pas assez démocratisé. », « il est vrai que nous avons un rapport paradoxal à la lecture, mais comment la lecture peut-elle occuper un quotidien déjà dévoré par la recherche du minimum vital ! Les gens ont plus besoin d’un verre de thé, que d’un vers de poésie. » A-t-il ajouté.

-Comment pousser les jeunes à lire ?

Afin de pousser les jeunes à lire, il faudrait d’abord les initier à cette pratique, leur faire comprendre que la lecture est une affaire de gourmandise, un moment d’aventure. Lire, c’est tout un programme, mais c’est encore mieux "hors-programme", parce que le plaisir ne se programme pas. Il ne vient pas tout seul non plus. Il se construit, se travaille. Il faudrait aussi, explique M. Boussaine :« Inculquer aux jeunes l’habitude de lire dès le jeune âge, gérer la bibliothèque comme une entreprise de façon à la rendre plus attractive et faire comprendre aux décideurs que les bibliothèques ne sont pas des dépôts de livres mais plutôt un lieu de stimulation de l’âme ! » , M. Labari, sociologue et professeur-chercheur, propose : « il faut que l’offre soit suffisamment consistante et de qualité pour attirer un lectorat de niveau, mais ce dernier

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