LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La Cybercriminalité En Cote D'ivoire

Rapports de Stage : La Cybercriminalité En Cote D'ivoire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2014  •  4 574 Mots (19 Pages)  •  992 Vues

Page 1 sur 19

La cybercriminalité : un phénomène mondial

5

Près de 4 000 plaintes ont été recensées en 2008 par les autorités policières françaises contre les cybercriminels basés en Côte d’Ivoire [4] Émission de télévision 66 minutes, « Internet : les... [4] . Cependant, les autorités françaises sont persuadées que la majorité des victimes ne portent pas plainte, ce qui signifie qu’il devrait y en avoir beaucoup plus. Toutefois, pour l’ATCI, il n’y a pas que les Français à être victimes de ces escrocs des temps modernes. Les Ivoiriens sont eux-mêmes très nombreux à souffrir de ce phénomène. Les plaintes viennent également de toutes les parties du monde : États-Unis, pays du Golfe, Madagascar, etc.

6

Une comparaison de ces statistiques avec celles de l’Internet Crime Complaint Center (IC3), organisation spécialisée dans la recension des délits commis via Internet et travaillant en partenariat avec le Federal Bureau of Investigation (FBI) des États-Unis, nous montre que les méthodes utilisées par les cybercriminels résidant en Côte d’Ivoire sont assez marginales à une échelle internationale. La méthode nigériane, de loin la plus pratiquée dans ce pays, qui consiste à contacter par courrier électronique des milliers de personnes en leur inventant des histoires les plus invraisemblables, ne représente que 2,8 % des plaintes déposées sur les dix principales catégories d’arnaques via Internet dénoncées en 2008 par ce rapport. Les principales arnaques étant de loin la non-livraison de marchandises achetées sur des sites Internet et les fausses ventes aux enchères en ligne, avec respectivement 32,9 % et 25,5 % de plaintes [5] www.consumerfraudreporting.org [5] . Si la majorité des plaintes recensées proviennent de victimes américaines (92,4 %), l’IC3 reçoit également des plaintes de pays comme le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie, l’Inde et la France.

La fraude nigériane, trois plaintes sur cent aux États-Unis

7

Cette organisation a recensé 275 284 plaintes en 2008 et 66,1 % des auteurs de ces arnaques étaient originaires des États-Unis. Dans le classement des dix premiers pays en nombre d’arnaqueurs établi par cette organisation, les États-Unis venaient largement en tête (66,1 %) suivis du Royaume-Uni (10,5 %) et du Nigeria (7,5 %). On retrouve également aux sixième et septième rangs, derrière le Canada (3,1 %) et la Chine (1,6 %), deux autres pays africains, l’Afrique du Sud (0,7 %) et le Ghana (0,6 %). Trois pays européens terminent ce classement, il s’agit de l’Espagne (0,6 %), l’Italie (0,5 %) et la Roumanie (0,5 %). Ces statistiques prouvent que nous avons bien affaire à un phénomène mondial. Cependant, dans un pays en voie de développement comme la Côte d’Ivoire, les conséquences de ce phénomène peuvent être particulièrement dramatiques.

La cybercriminalité en Côte d’Ivoire

8

Depuis quelques années, le développement de l’usage d’Internet est assez impressionnant dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Plus aucun quartier d’Abidjan n’est laissé pour compte dans cette volonté d’inclusion numérique, et les grandes villes de province également découvrant progressivement le Net. Les cybercafés ne sont plus ces endroits « étranges » réservés à une caste d’initiés. Tout le monde veut désormais être « connecté », avoir son adresse électronique, ses amis virtuels vivant souvent dans les pays développés, qui restent la référence absolue pour une jeunesse qui s’interroge sur son avenir au pays.

9

Entre ces jeunes gens qui passent leurs journées devant l’ordinateur en quête de l’âme sœur et ces étudiants qui espèrent trouver une bourse d’étude ou une université pour poursuivre leurs études loin du pays, en Occident de préférence, on trouve une autre catégorie d’individus pour qui l’usage d’Internet est devenu un nouveau moyen d’obtenir de l’argent facilement, sans trop d’effort, c’est le nouveau business à la mode : l’escroquerie via Internet, également qualifiée de « cybercriminalité ».

10

Le terme de cybercriminalité a été inventé à la fin des années 1990, au moment où Internet se répandait en Amérique du Nord. Un sous-groupe des pays du G8 [6] Groupe des sept pays les plus industrialisés au monde,... [6] fut formé suite à une réunion à Lyon afin d’étudier les nouveaux types de criminalité encouragés par, ou migrant vers Internet. Ce « groupe de Lyon » employait alors le terme de « cybercriminalité » pour décrire, de manière relativement vague, tous les types de délits perpétrés sur Internet ou les nouveaux réseaux de télécommunications dont le coût chutait rapidement (Perrin, 2005). Pour le ministère français de l’Intérieur, la cybercriminalité représente l’ensemble des infractions pénales qui se commettent sur le réseau Internet (Ibid.). Il s’agit notamment des fraudes à la carte bleue (utilisation par autrui sans votre consentement), vente par petites annonces ou aux enchères d’objets volés ou encaissement de votre paiement sans livraison de votre marchandise, diffusion d’images pédophiles, de méthodes pour se suicider, de recettes d’explosifs ou d’injures raciales, diffusion auprès de vos enfants de photographies pornographiques ou violentes [7] www.interieur.gouv.fr [7] .

11

Selon Stéphanie Perrin [8] Consultante spécialisée en matière de vie privée et... [8] , la cybercriminalité se caractérise par trois aspects : d’abord, le nouveau crime consistant à pirater, s’introduire ou espionner les systèmes informatiques d’autres personnes ou organisations ; ensuite, les cas dans lesquels le crime est ancien mais le système nouveau, comme dans les tentatives d’escroquerie par Internet. Les arnaques commerciales existent depuis toujours, les arnaques téléphoniques depuis des décennies, et nous avons aujourd’hui les arnaques par Internet. Il en va de même pour la pornographie et le non-respect du copyright ; enfin, l’enquête, dans laquelle l’ordinateur sert de réservoir de preuves indispensables pour que les poursuites engagées dans le cadre de n’importe quel crime aboutissent. Ce qui autrefois était consigné sur le papier a toutes les chances d’être aujourd’hui consigné sous forme numérique, et peut être détruit ou chiffré à distance (Ibid.).

12

Le second aspect est assurément le plus répandu en Côte d’Ivoire, au

...

Télécharger au format  txt (30.7 Kb)   pdf (262.2 Kb)   docx (20.2 Kb)  
Voir 18 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com